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L’entourage est porteur d’espoir pour les personnes avec un trouble de santé mentale

Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), une personne sur quatre dans le monde vivra un trouble de santé mentale à un moment ou l'autre de sa vie.
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Pour la personne ayant un trouble de santé mentale, s'entourer et créer des liens avec son entourage est un facteur positif pour se tenir en santé, de corps et d'esprit.
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Pour la personne ayant un trouble de santé mentale, s'entourer et créer des liens avec son entourage est un facteur positif pour se tenir en santé, de corps et d'esprit.

En cette Semaine de sensibilisation aux maladies mentales (1 au 7 octobre 2017), il est important de souligner l'apport inestimable des membres de l'entourage d'une personne vivant avec un trouble de santé mentale. On oublie trop fréquemment leur contribution dans le rétablissement des gens touchés par la maladie mentale. Les membres de l'entourage, il peut s'agir d'une mère, d'un père, d'une sœur, d'un frère, d'un conjoint ou conjointe, d'une fille ou d'un fils, ou encore d'un collègue de travail, qui peut vivre des répercussions/effets de la maladie. En tentant d'aider la personne vivant une problématique de santé mentale, il arrive qu'ils perdent de vue leur propre santé, leurs besoins, et qu'ils épousent un rôle de « sauveur ». Être proche, c'est être préoccupé et affecté par les difficultés que peut vivre l'autre personne, de même que faire face aux états de la désorganisation, souvent partagé même. Être proches, c'est aussi vivre une pléiade d'émotions et de sentiments, parfois contradictoires, qu'il s'agisse de ressentir de la colère, tristesse, culpabilité, amour, etc.. Également, plusieurs questions surgissent : comment aider sans m'épuiser? Quel est mon rôle en tant que proche ? Quelles sont mes limites ? Vers quelles ressources s'orienter ? Comment faire au quotidien pour que la personne aille vers le rétablissement ?

Lorsque les proches d'une personne vivant un trouble mental sont convenablement soutenus dans leur vécu et outillés, ils en ressortent grandis et peuvent accompagner plus harmonieusement la personne dans son rétablissement, et ce en respectant au mieux leurs limites personnelles et besoins, de même qu'en misant sur leurs forces.

Pour la personne ayant un trouble de santé mentale, s'entourer et créer des liens avec son entourage est un facteur positif pour se tenir en santé, de corps et d'esprit. Les proches sont d'autant plus importants quand une problématique de santé mentale apparaît ou a cours. Il advient qu'une personne qui a une personne significative dans sa vie sera davantage portée à se mobiliser dans son processus de rétablissement.

Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), une personne sur quatre dans le monde vivra un trouble de santé mentale à un moment ou l'autre de sa vie.

Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), une personne sur quatre dans le monde vivra un trouble de santé mentale à un moment ou l'autre de sa vie. De loin ou de proche, la maladie mentale fait partie de nos vies, d'où l'importance de répondre aux besoins des personnes concernées. La santé mentale est un enjeu collectif. C'est l'affaire de tous.

La bonne nouvelle c'est que les membres de l'entourage, les familles, peuvent bénéficier de servi. Des services d'aide accessibles, professionnels et gratuits existent, et ce dans la majorité des régions du Québec. Les organismes et fédérations sont-là pour offrir des mesures de soutien, d'information et d'accompagnement aux membres de l'entourage de personne ayant une problématique de santé mentale.

Quelques ressources pertinentes : Le Réseau Avant de craquer - 1 855 CRAQUER (272-7837), qui regroupe plusieurs organismes d'aide partout sur le territoire.

Par ailleurs, il est essentiel que les membres de familles continuent de réclamer leur place dans le réseau de la santé et tiennent différents rôles (alliés de l'équipe d'intervention, partenaires dans les interventions adressées à la personne traversant des difficultés), le tout en revendiquant leurs besoins et droits. Bien qu'il y ait eu des avancés, le dossier est loin d'être réglé.

