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La CSQ et les beignes

La transaction entre Burger King et Tim Hortons n'enlève rien aux contribuables canadiens.
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La présidente de la CSQ, Mme Chabot, semble inférer dans son billet de blogue récent que l'austérité qui serait apparemment démontrée par le gouvernement du Québec résulte d'évasions fiscales comme la transaction entre Burger King et Tim Hortons. Wo les moteurs!

D'abord, soyons clairs. La transaction n'enlève rien aux contribuables canadiens. Comme l'a expliqué la sommité de la fiscalité corporative canadienne Jack Mintz, elle pourrait même générer des revenus additionnels pour les gouvernements canadien et ontarien.

Deuxièmement, Mme Chabot ne semble pas saisir la différence entre évasion fiscale et évitement fiscal. L'évasion fiscale est prohibée. Par contre, rien n'empêche un contribuable de planifier ses affaires pour réduire sa facture d'impôt. Vous contribuez à un REÉR, vous achetez des actions du Fonds de solidarité, vous demandez une déduction pour les frais de scolarité de vos enfants : on ne vous traitera pas de fraudeur - ou d'antipatriotique comme l'a fait le président Obama envers Burger King!

Mme Chabot fait aussi erreur quand elle affirme que les citoyens américains devront absorber une nouvelle perte de revenu pour financer leurs services publics. La raison est simple : les entreprises américaines refusent de rapatrier les profits qui ont déjà été imposés à l'étranger parce qu'en se faisant, elles auraient à payer en plus la différence entre les taux américains et les taux étrangers. Donc, le Trésor américain ne perd rien, car il ne recevait rien.

Mme Chabot fait encore erreur quand elle affirme que la contribution des entreprises au financement de nos services publics diminue comme une peau de chagrin. Au cours des dix dernières années, les revenus de l'impôt des particuliers engrangés par le gouvernement du Québec ont augmenté de 55% alors que celui des sociétés a augmenté de 50%. Au fédéral, c'est 49% vs 42%.

Un dernier point : Mme Chabot se plaint d'austérité. De quelle austérité parle-t-elle ? Dans le dernier budget du Québec, on prévoit des augmentations de dépenses de 5,2 milliards de $ au cours de deux prochaines années, soit 5,7%. Ce sera probablement 50% de plus que l'inflation. Sous le PQ, les dépenses ont augmenté de 2,7% alors que l'inflation n'a même pas atteint 1%.

Nous voulons tous que le sort des pauvres s'améliore. Mme Chabot et les syndicats n'ont pas, à cet égard, le monopole de la compassion. Mais contrairement à elle, je ne crois pas qu'on y arrivera en appauvrissant les «riches». Il a été amplement et solidement démontré que les nirvanas socialistes redistributionnistes à planification centrale ont, partout et de tout temps, lamentablement échoué à réduire les inégalités et à créer de la richesse pour tous. De toute façon, le Québec est trop pauvre en riches pour qu'on puisse y arriver par la redistribution. Le rôle de l'État devrait plutôt être de créer les conditions et le climat pour encourager le travail et l'entrepreneuriat et attirer les investisseurs qui sont mieux placés que les bureaucrates pour savoir comment investir de façon à créer de la richesse, ce qui profitera à tous les Québécois.

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