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Jour 3 du Heavy Montréal: Slipknot et Lamb of God (PHOTOS)

Jour 3 du Heavy Montréal: Slipknot et Lamb of God (PHOTOS)
David Kirouac

Deux des plus gros noms de la scène métal de la fin des années 1990 et du début du nouveau millénaire animaient les scènes Heavy et Molson Canadian en clôture de ce Heavy Montréal 2015. Compte-rendu et photos des spectacles de Slipknot et de Lamb of God, deux groupes américains.

Spectacle familial

«I feel like I’m 16 again.» Ces mots prononcés par un quidam présent au spectacle de Slipknot, qui clôturait le Heavy Montréal 2015, s’appliquaient probablement à beaucoup de spectateurs. Bien sûr, la formation de l’Iowa n’a pas l’ancienneté d’Iggy Pop ou de Faith No More, mais une bonne partie du public, dans la mi- ou la fin vingtaine, est probablement retombée en adolescence durant cette heure et quart réservée à ces grands du nü-métal.

Après la performance éclatée de Lamb of God sur la scène voisine, la pression était forte pour Slipknot. De plus, Randy Blythe, le chanteur de LoG, avait déclaré, presque en les mettant au défi, que le groupe le plus attendu du jour donnait en général un «bon show», sans plus.

Au début, les neuf hommes déguisés ont laissé planer un certain doute. Le chanteur Corey Taylor était un peu à bout de souffle, et c’est surtout le visuel qui attirait l’attention. Le décor, dominé entre autres par une énorme tête de diable et par de longues flammes crachées à intervalle régulier, était en effet impressionnant. Les costumes, à mi-chemin entre le comique et l’angoissant, retenaient aussi, bien entendu, l’attention.

C’est vraiment avec la performance de «Wait and Bleed», vieux classique de la formation, que le spectacle a pris forme. Taylor s’est réveillé et est retourné au sommet de sa forme au moment où il a commencé à parler à la foule entre les morceaux, complimentant les amateurs, qui le font toujours sentir «comme si je venais de Montréal».

Il a aussi fortement insisté sur la «cri**e de famille du heavy métal», une famille internationale et liée par l’amour pour la musique heavy, un discours maintes fois entendu et quelque peu ennuyant, mais tout de même efficace pour faire crier et bouger les spectateurs. Le paroxysme a été atteint lors du traditionnel saut pendant «Spit It Out» – pour les non-initiés, Taylor demande à tout le monde de plier les genoux et de se mettre au niveau de sol avant de sauter lorsque le signal est donné – qui a résulté en l’un des moments les plus intenses de tout le festival.

Jay Weinberg a prouvé qu’il n’avait rien à envier à Joey Jordison, le célèbre ancien batteur du groupe, qui a quitté la formation dans la tourmente en 2014. Tout au long du spectacle, son jeu était à point, et il s’est particulièrement démarqué sur les vieux succès de Slipknot, comme «Before I Forget», «Duality» et «People = Shit» (lors du rappel), qui avaient permis à son prédécesseur d’atteindre le statut de vedette.

Oui, le spectacle de Slipknot était calculé et mesuré parfaitement. Cette grand-messe nü-métal est bien rodée, comme une immense pièce de théâtre diabolique et marginale. Ça n’en fût pas moins un très agréable moment, marqué par quelques instants mémorables, qui, en allant faire vibrer la fibre nostalgique de la foule, a touché la cible.

Le plus gros «dancefloor» de la fin de semaine

Lorsque le chanteur Randy Blythe a annoncé le titre de la dernière pièce de la performance de Lamb of God («Black Label»), les spectateurs n’ont même pas eu besoin de se faire dire quoi faire : comme c’est la norme lors de cette pièce en particulier, la foule s’est séparée en deux et a créé un «wall of death» défiant les limites de la brutalité.

Le fait que Blythe n’ait même pas eu besoin de demander aux gens de faire cela démontre que Lamb of God était l’un des groupes les plus attendus du week-end. Quelques minutes plus tôt, ce fait avait aussi été mis en évidence par le chaos complet du «circle pit» lors de «Redneck», qui a créé un (très) large cercle au milieu de la foule.

Blythe a été, comme à son habitude, impressionnant. On se demande comment il est possible de courir de gauche à droite sur scène pendant une heure tout en chantant sans faute. Le chanteur a remercié la foule canadienne puisque le nouvel album du groupe, «VII : Sturm Und Drang», a occupé le premier rang des ventes au pays à sa sortie il y a quelques semaines.

Des écrans ont été installés sur la scène, montrant des plans rapides variés et intrigants. On était loin de l’artillerie lourde de Slipknot. La pertinence des projections est discutable, semblant par moments être un ajout fait sans trop réfléchir, juste pour rajouter du visuel sans vraiment avoir de raison de le faire.

Le groupe de la Virginie n’a joué que deux pièces de ce nouvel opus («Still Echoes» et «512»), y allant plutôt d’une sélection à peu près équitable tirée de chacun de ses albums. Une décision juste, considérant que «Sturm Und Drang» est loin d’être le meilleur effort de Lamb of God. Outre les morceaux précédemment cités, les spectateurs ont semblé être plus que comblés par, entre autres, «Vigil» et «Ruin».

La seule déception, c’est de voir les cinq hommes quitter la scène à 21h, 15 minutes avant la fin prévue du spectacle, selon l’horaire. Considérations techniques ou choix éditorial, on ne sait pas ce qui a poussé LoG à quitter si tôt, mais une chose est sûre : la foule en aurait pris plus.

En résumé, Lamb of God a fait ce qu’il fait de mieux, comme chaque fois que le quintette s’arrête au Québec : faire bouger les gens comme aucun autre groupe n’est capable de le faire.

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