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Se faire sa propre idée sur le discours de Stephen Harper en Israël

Tout ce qui touche au Moyen-Orient, particulièrement quand Israël est impliqué, est sensible chez nous. Au lieu de se fier aux analystes, mieux vaut se faire sa propre idée, dans ce cas-ci vérifier les faits et lire le discours du premier ministre canadien.
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Bon, fallait s'y attendre. Harper va en visite en Israël, à Ramallah et en Jordanie et il est à plat ventre devant Israël selon le caricaturiste de La Presse Serge Chapleau.

Le très pro-palestinien Jean-François Lépine n'a manifestement pas lu le très critique rapport de l'ombudsman de Radio-Canada sur la couverture du Proche-Orient, requérant la société d'État de changer sa couverture défective. Il y est en effet allé d'une analyse ressemblant plus à ce que dirait un militant qu'un journaliste sur le plateau du Téléjournal.

D'autres médias reprennent les commentaires du groupuscule d'extrême gauche Independent Jewish Voices qui a une trentaine de membres au Canada, n'est pas en faveur de la solution des deux États et s'est aligné avec des groupes extrémistes tels que la Fédération canado-arabe.

Parlant de la Fédération canado-arabe, elle a aussi été sollicitée par les médias malgré que la Cour fédérale ait affirmé ceci à son sujet :

L'ensemble des déclarations et des actions que le ministre a invoqué peut, selon moi, conduire raisonnablement quelqu'un à se faire l'idée que la CAF semble soutenir des organisations que le Canada a déclaré être des organisations terroristes et qui sont probablement antisémites. Hormis le fait que le ministre même soit de cet avis, le dossier est rempli d'articles de presse et de déclarations d'autres personnes qui vont dans le même sens, tout cela appuyant le fait qu'il n'était pas déraisonnable pour le ministre de tirer cette conclusion. (mon emphase)

La position canadienne

On affirme qu'Harper a complètement changé la politique canadienne envers le Moyen-Orient. C'est faux.

Bien entendu, les conservateurs sont des alliés d'Israël et leur ton est très clair. Mais sur le fonds, la position canadienne est de facto pratiquement la même que celle des Européens et des Américains. Un coup d'œil sur le site Internet du ministère des Affaires étrangères le démontre aisément, notamment sur ce qui touche les implantations. Sur ce dernier point, le premier ministre israélien Netanyahou reconnait la divergence d'opinion entre lui et Harper.

De plus, l'appui à Israël ne se fait pas au détriment des Palestiniens, comme on le voit avec l'octroi d'une aide de 66 millions $, qui s'ajoute au 300 millions d'aide sur 5 ans annoncée en 2006.

Le discours de Harper

Qu'a dit Harper dans son discours et qu'est-ce qui serait si terrible?

Que le lien entre le Canada et Israël «se nourrit de valeurs communes»?

Qu'«Israël est le seul pays du Moyen‑Orient à s'être ancré depuis longtemps dans des idéaux de liberté, de démocratie et de primauté du droit»?

Que «nous (NDLR c.-à-d. les Canadiens) préconisons depuis longtemps un avenir juste et sûr pour le peuple palestinien» et que « nous partageons avec Israël l'espoir sincère que la population palestinienne et ses dirigeants choisiront un État palestinien viable, démocratique, engagé à vivre en paix aux côtés de l'État juif d'Israël»?

Ou encore cette critique qui fait mentir ceux qui disent que le Canada ne critique jamais Israël ou encore qu'Harper a équivalu toute critique d'Israël à de l'antisémitisme :

«Mesdames et messieurs, même un appui ferme ne signifie pas que des alliés ou des amis s'entendent sur tout, tout le temps. Comme vous et moi le savons, monsieur le premier ministre, aucun État n'est à l'abri d'un questionnement ou d'une critique. En effet, Israël, à titre d'État démocratique, a fait de ces critiques un élément de sa vie nationale»?

(Ceci s'ajoute à ce que j'ai écrit plus haut sur le site officiel du gouvernement)

Serait-ce la volonté du premier ministre canadien de lutter contre l'antisémitisme?

Certains ont monté en épingle les cris et la sortie intempestive de deux députés arabes israéliens lorsqu'Harper a critiqué ceux qui affirment qu'Israël pratique l'apartheid. Ne voient-ils pas l'ironie ultime que si Israël pratiquait l'apartheid, ces députés ne siégeraient pas au Parlement israélien? Que les Arabes israéliens - qui sont des citoyens à part entière - n'auraient même pas le vote?

En passant, n'est-il pas hautement significatif que les Arabes israéliens craignent par-dessus tout un échange de territoires entre Israël et un État palestinien qui leur ferait perdre leur citoyenneté israélienne et en ferait des citoyens palestiniens?

Les critiques de Harper nient-ils les faits - facilement vérifiables - que «l'État d'Israël est régulièrement isolé, visé aux Nations Unies» et qu'«Israël reste le seul pays à faire l'objet d'un point permanent à l'ordre du jour des séances ordinaires du Conseil des droits de l'homme»?

Se faire sa propre idée

Tout ce qui touche au Moyen-Orient, particulièrement quand Israël est impliqué, est sensible chez nous. Au lieu de se fier aux analystes, mieux vaut se faire sa propre idée, dans ce cas-ci vérifier les faits et lire le discours du premier ministre canadien.

Les gens en concluront que la politique canadienne est équilibrée, qu'elle est basée sur la reconnaissance de deux États-nations vivant côte à côte en paix dans des frontières sûres et reconnues.

C'est le consensus international. Il faut être de mauvaise foi pour dire le contraire.

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