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Jean-Marc Parent : sa prochaine tournée se précise

Jean-Marc Parent : sa prochaine tournée se précise
Juste pour rire

Jean-Marc Parent dessine présentement les grandes lignes de son prochain spectacle. Ce 11e one man show en carrière s’intitulera Œil pour œil, et la tournée devrait démarrer en 2018.

«Au départ, c’était prévu pour 2017, mais on fêtera alors le 10e anniversaire de L’Événement JMP, précise celui qui est toujours l’une des grandes vedettes du Festival Juste pour rire avec sa soirée d’improvisation, et qui fait encore un tabac cette année avec deux soirs où la Salle Wilfrid-Pelletier affiche complet. Peut-être qu’on va faire une mini-tournée d’événements spéciaux pour souligner ça, et c’aurait été impossible de faire deux tournées en même temps, avec deux histoires différentes. Chez Juste pour rire (son producteur), ils me taquinent en me disant que je ne travaille pas trop fort! (rires)»

Fidèle à son habitude, Jean-Marc Parent ne scripte aucun texte pour construire Œil pour œil, sachant d’avance comment il remplira ces deux heures de scène (et probablement plus, on le connaît!). Le titre, entre autres, l’inspire beaucoup. Il prend d’ailleurs un immense plaisir, chaque fois, à trouver l’appellation de ses spectacles. Urgence de vivre et Torture, les noms de ses deux derniers opus, avaient tous deux une signification particulière, qui se reflétait dans le contenu livré au public. Il en sera de même pour Œil pour œil.

«Je sais exactement où je m’en vais, assure-t-il. Je parle toujours de nos travers humains, comme si c’était un volume en trois tomes. Œil pour œil, c’est à peu près la seule justice qui existe sur la planète… mais qui ne s’appliquera jamais. Parce que c’est utopique. Mais essaie de trouver une justice plus équitable ; il n’y en a pas! Dans la «vraie» vie, il y a des gens qui nous font mal et qui, eux, n’auront jamais mal, parce qu’un million de lois les protègent, par exemple.»

Il poursuit, avec conviction :

«On dirait qu’il y a quelque chose, chez l’être humain, qui dit : moi, j’ai le droit de faire quelque chose, mais pas toi. Et je trouve ça épouvantable! C’est nous, on est comme ça entre peuples, entre nationalités, entre groupes d’âge, dans tout. Nous, on a toujours une bonne raison pour justifier nos actes et nos décisions. Pourtant, vos raisons ne sont pas meilleures que celles des autres! (rires) Mais, dans le spectacle, ça ne sera jamais souligné comme je l’explique en ce moment. C’est un thème, et le reste demeure flottant. Comme dans Torture, mon numéro sur les bègues, qui était en fait un numéro sur l’intimidation. C’est comme s’observer vivre, à quelque part. Les peines, les joies, les tristesses, les angoisses, c’est commun à bien des êtres humains.»

Le temps de vivre

À 54 ans, Jean-Marc Parent se dit toujours amoureux de son métier, incapable d’arrêter, mais cherche à diminuer la cadence. Il ne s’en cache pas : sa priorité, à ce stade de son existence, est sans conteste de prendre le temps de savourer la vie.

À un tel point qu’il a déjà averti son entourage professionnel que sa prochaine tournée se déclinera seulement en deux représentations par semaine, trois semaines par mois, six mois par année, à l’inverse de son dernier tour de la province, pendant lequel il a donné quatre spectacles par semaine pendant quatre ans.

«Je suis rendu là, je suis un vieux monsieur, blague-t-il. En vieillissant, avec ce qui nous est arrivé, à Chantal (Brisson, sa gérante et grande amie) et à moi, on revient sur terre. (NDLR : Jean-Marc a été victime d’un incident cardiaque en 2008, et Chantal a subi deux AVC en 2011, en plus d’une phlébite en mai dernier). J’étais déjà terre à terre, dans la vie, mais des événements comme ça nous rattachent. On se demande souvent après quoi on court. Et c’est comme ça pour tout le monde. On ne court après rien! C’est normal de vouloir être confortables, mais après… Si on fait ça pour la gloire, pour être hot, être connu, ça ne dure pas longtemps. On consacre bien du temps à des choses qui sont tellement éphémères.»

