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Bulletin de fin de session des ministres de Philippe Couillard

Alors que l'on tire un trait sur la session parlementaire, voici un bulletin du conseil des ministres de Philippe Couillard.
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Alors que l'on tire un trait sur la session parlementaire, voici un bulletin du conseil des ministres de Philippe Couillard.

Groupe A

Martin Coiteux, ministre de la Sécurité publique et des Affaires municipales, fait partie des premiers de classe. Il a livré un projet de loi sur la Capitale et un sur la Métropole. Satisfaire Denis Coderre et Régis Labeaume c'est quelque chose. L'entente qu'il a conclue avec l'Union des Municipalités (UMQ) et la Fédération québécoise des municipalités (FQM) sur le gouvernement de proximité est aussi importante. Il a rapidement réagi quand on a su que des journalistes ont été espionnés.J'estime toujours qu'il aurait été préférable, plus rapide et moins cher, de convoquer une commission parlementaire (plutôt qu'une commission d'enquête), mais le pouvoir de la presse...

Gaétan Barrette est le véritable n⁰2 de ce régime. Il est outrancier, baveux,contrôlant, directif et j'en passe, mais il est toujours prêt à monter au front. Il a trébuché sur le projet de quartier musulman à Brossard. Son opération «bouffe en CHSLD» était téméraire, mais depuis le temps qu'on parlait du manger mou pour les vieux sans rien faire. La réforme du système de santé repose sur ses épaules et on pourra l'évaluer avant les prochaines élections en 2018.

Groupe B

L'Éducation a enfin un ministre qui s'y intéresse et qui est capable d'aller dans les écoles. Sébastien Proulx a organisé un forum avec les gens du milieu et mis l'accent sur le contenu plutôt que sur les changements structurels.

Carlos Leitao est responsable du Conseil du Trésor et des Finances. Le surplus de 1,7 milliard $ porte sa signature. Son sens politique est toutefois limité. Il a traité de haut le scandale de la Société Immobilière du Québec (SIQ) qui implique d'ex-collecteurs de fonds libéraux.Il y a quelques jours, il a qualifié les députés d'opposition «d'idiots», avant de devoir retirer ses propos.

Jean-Marc Fournier s'acquitte bien de sa tâche de pompier en chef capable de défendre les dossiers les plus merdiques. Il a osé hausser le ton contre Ottawa qui, avec son projet de loi C-29, soustrait les banques de la loi québécoise de la protection des consommateurs.

Aux Affaires internationales, Chistine Saint-Pierre a été discrète, mais la Conférence sur la radicalisation pourrait conduire à des pistes intéressantes.

Groupe C

Dominique Anglade à l'Économie est omniprésente sur le terrain, mais n'a pas fait oublier le trio économique de naguère. La baisse du chômage et une création d'emplois plus soutenue la renchaussent.

À l'Emploi et à la Solidarité sociale, François Blais a fait voter le projet de loi 70 qui met de la pression sur les assistés sociaux aptes à travailler. D'autres se sont cassé les dents sur cette réforme. À Québec, il n'impressionne personne en tant que ministre responsable de la région. Il a fait marche arrière après avoir ranimé un projet de tramway.

Hélène David, à l'Enseignement supérieur, veut donner plus de flexibilité aux cégeps qui se font déjà concurrence. Session tranquille dans son cas.

Kathleen Weil à l'Immigration a produit le Plan 2017 qui est en fait le statu quo. Le manque de ressources en francisation des immigrants demeure toujours aussi criant.

Aux Affaires autochtones, Geoff Kelley, a été sur le gril avec le dossier Val-d'Or et les policiers de la SQ. Il a sous-contracté au fédéral une enquête plus large sur les femmes autochtones.

Groupe D

Le ministre de l'Environnement, David Heurtel, a cédé le pas devant son collègue Pierre Arcand en matière d'hydrocarbures. Le dossier des terrains contaminés à Bécancour l'a contraint à mettre en tutelle la direction régionale. Cette même direction a fait fermer une entreprise, Oriens Technologies, active dans la transformation de résidus, entreprise qu'elle avait subventionnée.

Le vieux routier Pierre Paradis s'est fait chahuter par la puissante Union des producteurs agricoles (UPA). Le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation a constamment contesté les chiffres de l'opposition révélant des hausses vertigineuses de l'impôt foncier.

Blanchi par le commissaire è l'éthique et celui du lobbyisme, Laurent Lessard, ministre des Transports, sort néanmoins amoché de cette session. Il a été pour le moins imprudent avec son employé et ami Yvon Nadeau.

Pierre Arcand a bulldozé en fin de session le projet de loi sur les hydrocarbures. Il a lassé échapper que le Québec tentait de faire la paix avec Terre-Neuve dans le litigieux dossier de Churchill Falls.

Groupe E

La ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, n'avait pas l'étoffe, c'est de là cas de le dire, pour défendre le projet de loi sur à neutralité de l'État. Depuis un an, on sait que le système de Justice croule sous sa lenteur. L'arrêt Jordan n'a fait qu'accélérer la course contre le mur.

Lise Thériault est ministre de la Condition féminine, mais composerait volontiers avec une candidate de son parti portant le tchador. Ç'est juste du linge disait l'autre.

Les autres ministres ne se sont pas suffisamment démarqués durant cette session d'automne. Simple député, Sam Hamad s'est démarqué lui en agissant comme un ministre devant les journalistes. On dit qu'il tape du pied en rêvant à son retour en grâce.

On peut difficilement parler de la performance d'un gouvernement sans aborder celle du premier ministre. Philippe Couillard est le grand responsable de la santé financière retrouvée du Québec. S'il mérite des félicitations, il s'est exposé au ridicule en posant à ce chapitre comme le «sauveur» du Québec.

Le neurochirurgien qu'il est a réussi à éliminer la tumeur maligne, mais on dirait qu'il ne sait plus quoi dire au patient qui a retrouvé la santé. Un gouvernement qui injecte 375 millions $ aux derniers jours de la session pour secourir la Justice et la Santé, c'est un gouvernement qui fait du rattrapage.

Les résultats des quatre élections partielles ont produit un électrochoc dans cette administration et on annonce un grand coup de barre en 2017: remaniement, message inaugural... Les libéraux ont deux ans pour casser leur image austère.

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