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Un gouvernement minoritaire conservateur survivrait-il?

Un gouvernement minoritaire conservateur survivrait-il?
CP

Un gouvernement conservateur minoritaire élu le 19 octobre ne survivrait pas à l'ouverture du Parlement.

Justin Trudeau, Thomas Mulcair et Gilles Duceppe ont clairement dit qu'ils ne voteraient pas - ni ne s'abstiendraient d'un vote - pour assurer la survie de Stephen Harper après un discours du Trône.

Ce discours est le premier exercice obligé d'un gouvernement après une élection et la reprise des travaux parlementaires.

"Il n'y a aucune circonstance envisageable dans laquelle je pourrais soit lui donner mon appui ou même me croiser les bras pour lui permettre de continuer d'être premier ministre", a répondu M. Trudeau, mardi, à un journaliste qui lui demandait si les libéraux pourraient choisir l'abstention.

Pendant les gouvernements minoritaires de 2006 et 2008, les libéraux ont préféré s'abstenir à quelques occasions pour éviter la chute du gouvernement conservateur sans toutefois l'appuyer par un vote aux Communes. Ce scénario ne se répèterait pas, a assuré M. Trudeau.

Pour répondre à la même question, M. Mulcair a commencé par dresser un bilan sombre des années Harper "au niveau social", "environnemental" et "économique".

"Même si en faisant la somme de tout ça j'avais la moindre hésitation, ayant vu Stephen Harper diviser les Canadiens les uns contre les autres au niveau de la race, de la religion, de la culture, de l'origine ethnique, moi je dis, très sincèrement, que cet homme-là, son temps est révolu", a tranché le chef du Nouveau Parti démocratique.

Le chef du Bloc québécois, s'étant déjà engagé à ne jamais appuyer son rival conservateur, en est venu à cette conclusion: "Stephen Harper ne sera pas premier ministre même s'il finissait premier dans le cadre d'un gouvernement minoritaire".

Le premier ministre sortant a refusé de répondre à tout ça. "Je ne vais pas spéculer sur des résultats. Je suis ici pour prôner l'élection d'un gouvernement conservateur", s'est contenté de dire M. Harper, en réponse à deux des cinq questions des journalistes qui l'accompagnaient à Etobicoke, en Ontario.

À six jours du vote, M. Mulcair continue de croire que la vague orange de 2011 au Québec n'est pas asséchée. Son discours invite encore les progressistes du reste du pays à rejoindre ceux du Québec.

Mais la bataille entre libéraux, néo-démocrates et conservateurs se corsait surtout en Ontario, au 73e jour de la campagne.

"M. Trudeau a passé plus de temps dans cette campagne à attaquer le NPD qu'à attaquer Stephen Harper", s'est plaint M. Mulcair lors d'un arrêt à Oshawa. "Je mets M. Trudeau au défi de s'en prendre à Stephen Harper", a-t-il lancé.

Justement, mardi, le chef libéral, après avoir, la veille, tendu la main aux électeurs conservateurs, se tournait vers sa gauche.

"Faites votre choix non pas sur les sondages mais sur les propositions et les plateformes des différents partis. (...) C'est nous qui avons la plateforme la plus progressiste", déclarait M. Trudeau dans un discours à Toronto, mardi matin.

Pendant ce temps, le premier ministre sortant faisait encore campagne avec le bruit d'une caisse enregistreuse.

Cette fois, c'est un propriétaire de pizzeria que M. Harper a invité à déposer des billets de banque sur une table, accompagné par ce bruit, pour illustrer ce qu'une petite entreprise aurait à perdre si le gouvernement conservateur est défait, lundi.

"Je ne crois pas que des conservateurs se laisseraient convaincre, pas même une minute, que dans une économie mondiale instable, nous devrions nous lancer dans une frénésie de dépenses de l'ordre de 150 milliards $", a-t-il répondu à la main tendue de M. Trudeau aux électeurs conservateurs déçus.

La campagne électorale qui n'en finit plus

Lors d'un arrêt de campagne à Granby, le chef bloquiste a proposé un amendement à la loi électorale pour limiter à 49 jours la durée d'une campagne et réduire le plafond des dépenses des partis politiques admissibles à un remboursement.

M. Duceppe a vivement reproché au gouvernement Harper d'avoir imposé inutilement des coûts additionnels de 100 millions $ aux contribuables en déclenchant une campagne de 78 jours. Il a du même coup invité les électeurs "à s'en rappeler et à lui en faire payer le prix politique".

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