L’homme mesure aussi ses apparitions médiatiques. Jean-Marc Parent refuse obstinément de participer aux Recettes pompettes, même si son ami Éric Salvail l’a souvent relancé et insisté à ce propos. Et même s’il avoue être le plus fervent téléspectateur de séries et de variétés québécoises.

«O’, pour moi, c’est la fin du monde», argue-t-il, sérieux comme un pape.

«J’ai encore bien de l’ambition, je veux faire partie des bons projets, mais pas beaucoup plus que ça. Pour utiliser une image, je dirais qu’il y a des artistes qui veulent être dans toutes les fenêtres de la maison, pour qui c’est un besoin. Moi, donne-moi une belle grande fenêtre de salon, et je vais en avoir en masse de ça. Ça dépend des tempéraments. En vieillissant, ce qu’on veut de plus en plus, c’est du temps. Mais on n’est pas tous pareils ; Gilbert Rozon, lui, est un bourreau de travail, et il aimerait qu’on aie le même rythme, lui et moi. Lui, si tu l’arrêtais de travailler, il serait malheureux comme une roche. Son bonheur, ce n’est pas d’être en vacances. S’arrêter comme moi, prendre deux mois pour se promener et faire du bateau, il se pendrait! Pour moi, c’est le contraire, je ne sais pas comment il fait.»

L’humain est vaniteux

Dans cette envie de se reconnecter à l’essentiel se cache aussi, chez Jean-Marc Parent, une grande humilité. Une humilité en tant qu’artiste, certes, mais également en tant qu’être humain, qui se reflète dans son discours. Il s’exaspère en effet un brin de ce qu’il juge être une forme de prétention chez ses semblables.

«L’être humain pense toujours qu’il a raison, observe-t-il. On est très vaniteux. Ça ne fait même pas un million d’années qu’on est ici, et on pense que tout va se passer pendant qu’on est là. En environnement, par exemple ; est-ce qu’on s’entend qu’il y a un bout de marketing, là-dedans? La planète a cinq milliards d’années, penses-tu qu’elle n’a pas recommencé à zéro une couple de fois avant que toi et moi on soit là? Mais nous, on pense que ça ne compte pas, puisqu’on n’était pas là! C’est drôle, combien on se trouve importants. On est sur Terre une moyenne d’environ 80 ans, à peu près ; ce n’est rien! Ce n’est même pas une fraction d’un trillionième de seconde! Mais on pense qu’on va tout décider.»

«La planète se fout tellement de nous, au fond, continue-t-il. Un volcan pollue autrement plus que nous tous, avec nos sacs de plastique! Sauf que ça se chicane mal, un volcan! Mais ça détruit pour des dizaines d’années. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a rien de vrai et qu’il faut jeter nos déchets dehors ; mais ce sont de nouvelles croyances, qui remplacent un peu la religion. Tout le monde veut des voitures électriques, on se fait dire que les autos à gaz polluent la planète mais, à toutes les semaines, on reçoit des messages d’Hydro Québec qui nous disent de faire attention à notre électricité, en tant que citoyens. Ça prouve qu’on nous dit n’importe quoi! Imagine le jour où on aura tous une voiture électrique ; avec chacun deux chars «plogués» dans l’entrée de garage, quand trois millions de voitures vont se brancher en même temps, d’après moi, ça va tirer plus qu’une petite ampoule à la maison… Tout ça, c’est de la business, c’est de l’argent. C’est ça qui est triste. Est-ce qu’il existe une compagnie, aujourd’hui, qui ne nous vend pas un produit «vert»? Mais penses-tu vraiment que, dans leur meeting, le mercredi, ils se disent vraiment qu’il faut faire attention à la planète…?»

Jean-Marc Parent consacrera le reste de son été à des spectacles dans les festivals. Il sera notamment de passage au Festival International de Montgolfières de Saint-Jean-Sur-Richelieu, le 21 août, et à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières, le 3 septembre. Et il songe déjà au 10e Événement JMP. «Le reste du temps, on vit pour raconter d’autres histoires», lance-t-il sagement.

Lisez la première partie de notre entretien avec Jean-Marc Parent ici. L’humoriste est de retour ce samedi à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts avec L’Événement JMP 2016, qui affiche complet depuis longtemps et qui sera disponible pour visionnement sur Illico dès dimanche, le 17 juillet. La première représentation, vendredi, s’est terminée au-delà de minuit…

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