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Frais de scolarité: les artistes soutiennent les étudiants

200 avec les étudiants
AFP

MONTRÉAL - La mascarade a assez duré: exaspérés de voir le conflit étudiant s'éterniser, quelque 200 artistes et personnalités publiques ont signé une déclaration dans laquelle ils réclament un moratoire sur la hausse des droits de scolarité et la tenue d'états généraux sur l'éducation supérieure.

En moins de 24 heures, des dizaines de membres de la communauté artistique, du monde syndical et de la sphère politique ont signé ce manifeste intitulé «Nous sommes ensemble». Ce faisant, ils répondaient à l'appel lancé entre autres par la militante Laure Waridel, la jeune étudiante Léa Clermont-Dion et le metteur en scène Dominic Champagne.

«Nous affirmons (...) notre pleine solidarité avec le mouvement étudiant et les idéaux qui l'inspirent. Parce que nous croyons que l'éducation engendre la richesse, que l'éducation est la richesse, que l'éducation est le moteur de la transmission de notre mémoire collective et que nous devons investir massivement dans l'éducation, cette garantie de survivance», a exposé la comédienne Guylaine Tremblay, qui a pris part à la lecture publique du texte.

Une cinquantaine des personnalités qui ont adhéré à la déclaration se sont massées à l'Espace libre, mardi, afin de témoigner de leur indignation face à la gestion des affaires de l'État.

Le sentiment d'urgence était palpable dans la petite salle montréalaise. Les discours ont été interrompus à quelques reprises par des salves d'applaudissements et par les prises de parole spontanées de la comédienne Nathalie Gascon et de l'ancien leader syndical Gérald Larose. «Moratoire! Moratoire!» a également scandé l'assistance à un certain moment.

Les piques à l'endroit du gouvernement Charest se sont multipliées au cours de l'événement.

Dominic Champagne a affirmé sans détour que le conflit étudiant est en fait une crise que tente d'exploiter à son avantage le gouvernement libéral pour dissimuler un bilan politique marqué par la corruption endémique, l'exploitation débridée des ressources naturelles du Québec et les cafouillages d'ordre financier.

«Je vois à quel point le spectacle de ça (le conflit) sert aussi d'écran de fumée, (sert) à polariser la situation. Mais c'est pas vrai qu'on va s'en aller en élections sur une question de droits de scolarité», a lancé celui qui est monté aux barricades pour s'opposer à l'exploitation du gaz de schiste.

Même si, en proposant un moratoire sur la hausse des droits de scolarité, le mouvement met de l'avant une piste de solution préconisée par le Parti québécois, sa démarche est apolitique.

«C'est politique, mais ce n'est pas partisan», a précisé Léa Clermont-Dion, étudiante en science politique, qui dit avoir suivi «un cours pratique en accéléré» ces dernières semaines.

Les six orateurs qui ont pris la parole mardi ont d'ailleurs catégoriquement refusé d'appuyer l'une ou l'autre des formations politiques à Québec.

L'objectif de cette sortie médiatique était surtout d'élargir le débat, mais également de mobiliser les troupes derrière les étudiants québécois, dont la détermination, la solidarité et la fougue ont suscité les commentaires admiratifs de plusieurs, dont le député indépendant Pierre Curzi.

«On va pouvoir compter sur une bonne partie de cette génération-là pour avoir du courage, pour avoir de l'imagination, pour avoir un discours cohérent, un discours de justice sociale, économique et humaine», a fait valoir l'ancien acteur.

La déclaration compte comme signataires une flopée de personnalités, dont les réalisateurs Philippe Falardeau, Jean-Marc Vallée et Ariane Barbeau-Lavallette, les comédiens Luc Picard et Catherine De Léan ainsi que les musiciens Ariane Moffatt et Daniel Boucher, qui étaient tous présents mardi matin.

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