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Jour 2 à Heavy Montréal : Gojira, Deafheaven, Ion Dissonnance (PHOTOS)

Jour 2 à Heavy Montréal : Gojira, Deafheaven, Ion Dissonnance (PHOTOS)
David Kirouac

En ce deuxième jour du Heavy Montréal, il y a bien sûr les performances de NOFX, de Faith No More, d’Iggy Pop et de Billy Talent. Mais, plus tôt en journée, plusieurs formations valant le détour se retrouvaient sur les planches du parc Jean-Drapeau. Retour rapide sur les spectacles de trois d’entre eux : Ion Dissonance, Deafheaven et Gojira.

Peace and love

« Le métal nous force à garder une âme d’enfant, nous force à garder les yeux ouverts, et l’esprit aussi », a lancé Joe Duplantier, vers le milieu de la performance de Gojira. « Cette chanson est inspirée de cette idée », a-t-il conclu, avant que son frère Mario, à la batterie, lance le rythme de « L’enfant sauvage ».

Ces quelques mots résument bien l’esprit de la formation française : un esprit de communauté, de fraternité et d’amour, qu’elle s’est donné comme mission de répandre à travers le monde au moyen de sa musique.

Pendant tout le spectacle, les quatre membres du groupe ont dépensé kilojoule après kilojoule d’énergie, invitant la foule à faire de même, ce qui a résulté en l’un des crowds les plus énervés et excités jusqu’à maintenant lors de ce Heavy Montréal 2015.

Le paroxysme a été atteint lors du « mur de la mort » (oui, ces Français sont allés jusqu’à traduire le classique « wall of death » pour leurs cousins québécois) pendant la chanson « Flying Whales ». Non satisfait de l’ampleur du « mur », Joe a dû insister auprès de la foule pour que l’espace entre les deux franges s’élargisse avant de lancer la chanson, créant un chaos relatif dans le most pit.

Le groupe d’outre-mer a joué les morceaux attendus, de « Backbone » à « Explosia » en passant par « Ocean Planet ». On aurait bien aimé attendre l’épique « The Art of Dying », mais une chanson de 10 minutes lors d’un spectacle de trois-quart d’heure, ça limite les possibilités.

Avant de terminer, Joe Duplantier a promis un nouvel album pour bientôt. Plus de trois ans après la sortie de L’enfant sauvage, les fans le méritent bien. En plus du CD à venir, Duplantier a rassuré la foule, parlant d’un spectacle en terre québécoise d’ici peu. Comme il le dit si bien, c’est un « enchantement » d’être à Montréal.

Une transe belle et douloureuse

Les dernières notes de la formation nu metal Slaves on Dope se sont éteintes, laissant place à tout un contraste : le black métal nouveau genre de Deafheaven. Si les premiers bougeaient à gauche et à droite sur scène, les seconds proposaient une expérience plus introspective et moins sensationnaliste mettant l’accent sur la musique, rien d’autre.

Comme à son habitude, le chanteur George Clarke était complètement fou, se trémoussant et suant autant que toute la foule combinée. Ses chants étaient à point, et le son était parfaitement ajusté, assez fort pour être bien entendu sans prendre le dessus sur les instruments.

On aurait toutefois aimé que la guitare de Kerry McCoy soit plus entendue. Ses partitions se perdaient parfois derrière celles de son collègue Shiv Mehra. Outre ce petit détail, Deafheaven a été à la hauteur des attentes : trois-quarts d’heure de musique intense, belle et douloureuse à la fois. Dès les premières notes de « Dream House », on savait que le spectacle serait une réussite – une réussite qui s’est conclue avec la finale chaotique et imbattable de la pièce « Unrequited ».

« On se revoit en novembre », a clamé Clarke lors de son seul aparté à l’endroit de la foule. Pourtant, Montréal est la grande oubliée de la tournée automnale du groupe, qui marquera la sortie du nouvel album New Bermuda. Simple blanc de mémoire du chanteur, ou bien une nouvelle date sera-t-elle ajoutée entre les spectacles de Toronto et Boston? (On a bien le droit de rêver.)

Comment se remettre d’une courte nuit

Dans le décor bucolique de la scène de la forêt, les Montréalais d’Ion Dissonance étaient gonflés à bloc pour nous rappeler qu’ils sont toujours vivants, et que le Québec est un terreau fertile pour le métal de grande qualité.

Tandis que le chanteur Kevin McCaughey s’époumonait et que Antoine Lussier et Sébastien Chaput faisaient aller leurs 8 cordes allégrement, la foule se réveillait graduellement d’une nuit probablement courte. La bass dans le tapis pendant une demi-heure a probablement aidé certains à guérir leur gueule de bois. Le genre de bass qui fait vibrer le corps en entier et à laquelle les battements du cœur se synchronisent. Musicalement, le mix était à point, beaucoup plus que bien des shows présentés sur les scènes principales.

Les performances du groupe sur scène sont chose rare : le dernier album, Cursed, date de 2010. Les cinq gars avaient donc l’air d’être très contents de revenir sur les planches, et ils ont fait de leur mieux pour transmettre cette excitation au public. McCaughey a promis, en français s’il vous plait, qu’un nouveau CD serait éventuellement sur les tablettes de votre disquaire préféré.

Ion Dissonance a donc puisé dans son vieux registre – « The More Things Change the More They Stay the Same », « The Death of One Man Is A Tragedy » (qui a allumé, un peu, les harcode dancers, plutôt calmes jusque là) et « This Is The Last Time I Repeat Myself » (qui a terminé le spectacle en force), entre autres – et y est aussi allé de « Ill Will », simple sorti l’an dernier, qui a vraiment soulevé les passions.

Pour les intéressés, le groupe sera aux Katakombes dimanche pour l’after-show officiel – et gratuit – du Heavy Montréal, vers minuit.

Iggy Pop

Heavy Montréal- Jour 2

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