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Iran, l'inspection de Parchin : duperie et duplicité

L'AIEA s'apprêtait donc à autoriser l'Iran à avoir recours à ses propres experts pour inspecter le site controversé de Parchin, le tout sous le contrôle du général Hossein Tash!
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Je n'avais pas tort de sous-titrer mon ouvrage sur le nucléaire iranien «Une hypocrisie internationale» tant les preuves abondent des complaisances consenties au tricheur, en l'espèce le gouvernement iranien, par ses interlocuteurs qui répètent à l'unisson «cocus mais contents». Qu'on en juge:

L'accord de Vienne met un point final à des années d'un bras de fer qui a tourné à l'avantage des pays «détenteurs de l'arme nucléaire», auxquels s'est adjointe l'Allemagne et dont l'essentiel est contenu dans la formule «levée des sanctions internationales contre la renonciation de l'Iran à l'arme absolue». Sur le papier, le marché est parfait, honnête et vérifiable. C'est même, vu de Sirius, un encourageant accord de désarmement. «Embrassons-nous Folleville» et considérons que le spectre d'une confrontation nucléaire s'éloigne. Certes, mais la hâte à conclure manifestée par le président américain paraît suspecte et un peu trop liée aux objectifs électoraux du parti démocrate, reprenant une vieille et incurable prédisposition de la diplomatie américaine à se débarrasser des problèmes plutôt qu'à les traiter au fond, comme cela lui a si bien réussi en 1914 ou en 1940 pour le plus grand bonheur des dictatures contemporaines.

M. Obama avait grand besoin de redorer son blason et, faute de faire revenir l'Afghanistan, l'Irak et la Libye à un gouvernement équilibré et humaniste, il pense calmer les esprits surchauffés de certains dirigeants du Moyen-Orient en leur offrant un Iran redevenu raisonnable et fréquentable, apaisé et respectueux des droits de l'homme. C'est peu dire que le compromis du 14 juillet 2015 laisse de vastes zones d'incertitudes comme tous les traités bâclés, à preuve les apaisements que le président américain a dû multiplier auprès des dirigeants israéliens et qui ne sont que le reflet des dangers potentiels à présent réellement encourus. Ce faisant, il a fortement poussé à la finalisation d'un document qui, comme l'habitude s'en confirme, est accompagné et complété par des annexes secrètes. De même que, dans les contrats d'assurance, il faut surtout lire les petites lignes de bas de page, ces clauses dissimulées s'avèrent les plus importantes et méritent toute notre attention.

Or que disent- elles, ces dispositions secrètes? Elles contiennent une énormité, à peine croyable, celle du soin laissé aux inspecteurs iraniens de procéder eux- mêmes aux contrôles qu'exige le respect de l'accord de désarmement. Elles y ajoutent une autre, presqu'aussi extravagante, celle d'un délai de 24 jours entre la notification de l'inspection et son exécution. Pour avoir rencontré en son temps M. Rolf Ekéus, le chef de la mission permanente de contrôle de l'ONU en Irak, et vu à l'œuvre ses «archers», je peux attester que la sévérité d'alors se situait à l'opposé de la mansuétude d'aujourd'hui, alors que la bonne foi des autorités irakiennes, qui ne sera reconnue que trop tard, était en complète contradiction avec les tricheries iraniennes. Le bon sens impose une tout autre attitude face à un partenaire qui a TOUJOURS triché, mais il faut croire, selon M. Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l'Agence iranienne de l'énergie atomique, que les Iraniens sont les mieux placés pour procéder à ces contrôles.

Quand, dans le même temps, les forces navales des gardiens de la révolution testent en vraie grandeur leurs missiles balistiques, on peut déjà nourrir de sérieuses inquiétudes quant à la finalité d'une duperie toute de duplicité. Mais quand on apprend que l'accord secret signé par M. Amano, directeur de l'Agence internationale de l'Énergie atomique (AIEA), est contresigné par le général des pasdarans Ali Hossein Tash, LE spécialiste responsable du programme nucléaire militaire de l'Iran, les probabilités deviennent certitudes absolues.

L'AIEA s'apprêtait donc à autoriser l'Iran à avoir recours à ses propres experts pour inspecter le site controversé de Parchin, le tout sous le contrôle du général Hossein Tash!

M. Obama a décidément pris devant l'Histoire une écrasante responsabilité en forçant la main de ses alliés pour mieux saisir celle du Guide suprême, Ali Khamenei, d'abord réticent à entériner l'accord et qui ne s'est laissé convaincre que par les concessions américaines et l'assurance que, pour lui, rien ne changerait.

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