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Jean Garon, l'homme derrière la révolution verte

Jean Garon, l'homme derrière la révolution verte
Radio-Canada.ca

Jean Garon, le politicien qui défendait ses idées avec acharnement, est décédé, mardi, à la suite d'un arrêt cardiaque. Dans l'histoire du Québec, cet homme au franc parler et au physique imposant est arrivé au bon moment pour laisser sa marque, indélébile, sur cette terre en laquelle il croyait tant.

Le rôle de ministre de l'Agriculture que René Lévesque lui a confié aux premiers jours de son règne, en 1976, lui allait comme un gant. Et il l'a fait sien d'une main sûre car, dès le 9 novembre 1978, ce qu'on peut considérer comme étant « sa loi » sur le zonage agricole est adoptée par le gouvernement du Québec.

« Il laisse un legs très important pour le développement du Québec. Il nous laisse le pain et le beurre, le garde-manger, la protection du territoire agricole. C'est probablement le ministre de l'Agriculture qui a le plus marqué l'agriculture québécoise. »

— Agnès Maltais, députée péquiste de Taschereau et leader parlementaire de l'opposition officielle

Pour Jean-Marc Fournier, député de Saint-Laurent, ministre et leader parlementaire du gouvernement libéral, Jean Garon était... « Un personnage! Pour nous, évidemment, qui n'étions pas de la même formation politique, mais aussi pour les gens de sa propre formation, il avait ses idées, elles étaient campées, il les exprimait, il n'avait pas peur de dire ce qu'il pensait. »

L'objectif de Loi sur la protection des terres agricoles? Assurer la pérennité d'une base territoriale pour la pratique de l'agriculture et favoriser, dans une perspective de développement durable, la protection et le développement des activités et des entreprises agricoles dans les zones établies.

« La loi sur le zonage agricole, c'était doter le Québec d'un outil pour conserver nos terres agricoles, c'est important pour un peuple qui parle d'autosuffisance alimentaire, de souveraineté politique [...] Une loi qui marquera le Québec et qui le marquera toujours. »

— Guy Chevrette, ex-député du Parti québécois dans Joliette-Montcalm puis, Joliette

Jean Garon occupera la fonction de ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation jusqu'au 12 décembre 1985.

Né à St-Michel-de-Bellechasse, le 6 mai 1938, Jean Garon était avocat de formation, détenteur d'un baccalauréat et d'une maîtrise en sciences sociales avec spécialisation en économie. Il est élu député de Lévis en 1976, trois ans après avoir été battu dans Charlevoix.

Mais, il est important de noter que ses débuts en politique remontent à plus loin qu'à la naissance du Parti Québécois qu'il a contribué à fonder, en 1968.

En effet, ses premières armes en politique, Jean Garon les a faites au sein du Rassemblement pour l'indépendance nationale (RIN). En 1962, il devient vice-président de cette formation politique pour la région de Québec. En 1963, il accède au poste de président de la région de l'Est du Québec puis, il devient membre du comité exécutif national de ce parti en 1964.

Un long et fructueux parcours

Après sa victoire en 1976 dans les troupes péquistes, M. Garon est réélu en 1981, en 1985, en 1989 et en 1994

En septembre 1985, il tente sa chance dans la course à la succession à René Lévesque à titre de chef de parti, mais termine troisième derrière Pierre-Marc Johnson et Pauline Marois.

Lorsqu'il était dans l'opposition, Jean Garon a été :

vice-président de la Commission du budget et de l'administration, de février 1986 à juillet 1989;

président de la Commission de l'économie et du travail, en 1989;

président de la Commission de l'aménagement et des équipements de novembre 1989 à juillet 1994.

Après presque neuf ans dans l'opposition, le Parti québécois, alors mené par Jacques Parizeau, reprend le pouvoir le 12 septembre 1994 et le nouveau premier ministre nomme Jean Garon au poste de ministre de l'Éducation. Il se voit aussi confier par Lucien Bouchard la présidence de la Commission de la culture, fonction qu'il occupera de mars 1996 à octobre 1998.

Monsieur le maire de Lévis

M. Garon ne s'est pas représenté au scrutin provincial du 30 novembre 1998, briguant plutôt les suffrages à la mairie de Lévis où il est élu le 1er novembre 1998 et, de nouveau, trois ans plus tard. Il sera battu lors des élections municipales de 2005.

« Je le connais très bien. Je l'ai côtoyé quand il était maire de Lévis et, ensuite, comme militant de la souveraineté. Il était très protecteur de sa ville », se remémore, en souriant, Agnès Maltais.

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