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Ce qu'on ne nous dit pas à l'école

Ce que l'on ne nous enseigne pas à l'école, c'est l'histoire des femmes. Je vous pose la question, en cette journée internationale du droit des femmes: à quand un cours obligatoire sur la condition des femmes dans nos écoles?
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C'est vrai, les jeunes femmes ont le droit depuis moins d'une centaine d'années de s'asseoir en classe aux côtés des jeunes hommes. Elles peuvent bénéficier d'une éducation complète, et ce, dans toutes les branches possibles. La liberté qu'elles ont ou non d'être physiquement présente à leurs cours peut nous faire accroire que l'égalité est atteinte et qu'il n'y a plus rien à ajuster : les femmes, au même titre que les hommes ont accès au système éducatif.

Cependant, en y réfléchissant bien, l'école n'est qu'en fait que la grande étude de l'histoire des hommes. La plupart des matières, des thèmes et des évènements historiques enseignés se concentrent sur ce qu'on fait les hommes; ce qu'on dit les hommes et ce qu'on écrit les hommes. En cette journée internationale du droit des femmes, prenons quelques minutes pour réfléchir: comment peut-on réellement faire place aux femmes dans notre société et pas seulement une journée par année.

Il est vrai que longtemps, les femmes n'avaient pas le droit d'écrire, ou plutôt, elles n'avaient pas le luxe de décider si elles désiraient ou non le faire. Pourtant, les femmes ont par le passé laissé des textes, et ce, même s'il était mal vu pour elles de sortir du cadre qu'on leur imposait. Certaines d'entre elles publiaient sous de faux noms, d'autres se contentaient d'une carrière modeste et non reconnue. Le fruit de leurs efforts alors sous-estimés à la fois des établissements et du public. C'est désolant, mais, peu importe la qualité d'un travail, si personne ne lui donne de la valeur, personne jamais ne le lira. Bref, c'est faux de dire que les femmes n'ont jamais écrit, c'est leur visibilité qui a été atteinte.

Or, si les auteurs, philosophes et théoriciens ont acquis leur notoriété intellectuelle en critiquant, dénonçant à l'écrit les injustices qu'ils jugeaient inadmissibles, pourquoi celles vécues par les femmes seraient-elles moins notables? Si la femme exprime sa propre réalité et ce qui l'oppresse, mais que ce sont ces mêmes oppresseurs qui jugent de la qualité de leurs textes, paroles, comment peuvent-elles alors se faire reconnaître équitablement? Si en plus les œuvres qui traitent de sujets qualifiés de féminin tels que la maternité, le mariage ou bien le sexisme, elles sont immédiatement classées dans le dossier des lectures légères. Comment la voix des femmes ne peut-elle pas être infantilisée?

Ce que l'on ne nous enseigne pas à l'école, c'est l'histoire des femmes.

Ce que l'on ne nous enseigne pas à l'école, c'est que rien ne nous a été donné. Tous les droits que possèdent maintenant les femmes, elles ont dû elles-mêmes se les approprier. Ce que l'on ne nous enseigne pas à l'école, c'est que les femmes chaque jour vivent, et ce à travers le monde, disposant d'un salaire inférieur à celui des hommes. Ce que l'on ne nous enseigne pas à l'école, c'est que des milliers de femmes meurent chaque semaine parce qu'on leur fait violence, parce que certaines personnes tentent toujours de décider pour elles. Ce que l'on ne nous enseigne pas à l'école, c'est l'histoire des femmes.

Alors je vous pose la question, en cette journée internationale du droit des femmes : à quand un cours obligatoire sur la condition des femmes dans nos écoles? Un cours qui pourrait outiller les jeunes femmes de demain à avoir le plein pouvoir sur leur vie et leurs conditions. Un cours qui soulignerait le parcours de ces femmes ordinaires, qui avec leur courage, ont changé le destin de millions de jeunes femmes.

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