«...Les familles doivent être identifiées comme des interlocuteurs valables et des agents de première ligne dans le traitement de leurs proches. Ainsi, il importe d'affirmer davantage leur rôle de soutien, mais également leur participation à l'élaboration des politiques, des programmes et des services qui s'adressent à leurs proches, tout en visant à répondre à leurs besoins spécifiques. [...] un écart existe toujours entre le discours politique et ce qui se fait concrètement sur le terrain. Les membres de familles ne se retrouvent pas aussi souvent aux tables décisionnelles que les usagers et certains intervenants demeurent méfiants quant à leur intervention.», de souligner Marie-Hélène Morin, travailleuse sociale et professeure en travail social à l'Université du Québec à Rimouski.

C'est ainsi que le droit d'être informé, le droit de transmettre des observations à l'équipe traitante, la question de la confidentialité, etc., demeurent des enjeux d'importances pour les membres de l'entourage.

Dans le Plan d'action en santé mentale 2015-2020 – Faire ensemble et autrement, à la section 4.1.2.2 (p.28-30) - Reconnaître, favoriser et soutenir l'implication des membres de l'entourage, il est dit que :

«Encore aujourd'hui et malgré la reconnaissance de l'importance de leur rôle, des membres de l'entourage des personnes atteintes d'un trouble mental n'ont pas le sentiment de participer à la mesure des responsabilités qu'ils assument. Dans l'exercice de leur rôle d'accompagnateur, des proches sont maintenus à distance de l'équipe soignante ou des intervenants, ce qui rend difficile la transmission d'information ou d'observations pouvant être utile à l'évaluation de l'état clinique de la personne qui reçoit des soins. [...] L'implication de membres de l'entourage contribue à une diminution de la détresse psychologique de ceux-ci tout en réduisant le nombre de rechutes chez la personne atteinte de maladie mentale. Cette implication doit être promue et favorisée dans les établissements responsables d'offrir des soins et des services en santé mentale».

S'en suivent 3 mesures envisagées par le gouvernement de Québec, dont celle d'inclure des actions et modalités de suivi «concernant l'implication, dans le processus clinique, des membres de l'entourage des personnes utilisatrices de services dans le respect de leurs droits. Ces actions accorderont une attention particulière à l'actualisation de la notion de confidentialité et solliciteront la participation active de personnes utilisatrices de services et de membres de leur entourage». Fort bien! De même, il est indiqué qu'il y aura la mise en place d'« un mécanisme d'orientation systématique à l'intention des membres de l'entourage vers les associations de familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale, dont le mandat est d'offrir des services d'intervention psychosociale, de formation et d'information, des groupes d'entraide et des mesures de répit-dépannage qui leur sont destinés ». À ce propos, des protocoles d'entente sont effectivement en cours de signature, si ce n'est pas déjà fait. Il reste à démontrer que des effets positifs se feront ressentir suite à ces dispositions nouvelles.

Finalement, il est à espérer que les bottines suivent les babines, et que le gouvernement du Québec mette tout en œuvre pour que ces enthousiasmantes dispositions du Plan en santé mentale (2015-2020) touchant les proches se réalisent concrètement. De même que les intervenants sur le terrain aient la latitude et flexibilité requise, de même que le temps, pour œuvrer dans ce sens.

Comme le déclarait Yves Gélinas, alors président de la FFAPAMM :

« Les familles reconnaissent que les professionnels de la santé ne font pas preuve de mauvaise volonté et qu'ils ont une lourde charge de travail au quotidien. Toutefois, la plupart du temps, les familles souhaitent simplement entrer en contact avec l'équipe de soins pour se faire rassurer sur l'état général de la personne atteinte, mais aussi pour transmettre des informations cruciales et des observations qui peuvent servir au processus clinique. Nous avons tous le même objectif : contribuer au rétablissement de la personne atteinte et, soyons clair, c'est en se parlant et en communiquant mieux entre nous que nous pourrons mieux la soutenir ».

Parlons-nous en somme. Tout le monde y gagnera.

Sur ce, prenez soin de vous et de vos proches, dans le respect de vos besoins et votre dignité.

Bonne fin de Semaine de sensibilisation aux maladies mentales.

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