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«Footloose»: la fureur de vivre

Quoi de plus réjouissant qu’une rébellion par la danse?
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En avant la jeunesse, celle qui se rebelle et s'affiche. La rafraîchissante comédie musicale Footloose a fait danser le public du Théâtre Saint-Denis, mardi soir. Présentée dans le cadre du Festival Juste pour rire, l'œuvre inspirée du film iconique ayant révélé l'acteur Kevin Bacon en 1984 a été adaptée en version québécoise par le metteur en scène Serge Postigo.

Fort de son expérience avec la version française sur les planches de Mary Poppins, succès critique et populaire, Serge Postigo a pris les commandes de cette nouvelle comédie musicale dont la variante originale à Broadway continue de tourner depuis 1998.

L'ouverture musclée avec en prime la chanson Footloose qui doit son titre à cette proposition à gros déploiement a été le signe avant-coureur d'une production tout en tonus. Footloose raconte les affres d'une jeunesse piégée par les dictats des adultes. On y fait la connaissance de Ren, jeune homme intrépide qui a perdu son père trop tôt et qui voit ses rêves s'effondrer le jour où il débarque avec sa mère à Bomont, bled perdu de l'Amérique profonde puritaine qui prohibe plaisir et alcool.

Tout ce qui rendait Ren heureux est ici interdit. «Pas de musique ni de danse», prêche tous les dimanches le révérend. Bien entendu, le fêtard ne l'entend pas de cette oreille. Avec ses nouveaux amis Willard, Ariel et tous les autres jeunes de la ville, il fomente une véritable révolution culturelle au nom de la liberté d'agir.

Acteurs charismatiques

À travers les tableaux festifs qui se succèdent à une cadence folle, la romance naissante entre Ren et Ariel, la propre fille du pasteur, rend l'ensemble tragique, quoiqu'un peu prévisible. Les deux interprètes, Philippe Touzel et Éléonore Lagacé, sont terriblement attachants et charismatiques. Même si les personnages secondaires foisonnent, ils sont en général bien dessinés, en particulier l'hilarant Tommy Joubert, dans le rôle de l'imposant Willard Hewitt, sans oublier Geneviève Bournival dans les habits de la maladroite Rusty.

Tout ce beau monde se démène pendant les deux heures et demie d'un spectacle composé d'une multitude de décors : école, gymnase, église, voie ferrée, restaurant ou piste de danse country. Un foisonnement de situations qui rend certaines scènes parfois inégales. Plusieurs séquences frisent le démodé, mais les chorégraphies exécutées avec précisions apportent leur lot de rythme, surtout quand vient le temps des reprises en français ou en anglais du répertoire composé des succès originaux comme Let's Hear It for the Boy, Almost Paradise et Holding Out For a Hero.

La force de cette comédie musicale réside, bien entendu, dans son propos universel. Depuis toujours, la jeunesse cherche à s'affranchir. En ces temps de censures et de régressions sociales, Footloose rappelle à sa manière qu'il faut parfois remettre en cause l'ordre établi. Et franchement, quoi de plus réjouissant qu'une rébellion par la danse?

Footloose est présenté au Théâtre St-Denis jusqu'au 5 août 2017.

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