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De la traduction infidèle, ou quand le terme «obstruction» ne rime pas avec démocratie

Vu la gravité des accusations publiques, autant personnelles qu'organisationnelles, qui nous ont été adressées par deux étudiantes de notre association, nous tenons à présenter notre propre version des faits.
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Ce texte cosigné par les membres du conseil exécutif de l'AÉTUM fait suite à la publication sur le Huffington Post Québec du billet de blogue L'envers de la médaille, ou quand les carrés verts font de l'obstruction, le mardi 24 mars 2015.

Le plan de redressement budgétaire du gouvernement Couillard entend sabrer dans les services publics, notamment dans le domaine de l'éducation. Comme un grand nombre de gens, les membres du conseil exécutif de l'Association des étudiants en traduction de l'Université de Montréal (AÉTUM) déplorent les répercussions négatives de ces mesures. Le mouvement de protestation sociale qui en résulte est à nos yeux tout à fait légitime, et nous respectons le droit de grève des associations étudiantes qui ont choisi ce moyen de protestation. Cela dit, les modalités de grève varient en fonction des diverses instances. Par exemple, à l'Université du Québec à Montréal, le vote de grève se fait par faculté. Au contraire, à l'Université de Montréal, les associations départementales doivent se prononcer par rapport à une grève individuellement.

Vu la gravité des accusations publiques, autant personnelles qu'organisationnelles, qui nous ont été adressées par deux étudiantes de notre association, nous tenons à présenter notre propre version des faits. Le mouvement de mobilisation a débuté en février 2015, alors que différentes associations de l'Université de Montréal ont tenu des assemblées générales de grève. À ce moment, l'exécutif de l'AÉTUM n'a vent d'aucun élan de mobilisation au sein de son association. Le 13 mars dernier, l'une des deux auteures du billet de blogue est la première membre à soulever la question d'une possible grève, sur le groupe Facebook de l'AÉTUM. L'exécutif lui a répondu en message privé, puisqu'une réunion était nécessaire avant d'émettre un avis officiel qui serait conforme aux dispositions de la charte. Il aurait été mal venu, à notre avis, de se prononcer publiquement sans avoir les renseignements nécessaires. Dans cette réponse, nous avons expliqué que nous agissions dans un souci de neutralité.

Suite à ladite réunion, l'exécutif a pris la décision de ne pas convoquer d'assemblée générale de grève, puisque peu d'intérêt pour la grève nous avait été témoigné jusqu'alors. Le 19 mars, nous avons envoyé un courriel à tous les membres de l'association, leur expliquant la procédure prévue à la charte pour convoquer une assemblée générale extraordinaire, dans l'éventualité qu'une proportion suffisante des membres serait intéressée à tenir un vote de grève. La charte stipule que 15 % des membres, soit 66 personnes, doivent signer une pétition pour convoquer une assemblée générale extraordinaire. La lettre « L'envers de la médaille, ou quand les carrés verts font de l'obstruction » a été publiée quelques jours plus tard.

Cette lettre se montre très critique au sujet du conseil exécutif, que l'on accuse de « dissuader toute forme de mobilisation et à décourager les étudiants qui ont à cœur l'avenir de notre société » en lui attribuant l'allégeance de « carré vert ». On prétend que l'exécutif veut sciemment mettre des bâtons dans les roues du mouvement de grève. Pourtant, il n'en est rien. Trois membres du conseil exécutif s'affichent comme progrèves et participent à des mouvements de mobilisation de leur côté. Comme le reste de l'exécutif, ces membres étaient d'accord pour ne pas tenir d'assemblée de grève, car tous jugeaient que le mouvement ne générait que peu d'enthousiasme auprès des membres. En effet, la très grande majorité des personnes qui nous ont contactés à ce sujet ne souhaitaient pas de vote de grève. L'ensemble de l'exécutif n'a eu connaissance que de cinq membres désireux d'un vote de grève sur les quelque cinq cents personnes composant l'association. Bien que subjective, notre décision était motivée par des raisons logistiques et non idéologiques. Surtout, elle a été prise de bonne foi.

Le conseil exécutif est formé de bénévoles qui souvent occupent un emploi en plus d'être aux études à temps plein. Nous fonctionnons actuellement avec un effectif réduit depuis le début de l'année scolaire, effectif qui s'est réduit davantage depuis que notre président a terminé ses études en décembre dernier. Comme c'est souvent le cas, la transition de pouvoir a occasionné des délais qui ont mené à des vices de procédure, notamment l'absence d'une assemblée générale ordinaire à la session d'hiver 2015. Nous nous excusons également des délais et de l'absence de transparence dans les communications, qui encore une fois s'expliquent en grande partie par les difficultés de la transition.

Nous soulignons notre volonté d'être au service des étudiants en traduction, raison pour laquelle nous nous efforçons de respecter les dispositions de la charte et des règlements généraux de l'AÉTUM. Comme instance, le conseil exécutif s'efforce de ne pas favoriser aucun des deux camps. Nous respecterons la volonté des membres si ceux-ci se manifestent en faveur d'un vote de grève; nous organiserons l'assemblée générale extraordinaire comme il se doit. À l'heure actuelle, le mouvement de lutte contre l'austérité sera mieux servi par le respect des procédures établies par la charte, c'est-à-dire la collecte de signatures pour une pétition, plutôt que par des accusations injustes portant atteinte à la dignité des membres bénévoles de l'exécutif de l'AÉTUM.

Conjunctis Viribus,

Ce texte est cosigné par les membres du conseil exécutif de l'AÉTUM : Annie-Claude Blouin ; Huu Duc Nguyen; Ève-Marie Gendron-Pontbriand; Delphine Olivier; David Glazer; Geneviève St-Amant-Proulx; Sophie Gosselin-Sirois; Alicia Vico Ramírez; Oliver Marshall.

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