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De microbiologiste à icône mode internationale, rencontrez la Montréalaise Grece Ghanem

Elle est entraîneuse personnelle et influenceuse, mais on l’engagerait n'importe quand comme styliste.
Grece Ghanem/Instagram

Elle a plus de 50 ans, près de 300 000 abonnés Instagram, a déjà figuré dans les prestigieuses pages du Vogue et ne manque pas une Semaine de la mode de Paris. Avec son bob argenté et ses looks judicieusement audacieux, la Montréalaise d’adoption Grece Ghanem nous confirme que le style n’a pas d’âge. Entretien avec l’inspirante modeuse de chez nous.

Avant d’être une entraîneuse personnelle et blogueuse mode, vous étiez microbiologiste. Pourquoi cette transition?

«Une série d’occasions et de circonstances, j’imagine. J’ai une maîtrise en microbiologie, mais malheureusement à cause de la guerre dans mon pays [NDLR: d’origine, le Liban], c’était devenu dangereux pour moi de me rendre au travail. Par conséquent, pour m’occuper, j’adorais m’entraîner et j’ai décidé d’étudier en éducation physique et de me diriger vers l’entraînement personnel. J’ai maintenant plus de 25 ans d’expérience.

Je n’ai commencé que récemment à être mannequin et à devenir une influenceuse mode. C’est ma fille qui m’a encouragée à partager mon style de vie et des photos qu’on prenait juste pour le plaisir. Mon compte Instagram, c’est la plateforme où je communique avec des gens qui partagent les mêmes passions et intérêts que moi.»

Comment la mode s’est-elle invitée dans votre vie? Ça a toujours été là?

«Oui, depuis que je suis toute petite! Ma curiosité pour la mode a commencé à la maison avec ma grand-mère. Je me rappelle que je portais ses vêtements et j’essayais ses accessoires et bijoux. Elle demeure une inspiration pour moi encore aujourd’hui.

La première photo que j’ai publiée sur Instagram (ci-dessous) a été prise bien avant que j’aie un compte. Ma fille et moi étions en vacances à Nice [NDLR : en France]. J’avais apporté avec moi une robe Gucci qui faisait très Côte d’Azur. Je voulais vraiment avoir quelques photos pendant que je la porte, juste pour le plaisir. On s’est levé tôt un matin pour qu’il n’y ait pas trop de monde et avons capturé quelques clichés. J’imagine qu’on faisait du matériel “instagramable“ avant même de le savoir!

Capture d'écran Instagram

Les premiers contrats de beauté et de mannequinat sont arrivés de personnes qui me suivaient sur Instagram et qui aimaient l’idée que le style n’a pas d’âge, que le style est relié à notre personnalité et confiance en soi. Tu ne peux pas être stylé si tu manques d’estime de toi. Les marques et producteurs, se concentrant surtout sur la diversité, m’ont contactée. J’ai donc pu me réinventer et réaliser mes rêves.»

Vous êtes une preuve vivante que le style n’a pas d’âge. Quel est le secret pour garder ce flair moderne, cette audace qui caractérise certains de vos looks?

«J’imagine que c’est ma personnalité. Une personne passionnée, curieuse, créative qui a un esprit libre. Ce n’est pas parce que je suis dans la cinquantaine que j’ai une esthétique classique et passée de mode. Je crois fermement qu’on peut être tendance et porter des pièces sport cool peu importe notre âge.»

Que diriez-vous aux femmes qui, comme ma mère, sont gênées et même embarrassées d’essayer les nouvelles tendances, les couleurs vives, les imprimés audacieux, ou même les jupes courtes?

«Être jeune est un état d’esprit. Il faut demeurer curieux et garder un certain sens de l’humour. Connectez-vous à l’enfant en vous, reconnectez-vous avec les différentes étapes de votre vie, restez visibles et ne manquez pas de confiance en vous! Ainsi, vous pouvez porter tout ce que vous voudrez. J’ai toujours cru que si vous avez envie de porter une pièce, même un tricot éclatant et vibrant, il n’y a pas de limite d’âge. Sentez-vous en confiance, simplement. Soyez heureux de le porter et ça aura l’air naturel aux yeux de tous ceux qui vous entourent. Ils ne penseront pas: “oh, vous êtes trop vieille pour ça!“ Enlevez-vous ça de la tête.»

Votre magnifique bob gris semble être votre signature. Comment l’avez-vous adopté?

«J’ai commencé à avoir des cheveux gris à un très jeune âge. Ma décision de les laisser naturels était spontanée et en lien avec mon style de vie. J’ai fait face à de l’opposition de certains qui avaient de la difficulté à croire que j’étais prête à laisser ma chevelure grise alors que j’avais un visage et une personnalité aussi jeune. C’est pourquoi je pense que la beauté est un concept personnel avec une grande place pour la créativité. La beauté ne disparaît pas avec l’âge. Elle change et on devrait l’embrasser et ne pas avoir peur de vieillir.»

Vous portez fréquemment des pièces couture. Quel était votre premier achat de designer?

«Oh, ça fait vraiment longtemps. Si ma mémoire est bonne, c’était une robe blanche Claude Montana portée à ma graduation. J’ai toujours préféré la qualité à la quantité, toujours été plus encline à collecter des pièces intemporelles de designer qui peuvent être portées pour plusieurs occasions différentes.»

Comment choisissez-vous vos tenues le matin? C’est quoi le processus?

«C’est en harmonie avec mon humeur. Je pars habituellement d’une pièce, que ce soit une fabuleuse paire de chaussures ou un super haut, puis je m’assure que tout est plus subtil autour, pour que la pièce maîtresse s’exprime. J’aime mélanger les différentes hauteurs (high low), le vintage et le contemporain, les imprimés, les couleurs vives, le féminin et le masculin et j’essaie de donner au tout un look sans effort.»

Que portez-vous instinctivement? Quelles sont vos pièces et marques favorites?

«Je vis dans du denim et des combis-pantalons quand je ne suis pas dans mes vêtements d’entraînement. Celine, surtout les vieilles pièces, est la marque numéro un dans mon coeur. Je n’ai jamais été déçue. Leurs matières et design ont cette énergie créative et modernité intemporelle! J’aime aussi Bottega Veneta, Acne Studios ou Club Monaco

Portez-vous aussi un peu de prêt-à-porter de marques plus «commerciales»?

«J’aime les totals looks de designer, mais je ne suis pas habillé en haute couture tous les jours. Ce n’est pas accessible et ce n’est pas qui je suis. J’aime mélanger avec des pièces de plus petites marques qui misent sur la durabilité, comme House of Sunny. J’inclus aussi quelques basiques de Zara et H&M mais toujours avec une essence vintage.»

Comment croyez-vous laisser votre marque sur la scène mode montréalaise?

«Je suis fière d’être de Montréal, mais je me considère plus comme “internationale“ en raison de mon audience et de mes collaborations. J’ai eu le plaisir d’être mannequin pour Reitmans, Tribal et Browns mais je sens que l’industrie de la mode et de la beauté à Montréal est encore un peu timide en ce qui a trait les collaborations avec des mannequins matures et les créateurs de contenu comme moi. J’espère que ça va changer bientôt.»

Cet entretien s’est déroulé en anglais, langue maternelle de Grece Ghanem.

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