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Gilles Duceppe : un retour en politique pas salué à sa juste valeur ?

Gilles Duceppe : un retour en politique pas salué à sa juste valeur ?

OTTAWA _ Le nouveau chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, suggère que son retour est perçu de façon inéquitable comparativement à d'autres politiciens qui l'ont fait avant lui.

Après avoir cité les noms de Robert Bourassa, Jean Charest, Pierre Elliott Trudeau et Ed Broadbent, entre autres, il a laissé entendre qu'il n'avait pas eu droit au même traitement.

"On a dit 'que ces gens persistent donc, qu'ils sont persévérants, ils croient en ce qu'ils font'", a lancé M. Duceppe lors d'une rencontre avec les journalistes au parlement d'Ottawa, jeudi.

"Ben si c'est vrai pour eux, je vous soumets que ça peut être aussi vrai pour moi. Et ça peut être aussi vrai pour d'autres qui reviennent", a-t-il poursuivi.

Il s'est attardé au cas de l'ancien dirigeant du Nouveau Parti démocratique (NPD) Ed Broadbent, qui a effectué un retour comme député fédéral en 2004 après avoir quitté son poste de chef en 1989.

"Quand Ed Broadbent est revenu, vous avez salué ça en disant 'quel grand parlementaire'. Il n'a jamais été au pouvoir, mais 'quel grand parlementaire'. Et c'était vrai. Mais si c'est vrai de l'autre côté, on ne peut pas avoir des 'doubles standards'", a-t-il plaidé.

Invité à préciser qui, selon lui, avait jugé différemment les situations, Gilles Duceppe a dit qu'il faisait référence "au Canada et aux journalistes aussi".

Celui qui a été présenté à la blague par son prédécesseur Mario Beaulieu comme la "nouvelle recrue" bloquiste a passé plusieurs minutes à attaquer le NPD pendant sa conférence de presse.

Entouré d'une vingtaine de candidats bloquistes, il a affirmé que la formation dirigée par Thomas Mulcair n'avait pas su défendre adéquatement les intérêts du Québec à Ottawa malgré son importante députation québécoise.

Et à ceux qui, comme les conservateurs, plaident que les électeurs doivent envoyer à Ottawa des Québécois qui pourront se tailler une place au cabinet, Gilles Duceppe répond que certains n'ont pas livré la marchandise.

"Ils avaient un ministre qui était dans le comté où était la Davie quand les contrats ont été accordés à Halifax et à Vancouver. Il y en avait un ministre", a-t-il dit en parlant _ sans le nommer _ du ministre Steven Blaney.

M. Duceppe a créé une surprise monumentale en annonçant son retour à la tête du Bloc québécois à environ quatre mois des élections générales.

Il avait démissionné après la dégelée subie par son parti aux élections de mai 2011.

Pour l'instant, moins de 30 candidats bloquistes ont été nommés sur un total de 78 circonscriptions au Québec en prévision des élections fédérales prévues le 19 octobre 2015.

Gilles Duceppe a assuré que le Bloc présenterait un candidat dans chacune de ces circonscriptions.

Déjà, certains anciens députés, dont Pierre Paquette et Claude Bachand, ont manifesté leur intérêt de remonter à bord du navire bloquiste.

Jean-François Fortin, qui a fondé le parti Forces et démocratie après avoir claqué la porte du Bloc, n'a pas exclu un éventuel retour.

De son côté, la comédienne Lucie Laurier, qui avait abandonné l'idée de se présenter sous la bannière du Bloc pour des raisons professionnelles _ elle sera sur un plateau de tournage à l'automne _, a dit n'avoir pas changé d'idée.

"Je ne serai pas candidate", mais "je suis derrière le Bloc à 100 pour cent", a-t-elle écrit à La Presse Canadienne, assurant n'avoir pas été approchée par le parti depuis le retour au bercail de Gilles Duceppe.

De son côté, le chef bloquiste n'a pas précisé dans quelle circonscription il voudrait se présenter. Il a par ailleurs refusé de dire quel était son objectif en ce qui a trait à la récolte de sièges.

"On m'a posé la question en 1990, 1993, 1997, 2000, 2004, 2006, 2008, 2011, et j'ai dit que je m'inspirais toujours de mon philosophe favori, qui est Yogi Berra et qui disait: 'Je ne fais jamais de prédictions, surtout celles qui concernent l'avenir'", a offert M. Duceppe.

"On va travailler très fort à obtenir le maximum. C'est ça qu'on se donne comme ligne", a-t-il complété.

Le Bloc part de loin. Aux dernières élections générales, le 2 mai 2011, la formation indépendantiste a pratiquement été rayée de la carte, perdant 43 de ses 47 sièges aux Communes _ y compris celui du chef, qui avait démissionné le soir même.

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