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Cinéma: la censure en Chine force Hollywood à revoir ses façons de faire (VIDÉO)

La censure chinoise change Hollywood

Le lucratif marché du cinéma en Chine pousse dorénavant Hollywood à revoir ses façons de faire.

Un texte d'Yvan Côté

Pour arriver à effectuer une percée chez le géant asiatique, de nombreux producteurs et réalisateurs acceptent désormais de modifier leurs scénarios dans le seul but de respecter les règles de censure imposées par Pékin.

Un compromis qui touche aussi le contenu de plusieurs films présentés ailleurs sur la planète.

Un marché gigantesque

Ce nouveau phénomène s'explique par les succès en salle retentissants qu'enregistre l'Empire du Milieu depuis quelques années.

Pour la première fois de l'histoire, la Chine a dépassé les recettes américaines pour les visionnements en salle au mois de février 2015 : 650 millions de dollars américains en Chine contre 640 millions aux États-Unis.

Le film Furious 7 est en voie d'établir de nouveaux records dans le pays avec des revenus de 250 millions de dollars huit jours après son arrivée dans les cinémas.

Un marché gigantesque de 4,4 milliards de dollars américains en 2014, selon Sohu Entertainment, mais qui a des spécificités bien particulières.

En effet, en plus de charmer le public chinois, les réalisateurs doivent présenter un produit qui sera approuvé par le régime communiste, ce qui n'est pas une mince affaire.

« Le bureau de la censure est vraiment contraignant quant à ce qui peut être diffusé dans le pays », explique Nick Powell, le réalisateur du film Outcast, une coproduction entre la France, le Canada et la Chine.

« Certains éléments sont carrément bannis. Le régime n'apprécie pas beaucoup les scènes avec des armes à feu. »

— Le réalisateur Nick Powell

En fait, les critères de conformité ne sont pas nécessairement clairs en Chine, et le comité de censure n'a aucune explication à donner pour justifier ses décisions.

Reste qu'Hollywood sait fort bien qu'elle n'a rien à gagner en présentant des scénarios qui dénigrent l'image du régime communiste, et que les scènes à caractère sexuel ou religieux sont bannies dans le pays.

Un James Bond épuré

Plusieurs films ont d'ailleurs dû passer à la moulinette avant d'être présentés en Chine. L'un des cas les plus éloquents a été celui de Skyfall. Les producteurs de James Bond avaient pourtant fait un effort pour inclure des scènes de la ville de Shanghai et du casino de Macao, mais avant d'obtenir l'approbation du bureau de la censure, ils ont dû couper la scène où un agent chinois se faisait abattre et changer le scénario qui parlait de prostitution dans le pays.

Dans le but d'éviter ces mauvaises surprises, plusieurs grandes maisons de production présentent dorénavant leur script au régime communiste avant même de commencer le tournage. Ce fut le cas de Disney avec Kung Fu Panda 3, sa plus récente création qui sortira en salle en janvier.

La Chine remporte donc son pari en limitant les scénarios qui divergent de son idéologie, et elle impose en quelque sorte sa vision au reste de la planète.

« Ça influence définitivement le type de film que nous pouvons produire. Les comédies et les histoires d'amour sont étroitement reliées à la culture. Elles ne sont pas populaires en Chine et sont dorénavant en déclin à Hollywood. »

— Le réalisateur Nick Powell

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Kevin Frayer/Getty Images
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