La Fraternité des policiers et des policières de Montréal ne coopérera pas aux travaux de la commission spéciale d'examen sur les événements du printemps 2012 annoncée mercredi par le gouvernement du Québec.
Le président de la Fraternité, Yves Francoeur, a déclaré que le syndicat boycotterait les travaux de la commission « dans cette forme-là ». Il dénonce notamment le fait que les audiences se dérouleront à huis clos.
« Je ne crois pas que la loi permette présentement à cette commission-là de convoquer les policiers. Si c'est le cas, nous allons nous objecter. Il n'en est pas question pour nous que les policiers syndiqués aillent rencontrer les commissaires », affirme Yves Francoeur.
La commission sera présidée par l'ancien ministre péquiste de la Sécurité publique Serge Ménard, épaulé par l'ancienne présidente de la CSN Claudette Carbonneau et par le juge à la retraite Bernard Grenier. En présentant leur mandat, l'actuel ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, a indiqué qu'il ne s'agissait pas de trouver des coupables, mais de « tirer des leçons » pour « prévenir une telle crise sociale à l'avenir ».
M. Bergeron a affirmé que la commission abordera le rôle des policiers, sans toutefois s'ingérer dans le travail du comité de déontologie policière qui enquête déjà sur plusieurs plaintes concernant ces événements.
Si deux anciens leaders étudiants, Martine Desjardins et Gabriel Nadeau-Dubois, ne se sont pas montrés impressionnés par l'annonce du ministre Bergeron, le Parti libéral et la Coalition avenir Québec ont dit craindre un procès intenté aux policiers.
Tout comme la formation Québec solidaire, qui a déploré que les travaux de la commission se déroulent à huis clos, le PLQ et la CAQ ont estimé que l'exercice manquait de crédibilité, en raison de l'absence d'un pouvoir de contrainte.
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