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Jason Kenney et le Québec

L'élection albertaine et ses implications politiques risquent de causer des répercussions au Québec: bien que des compromis puissent être possibles, il risque d'y avoir plusieurs points de frictions.
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Jason Kenney, chef du Parti conservateur uni, réagit alors qu'il prononçait son discours de victoire lors d'une soirée organisée à Calgary, le mardi 16 avril 2019. L'Alberta est revenue à ses racines conservatrices, élisant Kenney après avoir juré de se battre pour le secteur de l’énergie assiégé des provinces canadiennes.
Bloomberg via Getty Images
Jason Kenney, chef du Parti conservateur uni, réagit alors qu'il prononçait son discours de victoire lors d'une soirée organisée à Calgary, le mardi 16 avril 2019. L'Alberta est revenue à ses racines conservatrices, élisant Kenney après avoir juré de se battre pour le secteur de l’énergie assiégé des provinces canadiennes.

L'élection de Jason Kenney en tant que premier ministre de l'Alberta, éjectant le Nouveau Parti démocratique de l'Alberta et ravivant une dynamique conservatrice, s'inscrit dans une trame narrative qui vise à repousser les libéraux, au sens partisan et philosophique, et à une canalisation de la volonté populaire. De façon analogue, pensons entre autres à Doug Ford et François Legault.

S'affirmant comme le porte-parole de la «majorité silencieuse», il aura réussi à obtenir plus de 55% des voix, ce qui n'est cependant pas une surprise. Le Québec n'est donc pas la seule portion territoriale du pays à s'inscrire dans cette tendance idéologique. En ce qui a trait au dossier Justin Trudeau, son renouvèlement parlementaire semble plutôt incertain à ce jour. À l'inverse, pour les conservateurs, cette nouvelle mise au pouvoir leur accorde un avantage stratégique. D'ailleurs, Jason Kenney avait œuvré pour le premier ministre Stephen Harper.

Ceci dit, le premier ministre de l'Alberta n'aura pas tardé afin de mettre en branle sa stratégie expansionniste. S'adressant directement au peuple québécois en français, il affirme conduire la volonté de développer et stimuler l'industrie pétrolière pour ainsi assurer une croissance économique qui sera profitable à tous les Canadiens. Or, rappelons-nous la formule utilisée par François Legault, «l'énergie sale», pour qualifier ce type de ressources. En ces termes, le premier ministre du Québec ne semble pas revenir sur ses pas et assume sa position quant au statut écologique du pétrole.

Ce type de positionnement structure déjà une tension entre l'Alberta et le Québec, contrastant par des mentalités spécifiques quant au mode de gestion des ressources naturelles et l'acceptabilité sociale sous-jacente. Un terrain d'entente en cette matière semble a priori difficilement atteignable. De plus, Jason Kenney annonce un potentiel référendum sur la péréquation, ce qui impliquerait conséquemment une réforme constitutionnelle fédérale.

Sachant la fatigue constitutionnelle qui occupe le Canada, cette ligne directrice concerne directement et sensiblement les Québécois, n'ayant pas été les signataires de la Charte des droits et libertés de 1982. Une procédure de réforme constitutionnelle serait donc un acte délicat qui pourrait avoir des impacts importants sur le climat social tout comme les forces partisanes.

De ce fait, l'élection albertaine et ses implications politiques risquent donc de causer de grandes répercussions au sein de la province québécoise. Bien que des compromis puissent être possibles, il risque d'y avoir des points de frictions, particulièrement en ce qui a trait à la gestion des ressources naturelles et le type d'économie à adopter. Cette conjoncture pourrait même alimenter un désir de réforme constitutionnelle, essentielle d'un point de vue existentiel et culturel pour le Québec.

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L'élection de Kenney ne change rien à la position du Québec:

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