Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

FrancoFolies: Louis-Jean Cormier et Martin Léon, double classe

FrancoFolies: Louis-Jean Cormier et Martin Léon, double classe
Frédérique Ménard-Aubin

Martin Léon et Louis-Jean Cormier sont devenus des amis depuis leur participation au beau projet des hommes rapaillés, de Gaston Miron. À l’hiver dernier, ils ont accepté de livrer un concert-bénéfice pour Judy Servay, la grande responsable du restaurant Robin des bois. Semble-t-il que cette communion à l’église Saint-Jean-Baptiste de la rue Rachel, à Montréal, fut mémorable. Et puis, naturellement, ce concert a fait son petit bonhomme de chemin… jusqu’au Théâtre Maisonneuve de la PdA, dans le cadre des FrancoFolies.

Louis-Jean, solo

Certes, c’est étonnant d’assister à un concert dans lequel Louis-Jean Cormier «réchauffe» la soirée. Lui qui remplit les salles, et des grandes, à peu près partout où il va. Lui qui est tête d’affiche plus que quiconque au Québec, depuis un temps. Lui qui a chanté devant des milliers de personnes dans différentes villes, à toute saison. Oui, on aurait pu inverser les rôles, mercredi soir. Martin avant Louis-Jean? À vrai dire, pas vraiment.

Dans ce format, la proposition était parfaitement adéquate. D’abord, nous avons emprunté Les passages secrets avec Cormier, formule solo. Ce spectacle, il le maîtrise très bien. Il l’a d’ailleurs offert des deux côtés de l’Atlantique depuis un bon moment. Idéalement dans des salles relativement petites, pour que l’effet soit maximisé. Au Québec, il le tourne encore, de ville en ville.

«Je me sens nu, mais bien avec toi»

Louis-Jean Cormier «mis à nu» sur scène, se débrouille très bien. Il a de la répartie, il s’amuse et fait corps avec son instrument. Empreintes d’humour, les transitions sont charmantes entre les chansons. Comme décorum, des draps suspendus à l’arrière de lui qui servent d’écran pour de ponctuelles projections. Il y a également des tubes lumineux, construction diagonale, qui créent un bel effet. Évidemment, des projecteurs blancs ou jaunes sont utilisés au besoin.

On l’a vu et entendu beaucoup - certains diront trop -, mais ce musicien-chanteur reste toujours pertinent. Durant environ 90 minutes, l’artiste ne s’est jamais défilé. Il est ancré ce Louis-Jean Cormier. Dans la musique et dans son temps.

Dans ce manège solo, il jase beaucoup (tutoyant les spectateurs, il entretient un dialogue sympathique avec eux tout du long); il charme; il touche; il rocke aussi, bien entendu.

En fin de parcours, il partagera même un moment de nostalgique en livrant Moi-léger, très belle pièce de son ancien groupe Karkwa. Paraîtrait-il que le premier spectacle en carrière de Cormier au Théâtre Maisonneuve était avec sa bande de Karkwa.

Plus loin, il offrira même une nouvelle composition au rappel, suivie de Deux saisons trois quarts, «une chanson de route» qui lui rappelle sa Côte-Nord natale.

Au final, Louis-Jean Cormier aura donné un spectacle complet d’une quinzaine de chansons.

Seul, mais pluriel.

Les pièces

L’ascenseur

Bull’s Eye

Si tu reviens

Transistors

Tête première

Faire semblant

Tout le monde en même temps

J’haïs les happy ends

Le pyromane

Moi-léger (Karkwa)

Un monstre

La fanfare

Nouvelle chanson (titre non disponible)

Deux saisons trois quarts

Encore et toujours, Martin

Les personnages et l’univers asiatique de Show Laboratoire Exotique étaient en partie de retour dans la proposition de Martin Léon, mercredi soir. Ce spectacle avait conquis les cœurs dans l’antre du Théâtre du Quat’Sous, il y a quelques années. Tellement, qu’il n’en finissait plus d’ajouter des dates… En gros, Martin Léon y racontait, de manière très habile, le processus de création de son très bel album Les atomes, en revivant avec les spectateurs un long périple sud-asiatique qu’il a vécu. À la manière d’un chanteur-conteur, il mélangeait chansons, anecdotes, lyrisme, humour et humanisme.

C’est vrai que Martin Léon, sur les planches, c’est un privilège trop rare. Occupé à vivre sa vie dans sa maison-studio des Laurentides, quelque part dans le bois, il ne crée pas seulement de la musique pour sa carrière solo, mais également pour d’autres créateurs, dont des cinéastes.

Bref, quand Martin Léon monte sur une scène, il faut l’attraper, car on ne sait jamais trop quand le libre créateur y reviendra.

Accompagné de huit musiciens, Martin Léon a remanié ce fameux show laboratoire. Il a gardé des bouts, dont l’explication du vide dans l’atome et ces histoires de dépanneurs flottants sur la Baie d’Ha Long. Il a aussi ajouté du nouveau. Question de ne pas entièrement se répéter, on imagine bien.

Pleine lune, se nomme le concert. Et il était bien plein ce spectacle. Comme dans riche, brillant, lucide. Plein comme dans formule full band aussi. Et plein comme dans une musique remplie de jolies mélodies et de superbes arrangements.

La lune de Léon

Outre Martin et Louis-Jean à la guitare, sept autres musiciens s’occupent du florilège d’instruments : batterie, harpe, violoncelle, claviers, flûtes… Puis, quand le moment s’y prête, les quelques femmes sur scène deviennent aussi vocalistes. En harmonie ou en solo. Ça dépend.

Pour saisir ce beau voyage de Martin Léon, au fond, il fallait vraiment y assister. Lire un compte-rendu de ce spectacle, ça aide peut-être à l’imaginer, mais le vivre c’est beaucoup mieux.

Difficile de décrire à quel point Martin Léon est charmant quand il raconte, récite ou chuchote; difficile de décrire comment il captive quand il souffle en finale de morceau ce que l’invisible est ou n’est pas. «Je ne suis pas une église, un fidèle, un curé… Je ne suis pas cette guerre, ce canon, ce blessé… Je suis le jeu de mémoire entre l’oiseau et le nid… Je suis le jeu de lumière derrière les saisons»; difficile de décrire comment il grooveGrand Bill, malgré toute cette orchestration; difficile de décrire comment il provoque le rire, souvent; mentionnons la thématique du karaoké, avec à l’appui des images en noir et blanc d’un mauvais thriller asiatique sur grand écran. Difficile de décrire toute la romance de l’homme quand il chante qu’il «endort sa tête sur tes seins».

Martin Léon voudra-t-il sortir de son cocon boisé du nord pour partager éventuellement «un vrai nouveau show», incluant de «vraies nouvelles tounes»? Rien ne peut nous empêcher d’en rêver, pourrait écrire le chanteur-musicien.

D’ici là, on a pu se satisfaire d’un foutu de bon concert.

Beau et calme comme un lac, le héron Léon a fait tout un show, accompagné de son ami Louis-Jean, de surcroît.

Les chansons

All In

L’invisible

Le shack

Prends-moi tel quel

Sur tes seins

Va savoir pourquoi

C’est ça qui est ça

Grand Bill

Un lac

Out in Time

Deux hérons

J’aime pas ça quand tu pleures

Je redeviens le vent

Louis-Jean Cormier et Martin Léon aux FrancoFolies

LIRE AUSSI :

À voir également :

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.