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Une journée dans la vie du docteur Christian Fortin

Christian Fortin se fait un point d'honneur de toujours se retrouver à l'affût des nouvelles technologies et des dernières découvertes.
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Dr Christian Fortin

Voici une nouvelle série de textes, qui aura pour titre: une journée dans la vie du docteur xyz. Pour cette première, j'ai choisi la facilité. Je passerai une journée dans la vie d'un médecin que je connais bien, puisque j'ai eu le privilège d'écrire avec lui plusieurs livres sur la santé dont: Vivre avec l'asthme et le maîtriser, À la poursuite de l'éternelle jeunesse - Comment en tirer le meilleur, L'Hypertension - La tueuse silencieuse, etc. Plus récemment, il fut coauteur du livre: La vie intégrale: Vivre 100 ans, en santé et heureux, qu'il a écrit conjointement avec Éric Dupont, Christine Michaud, Diane Bilodeau et Gerald Batist, paru en octobre 2017 chez Edito.

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Médecin bien connu au Québec, le docteur Fortin a exercé la médecine pendant plus de 25 ans dans le réseau public avant de faire le saut au privé en 2012. Médecin de famille dans l'âme, il a aussi assuré la direction au Service des maladies infectieuses du département de santé publique du CHUL. Très tôt initié à la médecine informatisée, il fut consultant à l'implantation du Carnet de santé électronique du gouvernement du Québec. Souvent appelé à commenter sur la place publique les divers sujets qui touchent la santé, Christian Fortin se fait un point d'honneur de toujours se retrouver à l'affût des nouvelles technologies et des dernières découvertes.

Je laisserai le soin à un de ses lecteurs de compléter la présentation de ce médecin qui, au fil des ans, est devenu un ami:

«Bonjour Dr Fortin. Il y a 20 ans, je vous ai rencontré parce que j'avais de gros problèmes de maux de dos. Vous auriez alors pu vous contenter de me prescrire des médicaments et me retourner à la maison. Mais au lieu de cela, vous avez pris le temps de bien m'expliquer d'où venaient les douleurs de la lombalgie et l'importance de faire des exercices quotidiens pour aider ma colonne vertébrale. J'ai suivi à la lettre votre conseil et chaque jour, je faisais ces exercices. Aujourd'hui, j'ai 70 ans, et à cause de ce rendez-vous d'il y a 20 ans, je n'ai plus jamais eu mal dans le dos. Merci docteur.»

En réalité le docteur Christian Fortin a toujours compris l'importance de bien informer ses patients, que ce soit lors de consultations ou encore par sa présence dans les médias écrits que parlés. Pour lui, la prévention et les informations sur les saines habitudes de vie et santé durable font partie de ses relations avec ses patients.

Au jour le jour, quelle est la vie du Dr Christian Fortin?

À 8h00, il se pointe à son bureau. C'est là qu'il m'avait donné rendez-vous. J'y suis donc arrivé une dizaine de minutes plus tôt. On y accède par une salle d'attente spacieuse et d'une propreté exemplaire agrémentée de meubles confortables. La réceptionniste m'accueille avec un beau sourire. Le docteur Fortin arrive à l'heure convenue et me prie de m'installer dans une salle de conférence attenante à son bureau.

Le docteur Fortin vient chercher lui-même chacun de ses patients dans la salle d'attente et l'amène à son bureau. «C'est pour moi de toute première importance, d'aller chercher moi-même le patient dans la salle d'attente. Dès la première seconde où j'aperçois le patient, j'ai déjà une image de son état. Puis, je l'accompagne jusqu'à mon bureau. Ces premiers instants sont importants» me confie-t-il.

C'est le début d'un accompagnement, oserais-je dire, d'un engagement d'un médecin envers son patient. Il recevra une vingtaine de patients durant la journée, ce qui reflète une moyenne de 30 minutes passées avec chacun. Lorsque la consultation dure moins de 30 minutes, il en profite pour faire les suivis avec des médecins spécialistes sur les cas de différents patients vers qui il les a dirigés. Il y a aussi le travail administratif d'entrée des notes aux dossiers, ou encore de consulter les résultats des divers tests subis par ses patients (analyses sanguines, radiographies ou autres).

