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Jean-Marc Fournier aura un automne occupé à prêcher la bonne nouvelle constitutionnelle

Le ministre souhaite défaire le « tabou » entourant la question auprès des chercheurs.
LA PRESSE CANADIENNE

QUÉBEC – Le ministre responsable des Relations canadiennes, Jean-Marc Fournier, dit qu'il ne chômera pas cet automne. En plus d'aller à la rencontre des partis fédéraux pour discuter de sa Politique d'affirmation du Québec, il souhaite défaire le « tabou » entourant la question constitutionnelle dans le milieu de la recherche au Canada.

« Dans les années 70 et 80, les gens réfléchissaient beaucoup à la question constitutionnelle, affirme-t-il en entrevue. Ça se faisait à Vancouver, à Calgary, à Toronto, à Québec, à Montréal... les gens en science politique réfléchissaient à ça. Il y a eu une espèce de gros tabou qui a pris toute la place à compter du dernier référendum, en 1995. Là, ce n'est plus à l'ordre du jour. »

Le ministre Fournier a été invité par le caucus québécois du Parti libéral du Canada pour une « prise de contact » au sujet de sa politique d'affirmation nationale. Lorsqu'elle a été dévoilée, plus tôt cette année, le premier ministre Justin Trudeau avait fermé la porte à une réouverture de la constitution sans même avoir lu le document de Québec. Il n'était d'ailleurs pas présent pour entendre M. Fournier.

À l'issue de la rencontre avec les libéraux fédéraux, M. Fournier pense néanmoins que les députés ont une « saine compréhension » de ce que Québec tente de faire – et il n'est pas question de nouvelles négociations constitutionnelles. « Il est bien clair dans le document : il n'y aura pas de table constitutionnelle tant qu'il n'y aura pas une vision commune et agréée par tous », martèle le responsable de la politique d'affirmation.

« On a toujours présenté le Québec et le Canada comme étant deux solitudes, mais on oublie les nombreuses solidarités qui existent et il y en a bien d'autres à développer. On risque de mieux se comprendre, d'abattre certains préjugés et de convenir de ce qui est tout à fait normal », a renchéri M. Fournier, qui n'a pas voulu préciser les « préjugés » dont il est question.

La constitution, pas très « sexy »

M. Fournier admet que la question constitutionnelle en soi n'excitera pas les neurones des chercheurs canadiens. « Je pense que pour qu'elle devienne sexy, il faut d'abord qu'elle ne soit pas constitutionnelle! », affirme-t-il.

« Quand les gens pensent à la constitution, ils pensent à une table de négociations comme [l'échec de l'accord du lac] Meech où tous les premiers ministres restent là pendant cinq jours, ils n'ont pas de chemise de rechange et tu as l'impression qu'ils sont en train de marchander. Il n'y a personne qui veut ça. »

Il fait valoir que les universitaires et chercheurs plus jeunes ont une approche un peu plus « universelle » du sujet, notamment en parlant de « plurinationalisme ». « C'est assez universel dans le monde, où il y a beaucoup de migration, il n'y a plus d'homogénéité des populations dans les États. Ça n'existe plus vraiment. »

« Cette approche-là, qui émerge des courants intellectuels, je pense qu'il faut les amener à les poursuivre. C'est souvent à partir d'eux qu'on voit la classe politique prendre le relais par la suite », poursuit le ministre responsable des Relations canadiennes.

Pas de rencontre avec le Bloc

M. Fournier doit aller à la rencontre du Parti conservateur du Canada ainsi que du Nouveau Parti démocratique dans les prochaines semaines, possiblement lors de la session parlementaire. Mais pas question pour lui de parler de son plan d'affirmation nationale avec le Bloc québécois.

« Soyons francs : le Bloc ne cherche pas à développer des appartenances, ne cherche pas à s'assurer d'une présence québécoise au sein du Canada, alors forcément, il n'y a pas lieu de les rencontrer », a-t-il laissé tomber, non sans décocher une flèche à la chef bloquiste.

« Ceci étant dit, la chef du Bloc [la députée de Vachon, Martine Ouellet] siège à l'Assemblée [nationale], donc elle est à même de pouvoir assister au débat sur la politique! »

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