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Élections: Gilles Duceppe se livre à une charge virulente contre Amir Khadir, ancien candidat bloquiste

Khadir à genoux devant les fédéralistes, selon Duceppe
AFP/Getty Images

QUÉBEC - Le député de Québec solidaire Amir Khadir est un être populiste et opportuniste, qui ne mérite même pas le respect, estime l'ex-chef bloquiste Gilles Duceppe, dans une entrevue à La Presse Canadienne, vendredi.

Il met aussi en doute les convictions souverainistes du député de Mercier.

Cette sortie a provoqué une réaction rapide de la coporte-parole de Québec solidaire Françoise David, qui estime que les propos de M. Duceppe n'ont pas leur place dans une campagne électorale axée sur les débats et les idées. S'exprimant au nom de son collègue au sein de la formation politique, qui devait prononcer un discours en début de soirée, Mme David a souligné que son parti ne s'engageait pas dans le domaine des attaques personnelles alors que, dit-elle, les enjeux abondent lors de ces élections.

Disant trouver «dommage» le recours au dénigrement, Françoise David a toutefois ajouté que Gilles Duceppe avait parfaitement le droit de s'engager dans la campagne électorale. Elle a, au final, réitéré son appel à une campagne politique portant sur les débats de fonds, plutôt que de s'engager sur le terrain des attaques personnelles.

Réagissant elle aussi vendredi, la chef péquiste Pauline Marois a dit ne pas endosser les propos de M. Duceppe concernant Amir Khadir, même si elle se dit fière de l'engagement de l'ex-chef bloquiste envers la cause souverainiste. Elle a d'ailleurs déploré au passage le fait que le député sortant de Mercier «divise le vote souverainiste». Mme Marois n'a toutefois pas voulu dire si elle croyait qu'Amir Khadir devait se rallier au Parti québécois.

La chef péquiste n'a pas voulu répondre à d'autres questions des journalistes. Elle se trouvait à Beloeil dans le cadre du lancement officiel de la campagne de plusieurs candidats péquistes en Montérégie.

M. Duceppe, qui s'est fait bien discret ces derniers mois, est maintenant prêt à reprendre du service au profit du Parti québécois (PQ), et fait son entrée dans la campagne électorale en se livrant à une charge virulente, aux allures de règlement de comptes, contre Amir Khadir.

Gilles Duceppe fera sa première sortie publique de la campagne samedi, à l'occasion de l'investiture d'un des candidats-vedettes du Parti québécois, Jean-François Lisée, dans Rosemont, la circonscription qu'il habite.

Très en verve et se disant plus souverainiste que jamais, l'ancien chef du Bloc s'est montré bien disposé à ne pas rester les bras croisés durant la présente campagne et se dit «disponible» pour jouer un rôle auprès de la chef péquiste Pauline Marois.

Il n'a pas voulu dire s'il avait été approché par la direction du parti pour apporter sa contribution, ou s'il attendait toujours que le téléphone sonne. «Vous verrez en cours de route», a-t-il indiqué, préférant demeurer évasif.

M. Duceppe a renoncé à se porter lui-même candidat, en raison de l'enquête menée par un comité de la Chambre des communes qui doit décider si l'ancien chef bloquiste a agi en toute légalité en rémunérant le directeur général du parti à même les fonds publics.

«J'espère fortement une victoire du Parti québécois et, dans la mesure de mes moyens, je vais y contribuer», assure M. Duceppe.

Inquiet face à la perspective d'une victoire péquiste menacée par une division du vote souverainiste, M. Duceppe s'en est pris au député de Mercier et co-chef de Québec solidaire, dans une charge virulente.

«Je respecte des gens qui sont dans Québec solidaire, comme Françoise David. Je ne les respecte pas tous, parce que certains ne le méritent pas, comme Khadir», a-t-il tranché.

Le slogan de campagne de Québec solidaire «Debout» est tourné en dérision par M. Duceppe: «Leur slogan, c'est 'Debout', pis aux élections fédérales c'était à genoux devant le NPD!», raille M. Duceppe, n'ayant toujours pas digéré qu'Amir Khadir ait avoué avoir voté pour le NPD aux élections fédérales de mai 2011, tandis que le Bloc accusait la pire défaite de son histoire.

«On ne peut pas se prétendre debout, quand on est à genoux devant un parti fédéraliste», selon lui.

«Je ne peux pas accorder grand respect à des gens qui se gargarisent de ce mot (souverainiste) et appuient des fédéralistes dans des élections», a-t-il poursuivi, qualifiant M. Khadir d'«opportuniste et populiste», jouant constamment sur les deux tableaux.

Sur sa lancée, il juge aussi que le député de Mercier apporte à la politique «des réponses simplistes à des questions complexes», préférant «tenter de confondre les gens sur beaucoup de questions», et n'hésitant pas à se comparer «à Gandhi, Luther King et Mandela».

M. Khadir, qui a été candidat du Bloc québécois en 2000, a donc perdu en chemin toute crédibilité à ses yeux.

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