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Gala Juste pour rire François Bellefeuille: coup de cœur pour les «rejets»

Gala Juste pour rire François Bellefeuille: coup de cœur pour les «rejets»
Agence QMI

François Bellefeuille et ses «Rejets» ont été notre premier coup de cœur des Galas Juste pour rire 2014, jeudi soir. Visiblement inspiré par son sujet (même s’il a clamé le contraire en ouverture), Bellefeuille était en grande forme, ses invités aussi. Humour gentil, piquant, intelligent, il y en avait pour tous les goûts. Et les surprises ont été nombreuses. On a eu droit à Louis Champagne suspendu dans les airs, à un multi-instrumentiste qui nous cassé les oreilles entre deux portions, à une performance hallucinante de breakdance de Lazy Legz, et même à un nain dans une sécheuse.

L’hôte n’a jamais quitté son personnage habituel de schizophrène colérique, qui avait toutefois tempéré ses ardeurs pour ce jour important. N’empêche; François Bellefeuille a lancé les festivités en martelant qu’il n’avait pas envie d’être là et que Billy Tellier aurait été mieux placé pour animer ce Gala sur les «Rejets», comparant son collègue à un petit chat qui quémande de l’attention. Bellefeuille s’en est donné à cœur joie en tapant sur plein de clous relatifs à sa thématique : les roux (inévitable), les chandails de loups, les bas dans les sandales, et même les oreillettes Bluetooth et les demi sous-sols. Rien de trop absurde, on avait affaire à François Bellefeuille, donc tout était possible.

En lever de rideau, c’est Louis Champagne, déguisé en François Bellefeuille, qui s’est amené et a mis la table pour les minutes qui allaient suivre. Champagne est ensuite revenu ponctuellement pendant le spectacle pour jouer les têtes de Turc de Bellefeuille. Amusant concept, qui cadrait bien avec le fil conducteur des «Rejets» et, par définition, de l’intimidation.

Réseaux sociaux

Le premier à passer au micro, Sébastien Haché, dans la peau d’un personnage baptisé Martin Leduc, un petit nerd coincé sans grand sex-appeal, a très bien démarré l’affaire avec ses réflexions simplistes. «L’autre jour, je cherchais Charlie et j’ai trouvé Nemo», a-t-il lancé à brûle-pourpoint. Il a également raconté avoir frenché des grenouilles pour se trouver une princesse. «J’ai fait mouler mon pénis en chocolat pour ma blonde à la Saint-Valentin. Mais elle n’aime pas le sucré, alors c’est moi qui l’ai mangé». Beau potentiel.

Simon Leblanc a traité de sa vie sur le Plateau Mont-Royal, où tout est luxueux, puis de son passage au quartier Saint-Henri. «C’est comme passer de Monaco au Viêtnam». Il a déploré l’état de son appartement, aux murs «tellement minces qu’on croirait qu’ils sont faits en peau de tympan», avant d’enchaîner avec le récit du sauvetage d’un paraplégique qu’il a plus ou moins héroïquement effectué.

Plus tard, Simon Leblanc est revenu pour éplucher les réseaux sociaux avec François Bellefeuille, à la recherche de réactions sur le Gala en cours. On a rapidement compris que le tweets répertoriés étaient faux, mais c’a été l’occasion de tester l’imperméabilité de François aux critiques négatives et aux commentaires méchants. «Je suis un excellent animateur. Véronique Cloutier, you’re going down! », a fini par statuer le principal intéressé.

Reject’s Got Talent

On réitère notre amour pour Katherine Levac. La jeune femme, qui vient de remporter le concours En route vers mon premier Gala Juste pour rire, a livré un monologue décapant sur sa jeunesse sur une ferme en Ontario. Avec son petit air suffisant, elle a parlé de sa difficulté à se trouver un «chum de ville», de son mépris des animaux et de l’image bucolique et romantique qu’on se fait parfois de la vie à la campagne. «Moi, je chante jamais à cause de l’odeur de marde qui pourrait entrer dans ma bouche», a-t-elle expliqué, le plus sérieusement du monde. Cette jeune Levac ne manque pas de front.

Billy Tellier et Guillaume Wagner ont récupéré du matériel de leur premier one man show respectif. Tellier a opté pour son sketch de l’église où, assistant au baptême de son filleul, il chuchote (fort) des opinions sur la religion, le mariage et autres dérivés, tandis que Wagner s’est gentiment moqué des «pouvoirs surnaturels» de son ex-copine et du boulot qu’il a déjà exercé dans un camp pour handicapés. On a trouvé Neev fort sympathique avec ses anecdotes de glissades d’eau, où il est resté prisonnier en raison de son corps un peu rondelet, et d’épilation du dos à la cire. On adore quand Neev reproduit (à la perfection) l’accent québécois, sacres à l’appui.

Quant à Laurent Paquin, sa tirade portant sur l’homophobie était sensible, sentie et efficace. Il a décortiqué tous les préjugés possibles envers les homosexuels et a visé dans le mille à plusieurs reprises, tout en se permettant quelques taquineries de l’autre point de vue aussi. «Les gays, c’est comme les coccinelles, ce sont des bibittes avec du style». Du Laurent Paquin à son meilleur.

En guise de finale, on avait concocté un concours d’habiletés, Reject’s Got Talent, où ont brillé des exploits farfelus. Les «jumeaux pas kif-kif », un nain et un géant, étaient très comiques, mais on a véritablement été soufflés par la chorégraphie de Lazy Legz et les prouesses de Martin Deschamps à la batterie. Le tout s’est conclu dans une virulente explosion, qui a fait sursauter la salle.

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