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Violences conjugales: FKA Twigs veut qu'on arrête de poser cette question aux victimes

Lors d'une interview télévisée, la chanteuse britannique qui a porté plainte contre Shia LaBeouf a expliqué qu'il faut arrêter de poser la question suivante: «Pourquoi tu n'es pas partie?».
FKA twigs
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FKA twigs

VIOLENCES CONJUGALES - C’est une question qui n’a pas plu à FKA Twigs. Lors d’une interview télévisée jeudi 18 février, la chanteuse a pris la parole à propos des accusations à l’encontre de son ex-conjoint, l’acteur Shia LaBeouf, contre qui elle a déposé plainte en décembre 2020 pour agression sexuelle, agressions et détresse émotionnelle infligée intentionnellement.

“Pourquoi ne l’avez-vous pas quitté?”, lui a demandé Gayle King, la journaliste et animatrice de télévision CBS. Une interrogation à laquelle FKA Twigs n’a pas souhaité répondre, expliquant que c’était une question inappropriée qui ne devait pas être posée, rapporte USA Today.

“Je pense qu’il faudrait que l’on arrête de poser cette question”, estime la star britannique. “La question devrait être posée à l’agresseur: ‘Pourquoi retenez-vous quelqu’un en otage en l’abusant’?” Les gens pensent que ça ne devait pas être si terrible, autrement je serais partie. Mais c’est plutôt parce que c’était terrible que je ne pouvais pas le quitter.”

Un ascendant psychologique

Cette dernière question est particulièrement violente, car elle place la faute et la culpabilité sur la victime plutôt que sur l’agresseur, comme l’explique FKA Twigs, de son vrai nom Tahliah Debrett Barnett. Plusieurs facteurs font que certaines femmes ne quittent pas leur compagnon violent: cela peut être dû à des raisons sociales, économiques, mais aussi à de la manipulation psychologique.

“Les victimes d’hommes violents et manipulateurs sont bien souvent dans une situation d’emprise, qui rendent tout départ extrêmement difficile”, comme expliqué dans le magazine français Psychologies.

Il est expliqué qu’en plus de l’emprise, l’agresseur utilise une technique d’inversion de culpabilité, rejetant ainsi la faute sur la victime. La chanteuse britannique a vécu une situation similaire, qu’elle raconte lors d’une interview dans les pages du magazine Elle. “Un jour, je riais au téléphone en FaceTime avec une amie. Il a débarqué et a commencé une dispute, car il a dit qu’il n’arrivait pas à me faire rire comme cela. Je devais donc me cacher pour rire avec mes amis”, se rappelle l’interprète de “Cellophane”. Elle ajoute “C’est un miracle que je m’en sois sortie vivante.”

Un historique de violence

FKA Twigs n’est pas la seule à accuser l’acteur hollywoodien. En décembre dernier, la chanteuse Sia racontait sur Twitter avoir subi des agressions de la part de Shia LaBeouf. “J’ai également été blessée émotionnellement par Shia, qui est un menteur pathologique, qui m’a entraînée dans une relation adultère en prétendant être célibataire. Je crois qu’il est très malade et j’ai de la compassion pour lui ET ses victimes. Sachez simplement que si vous vous aimez, vous devez vous protéger en restant à l’écart”, avait-elle écrit.

Shia LaBeouf avait répondu en décembre à la plainte à son encontre dans un communiqué pour le New York Times: “Je ne suis pas en position de dire comment mon comportement a affecté qui que ce soit. Je n’ai aucune excuse pour mon alcoolisme et les agressions, seulement des justifications. Je me suis fait du mal à moi-même et aux gens autour de moi durant des années. J’ai un historique de violence envers mes proches. J’ai honte de cela et je m’excuse auprès de ceux que j’ai blessés. Je ne peux rien dire d’autre”, avait indiqué l’acteur.

La chanteuse Fka Twigs essaye, quant à elle, de se reconstruire, et souhaite utiliser sa plateforme pour sensibiliser au sujet des violences conjugales. “C’est dur de faire ça publiquement… mais je veux que les gens connaissent mon histoire. Si je ne peux aider personne alors ça rend cette expérience pire. Il faut que cela ait servi à quelque chose. Ça ne concerne pas seulement ma guérison”.

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