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La classe politique, en partie, est-elle tellement cynique qu'elle encourage le cynisme de la population? La réponse me semble un oui majoritairement, fort et éclatant chez certains politiciens. Comment peut-on encore vouloir d'un Sénat non élu, démocratiquement ridicule et qui, au surcroît, fabrique des gens qui abandonnent leur conscience et qui s'enracinent dans un monde de cynisme?
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En droit, un des principes clés en ce qui concerne la conclusion d'un contrat, et en réalité de bien d'autres gestes envers autrui, est celui de la bonne foi. Mais qu'est-ce qui gouverne la bonne foi? Car disons-le, la bonne foi se présume. Ceci étant, où s'en va cette bonne foi?

Si on se situe maintenant, au siècle dernier et celui présent, que vaut la bonne foi? Car oui, la bonne est présumée. Il est implicite que les cocontractants, lorsqu'ils se mettent à négocier, négocient avec cette bonne foi. La notion se définit mal, mais on en comprend l'essence: une moralité, un bon vouloir, sans arrière-pensée mesquine ou trompeuse, lorsqu'on pose un geste. C'est une notion noble, qui attendrit la négociation et qui surtout met tout le monde sur un pied d'égalité.

Maintenant, comme je le posais précédemment, qu'en est-il ? Si on se fie à notre classe politique et aux gouvernements récents, aux entreprises et leurs gestes, à ceux qui gouvernent et ceux qui régissent, la bonne foi a été écorchée au vif. Je suis fédéraliste, mais je garde un goût amer de la manière dont on m'a enfoncé ma constitution dans la gorge. N'est-ce pas là un bon exemple de mauvaise foi que cette Nuit des longs couteaux?

Pensons ensuite à notre gouvernement péquiste qui paie des salaires faramineux pour une commission sur la situation de l'assurance-emploi. N'est-ce pas un peu de la mauvaise foi que de camoufler de nobles intentions avec des nominations politiques pour les amis du parti et ainsi pomper l'argent des contribuables au profit de ces amis?

La mauvaise foi la plus crasse à mon sens demeure la suivante. Comment est-ce possible de réclamer au-delà de 100 000$ en dépenses pour des déplacements? Comment est-ce possible de réclamer le remboursement de dépenses comme du jus d'orange à 16$? Tout le monde s'entend pour parler de mauvaise foi. On a cherché à se faire rembourser des dépenses farfelues et grossières. Elle est tout aussi crasse cette mauvaise foi quand le premier ministre du Canada ment aux Canadiens et Canadiennes sur l'affaire Duffy. Elle est encore crasse cette même mauvaise foi quand le même premier ministre affirme qu'il n'y a rien de mal à avoir une caisse secrète à son bureau. Encore de belles preuves d'une mauvaise foi certaine, mais qu'en est-il réellement?

Le billet se poursuit après la galerie

Pierre-Hugues Boisvenu

Les controverses du Sénat

En effet, un problème se pose à ma réflexion. Ces gens font-ils preuve consciemment de mauvaise foi? Si oui ils sont dégoutants. C'est un abus profond envers les contribuables, nos institutions et la confiance du public. Mais de l'autre côté, et un autre problème surgira aussi, est-ce possible que ces gens, ces nobles sénateurs ou députés soient inconscients de leur mauvaise foi? Alors, dans ce cas, il n'y a plus mauvaise foi. Il reste quand même que rien ne sera pardonné et, heureusement, les sanctions suivront.

Le problème suivant surgit alors. La classe politique, en partie, est-elle tellement cynique qu'elle encourage le cynisme de la population? La réponse me semble un oui majoritairement fort et éclatant chez certains politiciens. Comment peut-on encore vouloir d'un Sénat non élu, démocratiquement ridicule et qui, au surcroît, fabrique des gens qui abandonnent leur conscience et qui s'enracinent dans un monde de cynisme? C'est lorsqu'on accepte ce principe qu'ils réclameront 100 000$ en frais de déplacement des jus d'orange à 16$. C'est un peu aussi ce qui est arrivé à notre Lise Thibault nationale.

Certains pensent que le Sénat est le chien de garde de la Chambre des communes. En réalité, et certains ne m'aimeront pas, je crois que le réel chien de garde est le Gouverneur général. Celui-ci a un véto, qu'il ne pourrait utiliser qu'en cas plus qu'extraordinaire, voir exceptionnel... voire jamais. Je crois qu'à lui seul, le Gouverneur général représente exactement la même chose que le Sénat: il est nommé, possède un véto et réclame de nombreuses dépenses. L'avantage dans tout ça? Lui au moins il est seul...

Autant le Sénat que le Gouverneur général ne porteront jamais l'odieux de refuser d'entériner une décision sérieuse et importante de la Chambre des communes. Il existe quelques rares cas de refus du Sénat, mais ils sont surtout concentrés pour ressembler à une espèce de spectacle de sénateurs voulant démontrer le reste de pouvoir qu'ils possèdent. Il reste qu'ils assument un rôle de chien de garde. Par contre, j'ai beaucoup plus confiance en notre Gouverneur général qu'en une institution qui coûte cher et qui est désuète.

Ceci étant, la campagne du Nouveau parti démocratique contre le Sénat est juste et, surtout, appropriée. J'espère seulement, sans me lancer dans la question juridique pure, que le juridique travaillera dans le sens de l'avancement des institutions démocratiques. N'oublions pas que le Québec, après tout, a déjà créé un précédent en abolissant unilatéralement sa propre Chambre haute. Cela ne constitue peut-être pas un argument juridique valide, mais je crois que ça reste un fait.

J'ai définitivement hâte à 2015. Nous aurons un choix et je crois sincèrement que ce choix qui s'offre est clair. Bien que Justin Trudeau tire à gauche et à droite, tout le monde sait à quoi s'attendre avec le Parti libéral du Canada. Des intérêts corporatistes et des bonbons une fois de temps en temps pour les plus pauvres qui réussiront peut-être à se faire entendre. Encore, l'autre choix qu'est Stephen Harper, lui, n'a même pas besoin d'être décrit. Le parti du Plan d'action du Canada, aussi connu sous le nom du Plan de publicités trompeuses du Canada, n'a guère besoin d'introduction.

Thomas Mulcair représente un parti qui n'a jamais été élu au fédéral, mais qui a su au fil du temps faire ses preuves au provincial. Je crois en sa bonne foi et, surtout, au fait qu'on n'ait jamais donné la chance à son parti. Ne tentez pas de me confondre avec le faible argument du manque d'expérience. Le slogan du NPD n'est-il pas «Travaillons Ensemble»? Qui peut encore croire encore un instant que Mulcair ne pourra pas compter sur des conseillers d'expérience? Il y en a quelques-uns qui ont de l'expérience au provincial et qui ne se feront pas attendre!

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