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Douze hommes rapaillés aux FrancoFolies: Gaston Miron symphonique (PHOTOS)

Francos: Gaston Miron symphonique (PHOTOS)
David Kirouac

Après la sortie des deux volumes de musique consacrés à l’œuvre du poète québécois Gaston Miron et de leur déclinaison de spectacles-événements, la parution du disque La symphonie rapaillée, en avril, annonçait une prestation de grande envergure, qui s’est incarnée dans deux performances à la Maison symphonique de la Place des arts, en mai. Le concert de clôture des FrancoFolies de Montréal offert avec l’OSM sur la place des Festivals, dimanche soir, était au fond l’apothéose de cette longue aventure inattendue.

Il y a déjà plus de six ans, l’auteur-compositeur-interprète Gilles Bélanger s’était inspiré de l’écriture de Gaston Miron pour créer un projet musical rassembleur devenu aujourd’hui une sorte de trésor national. À la sortie (en avril) de l’album Face à La symphonie rapaillée, galette consacrée de nouveau à l’oeuvre du grand poète, mais cette fois-ci en version orchestrale, nous étions quelque peu dubitatifs quant à sa pertinence. Le projet ne faisant qu’ajouter du crémage aux deux disques précédents ainsi qu’aux nombreux concerts déjà produits.

Pourquoi une symphonie, demandions-nous. L’arrangeur Blair Thomson ainsi que les coréalisateurs et directeurs artistiques Louis-Jean Cormier et Martin Léon avaient réussi à nous convaincre, tout juste avant le lancement médiatique de l’album, de la pertinence de cette ambitieuse démarche.

À peu près tous les Québécois ont vu ou entendu parler de cet univers musical né de la poésie de Miron, dans lequel s’est investi corps et âme Gilles Bélanger, instigateur du projet et responsable de la musique. Outre Bélanger, les hommes rapaillés étaient incarnés par Jim Corcoran, Louis-Jean Cormier, Michel Rivard, Richard Séguin, Daniel Lavoie, Martin Léon, Yann Perreau (remplacé dans le spectacle des Francos par Alex Nevsky), Michel Faubert, Pierre Flynn et Vincent Vallières.

Chanteurs qui se retrouvaient tous réunis, dimanche soir, pour ce concert à grand déploiement mis en scène par Marc Béland et dirigé par le chef d’orchestre Jean-François Rivest.

L’expression

« Je t’écris pour te dire que je t’aime », sont les premiers mots partagés par l’ensemble des chanteurs, comme un écho que l’on entendrait à répétition.

Derrière eux, une mer d’instruments et 90 musiciens de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), tous vêtus de noir.

La formule, bien qu’imposante, est toute simple. Positionnés en avant de la scène, les douze hommes viendront à tour de rôle interpréter leur morceau respectif au cours d’un spectacle qui durera une heure et demie. Sans grande surprise, toutes les pièces de l’album La symphonie rapaillée seront proposées dans l’ordre.

C’est Louis-Jean Cormier qui a ouvert le bal avec Au long de tes hanches, une chanson qu’il a partagée à plusieurs reprises durant les spectacles de son projet solo. Interprétation sobre, mais tout en contrôle. Autour de lui, symphonie de violons.

Art poétique

On remarque d’entrée de jeu la grande qualité sonore tout comme l’écoute surprenante des spectateurs qui remplissent cette immense place des Festivals.

Bien qu’il serait sans intérêt, ou du moins fastidieux, de décrire chacun des morceaux interprétés lors de cette soirée, soulignons la structure musicale moins classique de Corneille sur laquelle l’ambiance (créée de belle façon par les cors et les violons) sera au mysticisme.

L’éclat de rouge aussi retiendra l’attention lorsque Vincent Vallières viendra livrer Le camarade. La couleur est partout, même sur la façade du Musée d’art contemporain, qui longe la grande place. Joli effet.

Mentionnons également les interprétations bien senties de Michel Rivard et Pierre Flynn, qui incarnent autant qu’ils chantent la poésie. Tout comme Daniel Lavoie, fort convaincant avec ses grands yeux ouverts et sa puissante voix éraillée, qui partage fièrement l’oeuvre de Miron.

Notons le rêveur Martin Léon qui, lui aussi, semble vraiment pris dans cet Art poétique qui « fait glace en dedans ».

N’oublions pas ce « Good-bye farewell ! » entonné par Vallières, Léon et Cormier.

Et, souvenons-nous longtemps de ce Poème dans le goût ancien, partagé à la toute fin de façon magnifique par Pierre Flynn, presque possédé.

Le mariage de la pop et de la symphonie sera toujours un pari risqué. Mais aux FrancoFolies, le jeu en valait bien la chandelle.

Car cette rencontre s’est avérée un tendre et lyrique hommage musical sous « les ciels poudreux d’étoiles brûlées. »

Voici les morceaux proposés durant le concert :

LOUIS-JEAN CORMIER - Au long de tes hanches

ALEX NEVSKY - Amour sauvage, amour

JIM CORCORAN - Mon bel amour

MICHEL FAUBERT - La Corneille

RICHARD SÉGUIN - Pour retrouver le monde et l'amour

VINCENT VALLIÈRES - Le camarade

MICHEL RIVARD - Oh Secourez-moi!

PIERRE FLYNN - Ma rose Éternité

YVES LAMBERT - Retour à nulle part

GILLES BÉLANGER - Parle-moi

MARTIN LÉON - Art poétique

DANIEL LAVOIE - Ce monde sans issue

Dans une sorte de rappel, certains des hommes rapaillés viendront offrir en supplément Soir tourmente, Le vieil Ossian, puis La route que nous suivons.

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