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Printemps arabe: le basculement de l'opinion dont personne ne parle

Pour beaucoup de jeunes Arabes, le printemps a été suivi par un automne calamiteux.
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Aujourd'hui, ASDA'A Burson-Marsteller, qui interroge depuis huit ans 200 millions de jeunes de seize pays du monde arabe, nous dévoile des chiffres surprenants sur la jeunesse arabe. Chiffres assez peu repris par la presse occidentale, et c'est dommage!

Si on souhaite résumer l'étude, on s'en tiendra à ce chiffre : ils étaient 72 % à penser que le Printemps arabe était bénéfique pour la région en 2012 ; ils ne sont plus que 36 % aujourd'hui.

Cela tendrait à démontrer que le réel vient d'entrer par effraction dans les utopies promulguées par le buzz de beaucoup de médias occidentaux... C'est un fait aujourd'hui : une majorité écrasante de la jeunesse arabe aspire à davantage de stabilité dans la région, et pas à la révolution.

Bien évidemment, une majorité écrasante de la jeunesse arabe rejette l'organisation État islamique (EI). Les jeunes sont 24 % à penser que le manque d'emplois et de débouchés pour les jeunes est l'une des raisons primordiales pour lesquelles certains sont attirés par l'État islamique. Les autres raisons citées relatives à l'attractivité de l'EI pour les jeunes tiennent aux différences religieuses (18 %), aux tensions entre chiites et sunnites (17 %) et à la montée des valeurs occidentales laïques dans la région (15 %).

Si on les interroge sur le conflit syrien, 39 % considèrent ce conflit comme une guerre par procuration menée par les puissances régionales et mondiales ; 29 % y voient une révolution contre le régime de Bachar Al-Assad ; et enfin 22 % seulement estiment qu'il s'agit d'une guerre civile entre Syriens.

Lorsqu'on les interroge sur qui sont leurs alliés dans la région, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et les États-Unis sont considérés comme les principaux alliés. Les jeunes Arabes mentionnent l'Arabie saoudite en premier (31 %), suivie des Émirats arabes unis (28 %) et, cela est surprenant, les États-Unis (25 %). L'Iran atteint le top 10 des alliés pour la première fois avec 13 % de la jeunesse citant ce pays.

On apprend aussi que la jeunesse arabe attend beaucoup de ses dirigeants pour améliorer les libertés individuelles et les droits des citoyens, en particulier ceux des femmes.

67 % souhaitent que leurs dirigeants s'impliquent davantage pour les droits de l'homme et les libertés individuelles. De surcroît, c'est vraiment une attente régionale : 74 % dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), 57 % au Proche-Orient et au Yémen, et 68 % en Afrique du Nord. On retrouvera le même pourcentage (67 %) concernant plus spécifiquement les libertés des femmes et leurs droits.

Les médias sociaux sont de plus en plus privilégiés dans cette zone. On retrouve 52 % des jeunes qui utilisent Facebook pour partager des articles d'actualité. Ils étaient 41 % l'année dernière. Ils sont 32 % à privilégier la consultation des informations quotidiennes en ligne, 29 % regardent les actualités télévisées. Seulement 7 % lisent les quotidiens, contre 13 % en 2015, la presse papier semblant s'être décrédibilisée.

Enfin pour les jeunes Arabes, les Émirats arabes unis sont considérés comme l'État qui devrait être un modèle pour leur propre pays : un État économiquement stable, qu'ils souhaitent pour résider et créer une entreprise.

Conclusion : pour beaucoup de jeunes Arabes, donc, le printemps a été suivi par un automne calamiteux!

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