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Fredy fait désormais partie de l’histoire de Montréal-Nord

La lenteur de la guérison est à l'image du traumatisme.
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Fredy Villanueva fera enfin partie de l'histoire, grâce à une plaque reprenant les faits et des citations du rapport du Coroner Perreault.
THE CANADIAN PRESS/Paul Chiasson
Fredy Villanueva fera enfin partie de l'histoire, grâce à une plaque reprenant les faits et des citations du rapport du Coroner Perreault.

Vendredi 21 septembre, c'est la journée internationale de la paix. Vers 17h, sur la nouvelle place de l'Espoir, on retrouvait les élus, dont la mairesse Black qui lisait son discours, les intervenants jeunesse, piliers humains de Montréal-Nord, les gens qui travaillaient dans tous les organismes œuvrant auprès des jeunes, les organisateurs communautaires des institutions, notamment du PDQ 39 ainsi que le nouveau commandant, le comité de soutien à la famille Villanueva, et Liliane, la maman du défunt Fredy.

Le ciel menaçant et l'alerte à la tornade ont laissé place à une accalmie et à un rayon de soleil. Beaucoup de médias étaient présents, avec leurs micros, appareils photo et caméras. Chacun était venu glaner des bribes de phrases et des images pour illustrer ce qui se passait.

Fredy Villanueva fera enfin partie de l'histoire, grâce à une plaque reprenant les faits et des citations du rapport du Coroner Perreault. Fredy était déjà le pan tragique d'une histoire familiale. Il a été l'étincelle qui a formé une génération de militants depuis 2008, et qui a porté la lutte contre le racisme systémique au niveau provincial.

Fredy fait partie désormais de l'histoire de Montréal-Nord et parce «qu'il ne méritait pas de mourir»; il fallait le reconnaître.

Il faisait partie de l'histoire, il était dans les cœurs, mais il n'avait pas encore été légitimé par un marquage, nécessaire pour avoir les conversations sur les conditions qui ont provoqué la mort d'un jeune homme de 18 ans. Fredy fait partie désormais de l'histoire de Montréal-Nord et parce «qu'il ne méritait pas de mourir»; il fallait le reconnaître.

Beaucoup de larmes coulaient, dont celles de Liliane, la maman de Fredy. Tous et toutes avaient besoin que cette reconnaissance se fasse. La conviction avait toujours porté cette quête sincère de justice. Durant les derniers mois, Montréal-Nord avait été amené à converser et dialoguer.

Plusieurs moments d'importance avaient été vécus dans la communauté, qui avait auparavant cédé au déni. La lenteur de la guérison est à l'image du traumatisme. Montréal-Nord était l'épicentre et c'est à partir de là que les changements les plus difficiles devaient arriver.

Durant l'année, des rencontres et des discussions ont été porteuses de changement, et ont amené les acteurs nord-montréalais à une autre étape. Les lignes se sont déplacées. Les tabous s'étaient levés. La démocratie locale s'exprimait activement, menant les concertations, l'arrondissement de Montréal-Nord, les élus, les organismes communautaires, à créer de nouveaux espaces de conversation. L'unité des gens présents à la place de l'Espoir en a été témoin.

Aménagée en un temps record, avec des oliviers et des mots tels que «réconciliation», les gens d'ici se sont rassemblés et ont inauguré cette place qui deviendra un espace pour tous.

Aménagée en un temps record, avec des oliviers et des mots tels que «réconciliation» symbolisés, les gens d'ici se sont rassemblés et ont inauguré cette place qui deviendra également un espace pour tous et toutes: jeunes, aînés, nouveaux nord montréalais ou résidents capables de raconter les histoires de l'ancienne banlieue.

Cet espace public est devenu le signe du renouveau et de l'importance de converser. Dans 47 ans, des mots et des histoires seront découverts grâce à l'ouverture de la capsule temporelle, tels des bribes de cette communauté qui apprenait à panser ses plaies.

Des papillons se sont envolés sous les notes de musique et des paroles de l'Hymne à l'amour de Brel. Les enfants ont joué et inauguré à leur façon la place de l'Espoir. Sur les abords de la maison culturelle et communautaire et du parc Henri-Bourassa, un groupe de trois jeunes garçons observaient la scène. Ils sont l'avenir et ne doivent plus jamais vivre cela.

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