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La reine n'a pas de prix

Célébrer en 2012 le jubilé d'une tête couronnée est aussi contemporain que, disons au hasard, souhaiter la pendaison d'un meurtrier ou empêcher les journalistes de poser des questions à des élus.
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Au Canada, nous profitons dans le décorum national d'un gouverneur général, d'une série de lieutenants-gouverneurs, et, surtout, d'une reine flegmatique.

Si notre monarque a sa face sur nos billets de 20 $ et nos pièces de monnaie, c'est pour nous rappeler qu'en loyaux contribuables que nous sommes, nous lui payons régulièrement et rubis sur l'ongle la traite, alors qu'on préfèrerait qu'à l'âge vénérable qu'elle a, elle parte plutôt à la retraite.

Vous n'êtes pas sans savoir que cette année, les vassaux de sa royale majesté célèbreront 60 ans de règne sans partage lors de cérémonies aussi ringardes que poches. Le party vient à peine de commencer dans la joie sans retenue et l'allégresse débordante.

Notre cher, très cher, gouvernement conservateur qui sait quoi faire avec notre argent, n'a en effet pas lésiné pour créer un engouement sans précédent contre lui, en dépensant les millions que nous n'avons pas pour faire l'acquisition de jolis drapeaux rouge et blanc, de rutilantes médailles qui finiront dans des tiroirs et de scintillantes pièces de monnaie qui font dinguelingueding dans les poches.

Célébrer en 2012 le jubilé d'une tête couronnée est aussi contemporain que, disons au hasard, souhaiter la pendaison d'un meurtrier ou empêcher les journalistes de poser des questions à des élus.

Il y a dix ans, c'était le cinquantenaire. Dans cinq ans, si la dame n'est pas passée de vie à trépas, on aura droit aux 65 ans de son règne. Je vous laisse additionner toutes les autres raisons de faire la royale fiesta. Sans compter les funérailles suivies du couronnement de son fiston sexagénaire.

Doit-on encore rappeler que les monarchies ancestrales, et particulièrement celle qui nous concerne, sont le résultat sanglant de luttes de pouvoir, de meurtres bien préparés, de manigances, d'alliances et de complots?

Lizbeth Two n'a été élue par personne si ce n'est par le hasard d'une rencontre entre un royal spermatozoïde et un ovule accueillant. Et le droit divin dont se réclament les souverains est aussi malhonnête que la potion miracle des charlatans. Rappelez-vous que c'est de père en fils et de mère en fille, que sa famille s'est transmis le pouvoir, la couronne, les châteaux et les chapeaux extravagants. La richissime héritière qui nous gouverne a beau avoir une tête de grand-mère sans histoire, elle possède un arbre généalogique qui ressemble à un épouvantail pour celui qui, comme vous et moi, est épris de justice et d'honnêteté.

Il est étonnant qu'un démocrate aussi pieux que Stephen Harper décide de jeter par les fenêtres 7,5 millions pour faire la propagande de la souveraine d'un pays étranger qui ne roule même pas du même côté que nous, alors que nos concitoyens ont des besoins plus importants que d'agiter des drapeaux ou accrocher des médailles.

On veut nous faire croire qu'on vit dans un conte de fée avec des princes et des princes alors que nous sommes en plein vaudeville.

C'est quand l'entracte?

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