Hillary Clinton a qualifié un autocollant évoquant l’agression sexuelle de la jeune militante écologiste Greta Thunberg de «misogynie pure et simple».
La candidate démocrate à l’élection présidentielle de 2016 a fait ce commentaire sur les ondes de CNN dimanche, lors de la Journée internationale des femmes. Clinton citait l’autocollant comme exemple de ce qu’elle a appelé la «misogynie manifeste» qui persiste autour du globe.
«Je comprends qu’on se batte encore sur la question des changements climatiques - même si je trouve ça absurde -, mais se battre en objectifiant cette jeune fille de [17] ans et en utilisant une image qui montre de la violence à son endroit, alors qu’elle a le droit de se lever et de dire au monde entier qu’on ne fait pas ce qu’on devrait faire, c’est misogyne.»
Une résidente de l’Alberta a publié une photo de l’autocollant sur Facebook à la fin du mois de février. Elle montre un dessin du dos d’une femme nue, avec deux mains qui tirent ses tresses par derrière. Le mot «Greta» était écrit au bas de son dos. Le nom de l’entreprise pétrolière albertaine X-Site Energy Services était imprimé en caractères gras sous le dessin.
HuffPost Canada s’est entretenu avec une personne travaillant dans le secteur pétrolier qui a affirmé que l’autocollant avait été distribué à des employés de divers champs pétrolifères du centre de l’Alberta afin d’être portés sur leurs casques de sécurité.
Greta Thunberg avait répondu sur Twitter que l’image était la preuve que les militants étaient «en train de gagner» contre l’industrie des hydrocarbures. Des politiciens canadiens ont dénoncé l’autocollant, notamment en adoptant à l’unanimité une motion sur la question.
X-Site s’est finalement excusé pour l’autocollant la semaine dernière, le qualifiant de «geste irréfléchi» qui ne reflète pas les valeurs de l’entreprise ou des ses employés.
Clinton a affirmé sur les ondes de CNN que malgré des avancées «sur papier», comme les congés parentaux payés et les services de garde dans certains pays, la misogynie persiste en ligne et dans les biais inconscients qui imposent un «double standard» aux femmes.
«On accepte de permettre à nos filles et à nos petites-filles de s’éduquer et de postuler pour des emplois formidables, mais il y a encore un petit signal d’alarme en nous quand une femme dit “j’aimerais mener, j’aimerais être en charge”», a dit Clinton.
“Je pense que le contrecoup qu'on voit dans certains endroits autour du monde est causé par la peur et par un sentiment de perte de contrôle.”
- Hillary Clinton
Elle a affirmé que la vague actuelle du féminisme qui réclame des droits égaux et l’obligation de rendre des comptes pour les gestes inappropriés est nouvelle pour la société, ce qui entraine un contrecoup.
«Tout le monde essaie de trouver un sens à tout ça et de comprendre comment on peut respecter et valoriser les femmes dans nos milieux de travail sans les objectifier ou les harceler,» a avancé Clinton.
«Je pense que le contrecoup qu’on voit dans certains endroits autour du monde est causé par la peur et par un sentiment de perte de contrôle.»
Ce texte initialement publié sur le HuffPost Canada a été traduit de l’anglais.
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