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«La nuit des taupes» dans le cadre du FTA, à l’Usine C

L'artiste français Philippe Quesne qui se charge de nous révéler le comportement d'animaux que l'on connait sans avoir souvent l'occasion de les rencontrer : les taupes et les mystères de leur monde caché dans les profondeurs de la terre...
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À la fois si proche et si loin, le monde animal est toujours fascinant à observer de près, tous les enfants le savent. Et cette activité devient en plus comique et jubilatoire lorsque c'est l'artiste français Philippe Quesne qui se charge de nous révéler le comportement d'animaux que l'on connait sans avoir souvent l'occasion de les rencontrer : les taupes et les mystères de leur monde caché dans les profondeurs de la terre...

Sous nos pieds, mais à l'abri des regards, les taupes vivent leur vie de taupes qui consiste à creuser le sol pour former des galeries souterraines dont elles extraient les surplus, à se nourrir de vers de terre et à mettre au monde leurs petits comme les humains puisque ce sont aussi des mammifères. À part leur réputation de ne pas voir grand-chose avec leurs yeux minuscules et d'avoir de grosses pattes pour pouvoir creuser le sol, que sait-on des taupes lorsqu'on vit dans une ville? Rien ou presque, et le monde souterrain avec son obscurité, ses stalactites et ses stalagmites, ses poches de gaz carbonique et autres phénomènes sonores ou lumineux nous est bien souvent inconnu également.

Eh bien grâce au spectacle La nuit des taupes présenté au Festival TransAmériques, le public de Montréal pourra prétendre à avoir rencontré des taupes aussi grandes que des hommes, à les avoir observées dans l'exercice de leur métier de taupe souvent exténuant sur les chantiers du sous-sol, et à avoir apprécié leurs talents artistiques puisque certaines taguent de fort beaux tableaux, d'autres jouent de l'excellent hard rock et toutes savent très bien danser en mettant beaucoup d'ambiance durant leur vie nocturne.

Au moment où débute le spectacle, les taupes semblent buter sur un objet manufacturé par des humains, une sorte de boite en carton, immense à leur échelle, et ensevelie depuis longtemps sous la terre. Un coup de pioche à travers l'une des parois nous signale la présence d'une de ces travailleuses souterraines. Un trou se forme et, l'une après l'autre, sept taupes investissent cette structure en poussant des roches qui encombrent les galeries. C'est un travail harassant et les taupes, dont on ne comprend pas le langage, manifestent toutefois de réels signes d'épuisement.

Mais leur vie ne se résume pas à creuser, bien au contraire. Elles semblent avoir les mêmes soucis que nous, se nourrir, s'aimer et mettre au monde leurs petits, s'occuper de leurs morts qu'elles n'enterrent pas - forcément, ce serait ridicule -, mais qu'elles suspendent en l'air, et aussi se distraire de différentes manières.

Tout un univers de spéléologie se dévoile progressivement sous les yeux des spectateurs. Sans aucun dialogue, mais avec beaucoup de bonne musique, le spectacle, non seulement, est émouvant dans un certain sens, mais aussi, et surtout d'une drôlerie totale. Les taupes qui à priori ne sont pas des animaux spécialement beaux et élégants sont incroyablement attachantes dans leurs maladresses comme dans leurs talents artistiques ou dans leurs loisirs. Elles semblent gentilles et sympathiques, toujours fidèles à des plaisirs simples et fondamentaux, et très éloignées des futilités de la vie telle que les humains que nous sommes la conçoivent aujourd'hui.

La nuit des taupes, du 3 au 5 juin 2018, à l'Usine C à Montréal

Un spectacle de Nanterre-Amandiers - centre dramatique national

Conception, mise en scène et scénographie Philippe Quesne

Interprétation Yvan Clédat, Jean-Charles Dumay, Léo Gobin, Erwan Ha Kyoon Larcher, Sébastien Jacobs, Thomas Suire, Gaëtan Vourc'h

Costumes Corine Petitpierre, Anne Tesson

Coproduction steirischer herbst (Graz), Kunstenfestivaldesarts (Bruxelles), Théâtre

Vidy – Lausanne, La Filature – Scène nationale (Mulhouse), Künstlerhaus Mousonturm

(Francfort-sur-le-Main), Théâtre national de Bordeaux Aquitaine, Kaaïtheater (Bruxelles), Centre d'art Le Parvis (Tarbes), NXTSTP avec le soutien du Programme culture de l'Union européenne

Avec le soutien de la Fondation d'entreprise Hermès dans le cadre de son programme

New Settings (Paris)

Avec la participation du Groupe de recherche « Behavioral Objects » – coordination Samuel

Bianchini (Paris), Quai Malaquais – Atelier dirigé par Jordi Colomer (Paris)

Présentation La Presse+ avec le soutien de Institut Français (Paris), Service de coopération et d'action culturelle du Consulat général de France à Québec en collaboration avec Usine C, Carrefour international de théâtre (Québec)

Au Carrefour international de théâtre les 30 et 31 mai à la Salle Octave-Crémazie du Grand

Théâtre de Québec

Création au Kunstenfestivaldesarts, Bruxelles, le 6 mai 2016

Information : http://fta.ca/

Cet article a aussi été publié sur info-culture.biz

Philippe Quesne - La nuit des taupes (Welcome to Caveland!)
La nuit des taupes © Martin Argyroglo
Philippe Quesne - La nuit des taupes (Welcome to Caveland!)
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