La période du dîner sert souvent à ce qu'on pourrait qualifier d'éducation médicale continue. Par exemple, une fois par mois, avec les autres médecins de la clinique, il y a le club de lecture. Chaque médecin y apporte de nouveaux articles scientifiques médicaux qu'il partage en discutant avec les autres. Ceci permet à chacun de se tenir à jour et de pouvoir discuter de ces nouveaux développements, tant diagnostiques que thérapeutiques. Habituellement, un autre dîner durant la semaine sera consacré à l'acquisition de connaissances sur les nouveaux médicaments ou les nouveaux traitements disponibles.

La journée au bureau se termine habituellement vers les 18h, après avoir terminé les quatre à six suivis des résultats des différents patients et complété l'inscription des notes aux dossiers.

Quelques fois, le docteur Fortin doit suivre ses patients en fin de vie. Il profitera de la fin de sa journée pour effectuer une courte visite à domicile. Les personnes très âgées sont fragiles et une visite à domicile est préférable.

En réalité, le passage du système public au privé permet au Dr Fortin de choisir plus facilement le type de médecine qu'il souhaite exercer.

Je lui avais demandé de me parler de la plus triste journée qu'il n'ait jamais vécu comme médecin et aussi de sa plus belle histoire, question de finir le tout sur une note positive. Je lui cède donc la parole:

Une histoire triste

«L'une de mes connaissances me demande de bien vouloir recevoir une patiente. Elle souffre depuis un bon moment d'une douleur au genou. Elle a déjà consulté et a eu une radiographie qui s'était avérée tout à fait normale. La douleur persistait malgré les anti-inflammatoires et les antidouleurs.

Après l'entrevue et un examen sommaire, je constate que le problème semble plutôt venir de la hanche que du genou même. Comme je suis un membre actif dans un centre hospitalier, j'ai pu y faire hospitaliser cette dame pour lui faire passer rapidement tous les examens nécessaires.

Une radiographie de la hanche révèle des lésions suspectes. Je demande donc immédiatement une tomodensitométrie et le verdict tombe: il s'agit d'une métastase d'un cancer situé ailleurs dans l'organisme. L'image des lésions et le fait que, lors de l'entrevue que j'avais eue avec la patiente, celle-ci m'avait dit avoir été longtemps fumeuse, me laissaient présumer qu'il pourrait s'agir d'un cancer du poumon qui avait des métastases dissipées un peu partout dans l'organisme.

Malheureusement, j'avais raison. J'en étais très déçu parce que malgré mes efforts, ceux de mes collègues d'autres spécialités et les analyses qui nous arrivaient rapidement, nous avions pu établir un diagnostic en moins de 20 heures et tout de même cette patiente recevait un tel diagnostic et est décédée quelques mois à peine en raison des complications de son cancer. Parfois, tout faire et obtenir les résultats avec un maximum d'efficacité n'est pas suffisant pour éviter le pire.»

Une belle histoire

«Il s'agit d'une jeune patiente enceinte de son premier bébé. D'une rencontre à l'autre, je m'aperçois que son état psychologique se détériore constamment. Elle m'apprend que son couple ne va pas bien du tout et qu'elle trouve cela extrêmement difficile à supporter.

Je diagnostique un état dépressif circonstanciel (relié aux circonstances). Je décide donc de rapprocher les visites. Elle m'apprend qu'elle songe à interrompre sa grossesse tant les problèmes de couple s'intensifient. Je suivrai cette patiente jusqu'au terme de sa grossesse et elle donnera naissance finalement à un bébé en pleine santé.

J'avais pu venir à bout de sa dépression sans aucun médicament, puisque sa grossesse empêchait le recours aux antidépresseurs. Quelques mois plus tard, j'ai vu cette patiente entrer dans mon bureau en affichant son plus beau sourire: elle venait me présenter son bébé.»

Ces deux exemples nous montrent bien l'importance de la qualité de la relation d'un médecin avec son patient.

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