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Heymoonshaker au Festival de Jazz 2016: Beatbox, attitude rock et plaisir garanti

Heymoonshaker au FIJM: Beatbox, attitude rock et plaisir garanti
Courtoisie Festival de Jazz de Montréal

Il y avait bien sûr les Ms. Lauryn Hill, Wainwright Sisters et Marcus Miller au Festival de Jazz de Montréal mercredi soir, mais c'est surtout le nom d'Heymoonshaker qui a attiré notre oeil dans les publications (sur)excitées des festivaliers sur les réseaux sociaux. Quatre fois plutôt qu'une, le duo anglais a animé la Place Heineken et qu'à cela ne tienne, Le Huffington Post Québec s'est dirigé sans hésiter vers une de ces représentations, la curiosité bien ancrée à l'oreille.

Composé d'Andy Balcon au chant et à la guitare et de Dave Crowe, véritable boîte à rythmes humaine - aka, ninja du Beatbox, sans exagération - qui maîtrise aussi l'harmonica, Heymoonshaker mène sa barque depuis déjà plusieurs années. Fondé en 2008, le duo a l'assurance de l'expérience: avec ses trois albums bien accueillis - et par la critique et par le public -, on peut comprendre pourquoi. Il faut dire aussi que le groupe présente un son tout à fait unique, blues rock à la sauce beatbox.

Vêtements moulants et attitude rock à l'appui, les gars ont tout de suite eu droit à une généreuse salve d'applaudissements. Dès les premiers rythmes de Crowe au micro, les exclamations se sont encore plus élevées dans la Place Heineken. En plein contrôle, il a accompagné les mélodies sans manquer un temps. Incroyablement rapide et versatile, l'artiste est arrivé à embellir de façon pertinente chaque pièce de leur répertoire. «Ça va bien Montréal? Bienvenue!» a lancé Crowe, décidément le plus extraverti du duo.

Très expressif, Crowe a la sympathique tendance de joindre le geste au rythme, donnant parfois à sa prestation des airs de films d'action, de show rap ou même d'incantations mystérieuses. Bras dans les airs, main vers le public, corps prostré ou exalté: l'artiste donne tout pour accompagner la superbe voix d'Andy Balcon, qui peut étonner par sa maturité. Grave, éraillée, elle vole presque la vedette à son acolyte au rythme. Ce qui n'est pas peu dire. Ce qui mène à quelques interrogations: le contenant du duo est-il plus impressionnant que le contenu? L'aspect spectaculaire de la performance cache-t-il des chansons qui ne sortent pas vraiment de l'ordinaire? La question se pose.

Prestance, quand tu tiens Heymoonshaker

Timides, la plupart des spectateurs se sont massés derrière la Place, laissant poliment l'espace aux gens assis. Catégorique, le poing en l'air, Dave Crowe a exigé que les festivaliers viennent se masser devant la scène pour profiter plus pleinement du concert. Chose demandée, chose faite: très vite, les gens se sont précipités pour rejoindre les quelques enthousiastes déjà à l'avant. Si excités que l'un d'eux n'a pas hésité à monter sur scène pendant le solo très attendu de Crowe, qui marque souvent le moment fort dans les concerts d'Heymoonshaker.

Bon joueur, ce dernier a lancé un retentissant «Est-ce que je viens dans ta chambre la nuit pendant tes performances? Eh bien voilà, descends.» avant de finir son tour de beatbox en pleine ovation debout. Dans les dents, comme on dit.

Parce qu'en plus de gérer leur spectacle au quart de tour, les gars n'ont aucune difficulté à aller chercher l'attention du public encore et encore. En cultivant une attitude sexy et humoristique, les musiciens ont réussi à soulever plusieurs rires dans l'assistance. Lorsqu'une vague de conversations s'est levée, telle la pluie qui commençait à s'infiltrer un brin dans la place, Crowe n'a fait ni une ni deux. «Imaginez qu'on est à Chicago en 1960. Imaginez que Chuck Berry vient nous chanter Johnny B. Goode. Alors?» Alors, ce fut le festival du dandinement dans ce Chicago de 1960/Montréal de 2016.

Un trémoussement qui ne se calma qu'aux dernières notes - rythmes - du duo, qui en était à sa dernière représentation au Festival de Jazz de Montréal. Certainement, l’œil, l'oreille et la hanche seront prêts l'année prochaine si Heymoonshaker se retrouve dans la programmation de la prochaine édition, peut-être dans une formule plus longue? Ça reste à voir!

Le Festival de Jazz de Montréal, du 29 juin au 9 juillet 2016. Pour tous les détails, c'est ici.

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