En réponse au texte « Contrats d'exportation d'Hydro-Québec: recettes ou profits? » de l'actuaire Martial Fortin.
Dans son texte « Contrats d'exportation d'Hydro-Québec : recettes ou profits? », l'actuaire Martial Fortin remet en question la rentabilité des exportations d'Hydro-Québec. Nous souhaitons rétablir les faits.
De l'énergie exportée à profit, au prix du marché
Il est simplement faux de prétendre qu'Hydro-Québec exporte de l'énergie à un prix inférieur à son coût de production.
Débutons par un calcul simple. En 2016, les exportations nettes d'Hydro-Québec totalisaient 32,6 TWh d'électricité, un sommet historique. Ces exportations représentaient alors 16% des ventes nettes de l'entreprise, mais ont généré 28% du bénéfice net – 803 M$ sur un total de près de 3 G$. Le constat est donc sans appel : nos exportations sont très profitables pour le Québec. Depuis 2006, celles-ci nous ont permis de générer plus de 7 milliards de dollars de profits.
S'il est vrai que de construire des centrales hydroélectriques requiert des investissements importants, celles-ci sont conçues pour produire de l'électricité à faible coût pendant une centaine d'années.
En ce qui concerne la construction du complexe de La Romaine, celui-ci représente environ 4 % de notre puissance installée. S'il est vrai que de construire des centrales hydroélectriques requiert des investissements importants, celles-ci sont conçues pour produire de l'électricité à faible coût pendant une centaine d'années. Alors qu'une transition énergétique importante s'opère dans le Nord-Est du continent, Hydro-Québec est parfaitement positionnée pour répondre à cette demande croissante en énergie propre et pour optimiser la valeur de notre énergie lors des transactions.
Il est donc incontestable que l'électricité du Québec est vendue à profit, au prix en vigueur dans nos différents marchés d'exportation. Nos démarches pour conclure des contrats à long terme ciblent des marchés où notre énergie propre et fiable sera pleinement valorisée.
Lignes de transport et enfouissement
En ce qui concerne la ligne Grand-Brûlé-Dérivation-Saint-Sauveur, le coût de l'enfouissement demandé par Saint-Adolphe-d'Howard s'élèverait à 59 M$ supplémentaires. Un tel écart ferait grimper le coût total du projet de 98 M$ à 157 M$ pour l'enfouissement de moins de 25 % du tracé. Ces coûts additionnels se refléteraient sur la facture des clients d'Hydro-Québec. Quant à l'interconnexion Québec – New Hampshire, l'enfouissement n'aurait pas d'impact sur la facture d'électricité des Québécois puisqu'il serait payé à même les revenus générés par nos exportations.
Notre énergie propre en demande
Le bas prix de notre hydroélectricité, sa fiabilité et sa faible empreinte carbone en font un produit convoité. Au Québec, de grands clients industriels comme les centres de données démontrent d'ailleurs beaucoup d'intérêt pour notre énergie.
Enfin, non seulement nos exportations sont très rentables, notre énergie propre permet à nos voisins de réduire leur empreinte carbone. En 2016, nos exportations ont permis d'éviter l'émission de 7,95 millions de tonnes de CO – l'équivalent de 2 millions de voitures en moins sur les routes. Nous pouvons faire la différence dans la transition énergétique en cours aux États-Unis, et nous sommes déterminés à y jouer un rôle de premier plan.