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La résignation n'est pas une option

Nous espérons toujours que le premier ministre Couillard était sincère quand il a affirmé, dans son discours inaugural à l'Assemblée nationale, que l'expertise était importante pour lui et qu'il voulait donner le goût aux jeunes de faire carrière dans la fonction publique.
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Bien qu'il prétende ne pas vouloir négocier sur la place publique, le gouvernement a soigneusement posé les jalons d'un scénario menant à une loi spéciale, en maintenant une négociation de façade avec ses experts juridiques afin de pouvoir prétendre qu'il négocie alors qu'en fait, il est resté campé immuablement dans son intransigeance. Ce scénario n'est pas très original.

C'est celui que préparent les représentants gouvernementaux du Conseil du trésor qui voient malheureusement souvent plus les employés de l'État comme des sujets à soumettre que des membres ayant à cœur les services publics qu'ils sont pourtant fiers d'offrir à la population. « La reine ne traite pas avec ses sujets », avait déclaré le premier ministre libéral Jean Lesage, quand les employés de l'État avaient osé se syndiquer afin de mettre fin au patronage politique qui pourrissait notre fonction publique.

À qui profite le crime? Un Chum, c't'un Chum?

Est-ce là que le Conseil du trésor et le gouvernement actuel puisent leur inspiration? En tout cas, le fait de mettre 2 milliards de dollars de côté pour éponger le déficit du régime de retraite de ses cadres - ceux-là mêmes qui les guident dans leurs négociations avec les experts de l'État - pendant qu'il prétend ne pas avoir les sommes beaucoup plus modestes pour assurer la qualité de son expertise, révèle un comportement d'arnaqueur royal.

Alors que le gouvernement n'hésite pas à dénigrer ses propres employés afin de « gagner » sa « game » de négociation, les contribuables québécois perdent au change. L'image de la ministre de la Justice qui joue aux jeux vidéo sur sa tablette en plein débat sur la loi spéciale est malheureusement très révélatrice de ce manque de respect. Une fonction publique affaiblie rend la tâche beaucoup plus facile aux vautours qui profitent du recours abusif à la sous-traitance en engrangeant des profits faramineux sur le dos de l'incurie gouvernementale. À qui profite le crime? Un Chum, c't'un Chum?

Nous ne pouvons, après avoir vu la commission Charbonneau se pencher sur ce phénomène et recommander au gouvernement de valoriser son expertise interne, accepter cette duperie comme une fatalité. Dans un contexte aussi important pour l'avenir de nos services publics, la résignation n'est tout simplement pas une option!

C'est le message que nous lance LANEQ (Les avocats et notaires de l'État québécois) qui a déclaré, au lendemain de l'adoption de la loi spéciale : « Jamais on ne pliera ». C'est cette détermination qui doit animer les experts de l'État qui tentent toujours d'avoir un règlement satisfaisant qui tienne compte de l'importance de leur apport pour le bien-être et la prospérité de la société québécoise, comme le reconnaissait pourtant sincèrement l'ancien premier ministre Charest dans son discours de démission.

En attendant, nous espérons toujours que le premier ministre Couillard était sincère quand il a affirmé, dans son discours inaugural à l'Assemblée nationale, que l'expertise était importante pour lui et qu'il voulait donner le goût aux jeunes de faire carrière dans la fonction publique. Cela reste encore à prouver pour le moment...

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