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Aide financière: des banques alimentaires pour aider les étudiants pénalisés par la grève

La faim de la grève
PC

L’Aide financière aux études (AFÉ) n’octroie pas de versements de prêts et bourses pour le mois de septembre 2012 aux étudiants qui ont fait la grève. Ceux-ci se retrouvent donc sans aucune aide financière de la part du gouvernement ce mois-ci pendant qu’ils terminent leur session d’hiver de façon accélérée.

«Les versements de l’aide financière se sont poursuivis autant chez les étudiants qui n’étaient pas en grève que chez les étudiants qui étaient en grève, explique la porte-parole de l’AFÉ, Esther Chouinard. Le dernier versement pour la session d’hiver 2012 a été reçu à la mi-mai. Pour les étudiants qui ont dû reprendre leur session au mois d’août, l’aide financière à laquelle ils avaient droit avait déjà été versée.»

Pour ceux qui commencent la session 2012-2013 le 1er octobre, les versements arriveront pour le début de cette nouvelle session selon leur calendrier respectif. «Ce n’est pas une question de discrimination, les gens qui avaient droit à l’aide financière 2011-2012 ont reçu l’argent auquel ils avaient droit alors qu’ils n’allaient pas à l’école et qu’ils étaient dans la rue. Le gouvernement ne peut pas octroyer d’autres sommes pour ces étudiants. Comment faire pour savoir qui était en grève et qui ne l’était pas C’était un peu complexe. Il y a une réalité d’un côté comme de l’autre. »

Et qu'en est-il des étudiants qui sont sans le sou pour septembre? «Le ministère n’a pas à commenter ou à dire qu’est-ce qu’il pense de la situation, poursuit Mme Chouinard. Dans les faits, c’est comme ça. Il faudrait prendre les réactions plus au niveau politique. Aussi, nous sommes dans une situation où il y a un changement de gouvernement. Est-ce qu’il y aurait des choses qui pourraient changer?»

Des denrées alimentaires pour les étudiants

Du côté des associations étudiantes universitaires, certaines initiatives de fourniture de denrées alimentaires ont été mises en place pour les étudiants et étudiantes, notamment à l’Université de Sherbrooke et à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

«On donne la priorité aux parents étudiants, mais si d’autres étudiants dans le besoin viennent nous voir, on leur répond», explique Andréanne Binette, membre du comité femmes de l’Association générale étudiante de la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Sherbrooke. «On a sept boites de réservées, il nous en reste encore cinq, et on a aussi des produits en vrac qui sont ouverts pour tout le monde. On va répéter ça la semaine prochaine aussi pour rejoindre le plus d’étudiants qui ont des difficultés à cause du manque d’aide financière.»

Du côté de l’UQAM, un « fonds de solidarité inter-UQAM » à été créé par des bénévoles de l’Association facultaire des étudiants en arts et d’autres étudiants. «Le nouvel horaire des cours de septembre diminue le nombre d’heures de travail et crée une grande différence sur le revenu, rappelle Valérie McCutcheon, étudiante au baccalauréat en sociologie. Ça devient alors compliqué de payer le loyer, la nourriture, et l’électricité. Le fonds de solidarité est donc né dans cette optique-là. Moisson Montréal nous aide une fois par semaine à distribuer des paniers de nourriture. La liste d’étudiants qui nous contactent pour demander de l’aide se rallonge chaque jour.»

À l'UQAM comme à l’Université de Sherbrooke, les demandes proviennent principalement d’étudiants ayant des enfants. «Soixante pourcent et plus des gens qui ont fait une demande pour de l’aide ont un ou des enfants à charge», indique Mme McCutcheon.

Le fonds de solidarité a été créé principalement pour donner de la nourriture et fournir entre autres des cartes d’épicerie et de pharmacie prépayées. Ces dernières servent aux parents étudiants à acheter le matériel nécessaire pour leur bébé, comme du lait maternisé. Des titres de transport individuels sont aussi remis aux étudiants qui en font la demande. «Pour les personnes plus mal prises, on a acheté pour eux du matériel scolaire pour leur enfant à même les dons monétaires qui ont été faits aux fonds de solidarité. On s’oriente à partir des besoins que la personne nous spécifie. Ce qu’on peut faire, on le fait».

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Manifestation étudiante du 22 août 2012

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