Le gouvernement égyptien a décidé de dissoudre les Frères musulmans en tant qu'organisation non gouvernementale, rapporte le journal officiel Al-Akhbar, vendredi, précisant que la décision sera annoncée la semaine prochaine.
« La décision du ministre a été publiée, mais elle ne sera annoncée qu'en début de semaine prochaine lors d'une conférence de presse », écrit le journal citant Hany Mahana, porte-parole du ministre de la Solidarité sociale.
La décision, recommandée lundi par la justice égyptienne, s'applique à l'ONG qui avait été officiellement enregistrée par la fraternité au mois de mars en réaction à une procédure judiciaire qui estimait que le mouvement ne possédait pas de statut légal.
La mesure de dissolution par le ministre de la Solidarité sociale, Ahmed El-Boraï, fait suite à des accusations selon lesquelles des armes et des explosifs auraient été entreposés au siège de la confrérie.
Parallèlement à la procédure judiciaire contre les Frères musulmans, l'ancien président Mohamed Morsi est poursuivi par la justice sous l'accusation d'incitation à la violence et d'exercice de la violence. Jugés pour avoir attaqué l'armée, 49 de ses partisans ont d'ailleurs été condamnés à la prison, mardi, l'un d'eux écopant même d'une peine d'incarcération à perpétuité.
Le Parti de la liberté et de la justice, auquel appartient l'ex-président Morsi, et la confrérie des Frères musulmans ont été pratiquement décapités. La plupart de leurs dirigeants se retrouvent actuellement en prison.
L'organisation des Frères musulmans a été fondée en 1928 et a été dissoute en 1954 par l'armée au pouvoir. Tolérée sous le régime de l'ancien président Hosni Moubarak, elle s'activait néanmoins dans la clandestinité.
Après la chute de Moubarak, en 2011, les Frères musulmans ont créé un parti politique, le Parti de la liberté et de la justice, qui a remporté l'élection présidentielle avec son candidat, Mohamed Morsi. Celui-ci a toutefois été renversé le 3 juillet dernier par l'armée.
Depuis, les incidents violents se multiplient. Jeudi, par exemple, le ministre de l'Intérieur a essuyé une tentative d'assassinat.
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