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«L’Audition»: Gardy Fury présente une comédie musicale à lui seul

La bête de scène présente un «one man musical show» dans le cadre de ZooFest.
Courtoisie

Les amateurs de comédies musicales québécoises connaissent assurément Gardy Fury. Lors de la première médiatique de Hairspray, en juin 2013, sa prestation lui a valu une ovation debout qui a interrompu le spectacle! Deux ans plus tard, alors que Grease était à l'affiche, son numéro de huit minutes a lui aussi suscité un enthousiasme délirant dans la foule. S'il respecte le même cycle de 24 mois, le chanteur, danseur, acteur et véritable bête de scène risque de marquer les esprits avec L'Audition, un one man musical show, qu'il présente en première au ZooFest.

Tu as joué dans Notre-Dame de Paris, Rent, Sister Act, Big Bazar, Hairspray et Grease. Qu'est-ce qui t'allume autant dans les comédies musicales?

Honnêtement, je ne suis pas vraiment fan des comédies musicales... J'aime beaucoup la combinaison du chant, de la danse et du jeu qu'on harmonise. Mais je n'aime pas les productions où tout est trop placé, carré et liché. Par contre, j'adore les albums concepts de Queen, de Pink Floyd et des Beatles qui peuvent se prêter aux comédies musicales, parce que leurs chansons sont très visuelles. Au fond, je n'ai pas une grande culture de comédie musicale. C'est arrivé comme un accident de parcours pour moi.

Pourquoi avais-tu envie de relever le défi d'un spectacle du genre en solo?

Je trouve ça important de prendre des risques dans la vie. Je trouve que 95 % des gens dans la société ont toujours un pied sur le frein et je préfère avoir un pied sur l'accélérateur. Et j'avais envie d'entrer dans une zone où je parle de ce que j'ai vécu, au lieu de vivre les choses par procuration à travers mes personnages. Dans L'Audition, c'est vraiment Gardy qui s'exprime, qui fait parler des personnages ou qui en imite d'autres.

Durant les 60 minutes du spectacle, les spectateurs vont découvrir tes débuts et ton parcours dans le showbusiness. Comment as-tu commencé?

À cinq ans, j'ai découvert un être à travers la télévision, Michael Jackson, à l'époque où son deuxième album, Thriller, battait tous les records de ventes. Il a vraiment marqué mon esprit! À partir de là, j'ai compris que je voulais être un artiste. La danse s'est manifestée en premier, mais c'est surtout le sport qui m'occupait durant ma jeunesse. Je jouais, entre autres, au soccer avec Patrice Bernier, qui évolue aujourd'hui avec l'Impact de Montréal, et il disait que je dansais avec le ballon, que j'avais toujours un côté entertainer sur le terrain. Vers 18 ans, quand j'ai rencontré Corneille et Gage, avec qui j'ai formé le trio ONE, ça ne faisait pas si longtemps que je chantais et que j'assumais pleinement ma voix.

Est-ce que ta famille soutenait tes ambitions artistiques?

Comme tout bon traditionaliste haïtien, mon père était d'accord pour que je fasse de la danse ou du chant, mais je devais réussir mes études avant tout. Lorsqu'il a vu que mon intérêt était plus fort pour les arts, il m'a encouragé, mais pas toujours. Dans le spectacle, je parle de ça, mais de manière un peu romancée. Je fais une critique de la société qui prétend souvent qu'il faut avoir de «vrais» métiers pour être réellement quelqu'un.

Dans le spectacle, comment illustres-tu le concept des auditions?

L'audition est une espèce de parabole pour évoquer l'être humain : chaque fois qu'on se présente devant quelqu'un, c'est une forme d'audition. On n'a pas le choix de parler d'où on vient, de comment étaient nos parents ou de ce qu'on pense. Ça nous ramène toujours au passé, au présent et dans le futur. Pendant une heure de show, je vais me raconter et chanter des chansons qui m'ont influencé.

Puisque tu joues au Zoofest, doit-on s'attendre à un spectacle principalement drôle?

C'est un mélange entre la réalité, des messages d'ordre sociétal et des éléments très drôles. Ça nous ramène à ce qu'est Montréal, la proximité avec les Haïtiens, le métissage, l'ouverture vers l'autre et les différentes cultures. On navigue entre le sérieux et le léger.

Pourquoi as-tu choisi Denis Bouchard pour signer la mise en scène?

On s'est rencontré un jour sur le plateau de l'émission de Pénélope McQuade et on avait eu des échanges super intéressants entre les pauses publicitaires. On s'était revu ensuite et on a un super fit! Denis est capable d'extirper le meilleur de moi. Il me donne le reflet de ce que je suis dans le bon et des conseils pour améliorer le reste. Comme je construis le spectacle à travers ce que j'ai vécu, c'est extrêmement délicat. Il y a beaucoup de vulnérabilité dans le processus. Mais ça s'est très bien passé.

Qu'est-ce qui t'attend après les représentations de L'Audition au ZooFest (16 au 23 juillet)?

On veut produire une tournée du spectacle partout au Québec. Et j'espère que les gens vont voir ma singularité artistique en découvrant mon univers. Selon leurs réactions, ça pourrait m'amener à créer un nouvel album. Au mois d'août, je vais également participer au spectacle Porgy & Bess sur l'Esplanade Sun Life du Parc olympique, dans le cadre de la Virée classique de l'OSM. Et j'ai un projet télé que Julie Snyder va coproduire. On attend des réponses des diffuseurs.

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