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La Syrie pourrait être une victime de la crise irano-saoudienne

La Syrie pourrait être une victime de la crise irano-saoudienne

La tension entre l'Arabie saoudite et l'Iran risque de mettre à rude épreuve le processus diplomatique visant à mettre fin à la guerre en Syrie. Les deux puissances régionales sont partie prenante de ce processus, mais dans deux camps adverses.

L'Arabie saoudite est la marraine de certains groupes armés islamistes, en revanche l'Iran est un soutien indéfectible du régime syrien. La Syrie constitue donc un terrain d'affrontement entre les deux pays.

D'ailleurs, le médiateur de l'ONU en Syrie, Staffan de Mistura, est en route pour l'Arabie saoudite et il se rendra par la suite en Iran, essayant d'apaiser les tensions.

M. de Mistura estime que « la crise dans les relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran est très préoccupante » et qu'elle risque de provoquer « une série de conséquences néfastes dans la région ».

Après les deux conférences internationales à Vienne en octobre et novembre, auxquelles ont participé les représentants de Riyad et Téhéran, l'ONU espère pouvoir réunir à partir du 25 janvier à Genève des représentants du gouvernement et de l'opposition syriens pour des pourparlers de paix.

De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est entretenu avec les ministres des Affaires étrangères iranien et saoudien, leur demandant « d'éviter toute action qui pourrait exacerber les tensions entre les deux pays et dans la région ».

« Il a souligné l'importance pour les deux pays de poursuivre un dialogue constructif, dans l'intérêt de la région et au-delà », a indiqué le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric

L'ambassadeur saoudien à l'ONU, Abdallah al-Mouallimi, se fait rassurant. La crise avec l'Iran « ne devrait avoir aucun effet » sur les efforts de paix en Syrie et au Yémen, a-t-il affirmé. Le diplomate a souligné que son pays « ne boycottera pas » les prochains pourparlers de paix en Syrie.

Par ailleurs, des diplomates ont indiqué que les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU discutaient lundi de la possibilité de publier une déclaration sur la crise irano-saoudienne.

Plusieurs champs de bataille

L'inquiétude de l'ONU est justifiée par la multiplication des terrains d'affrontements entre l'Arabie saoudite et l'Iran dans la région.

Au Yémen, les rebelles chiites mènent la vie dure au gouvernement central depuis plusieurs mois. Ce dernier est soutenu militairement par une coalition régionale dirigée par l'Arabie saoudite.

L'Irak est l'autre terrain où les deux puissances se font face par procuration. Les rebelles sunnites soutenus par les Saoudiens affrontent violemment les milices chiites et l'armée irakienne depuis plusieurs années.

Enfin il y a le Liban, où le Hezbollah, soutenu par l'Iran, est le grand adversaire de l'influence saoudienne au pays. Fort de sa branche armée, le mouvement chiite libanais est partie prenante dans la guerre syrienne au côté du régime contre le groupe armé État islamique et veut être une digue contre les groupes islamistes armés qui tentent de s'installer au Liban.

Il est difficile de prévoir l'issue de cette crise entre l'Iran et l'Arabie saoudite tant les enjeux sont multiples. La diplomatie réussira-t-elle à renouer les fils du dialogue? Si la diplomatie échoue, le Moyen-Orient risque un embrasement aux multiples conséquences.

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