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Le faux «consensus» montréalais contre la laïcité

Avec entre 60% et 70% des résidents de Montréal pour la laïcité telle qu'envisagée par le gouvernement du Québec, le «consensus» des élus contre le projet de loi 21 semble bien artificiel.
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L'hôtel de ville de Montréal devra prendre note que non seulement ses citoyens ne suivent pas ses délires autonomistes, mais qu'une nette majorité se rallie à la laïcité telle qu'avancée par le gouvernement de la CAQ et souhaitée partout au Québec.
CP/Paul Chiasson
L'hôtel de ville de Montréal devra prendre note que non seulement ses citoyens ne suivent pas ses délires autonomistes, mais qu'une nette majorité se rallie à la laïcité telle qu'avancée par le gouvernement de la CAQ et souhaitée partout au Québec.

Lundi dernier, le conseil municipal de Montréal a adopté à l'unanimité une résolution condamnant le projet de loi du gouvernement Legault sur la laïcité de l'État. Appuyé par la mairesse Plante, Lionel Perez, chef de l'opposition à l'hôtel de ville, s'est lancé dans une tirade lyrique contre la volonté majoritaire des Québécois, affirmant que la loi 21 «ne représente pas les valeurs de Montréal».

Valérie Plante, de son côté, a désapprouvé l'utilisation de la clause dérogatoire, seule garantie qu'a le Québec face au gouvernement des juges d'Ottawa, et s'est mise en tête de quêter un statut particulier pour la métropole, ce qu'a complètement exclu le premier ministre.

Autonomisme municipal

Manifestement, les élus de la ville de Montréal sont persuadés que pour gouverner la métropole, il faut être complètement vendu au multiculturalisme canadien, rejeter le Québec francophone et chanter les louanges de la «diversité» comme seule valeur cardinale de Montréal.

À preuve, les courses à la mairie de Montréal sont maintenant de véritables courses à la chefferie du Parti libéral du Canada, où les candidats promettent bilinguisation par-dessus bilinguisation et mettent de l'avant un autonomisme identitaire destiné à distancier la ville du «petit Québec», qui baignerait dans un racisme systémique des plus affreux.

Il suffit de penser au statut de ville sanctuaire demandé par Denis Coderre ou à la «clause Montréal» souhaitée par Valérie Plante pour neutraliser la loi 21.

On ne cesse de le déplorer, les élites municipales traînent la métropole vers un statut particulier, se bombant le torse de l'acculturation de la ville de Jean Drapeau, que l'on tente de transformer en petit Toronto sans âme dont la devise serait le désormais célèbre «Bonjour-hi».

Montréal fait partie du Québec

Cependant, que Lionel Perez et Valérie Plante le veuillent ou non, Montréal est au Québec et ses habitants sont Québécois. À preuve, contrairement à ce que les élites locales colportent, les Montréalais sont en très grande majorité en faveur du projet de loi du gouvernement Legault et du mode d'intégration qui fait consensus au Québec.

Selon le sondage CROP récemment effectué au sujet de la laïcité et de l'immigration, c'étaient 68% des Montréalais qui souhaitaient interdire le port de signes religieux aux juges, 65% aux policiers, 67% aux procureurs de la couronne, 61% aux gardiens de prison et même 58% aux enseignants.

Certes, l'appui y est plus faible qu'ailleurs au Québec, mais il s'agit d'une substantielle majorité, bien au-delà de la marge d'erreur et clairement en porte-à-faux avec le mythe de Montréal comme cité-État du libertarisme identitaire.

L'hôtel de ville de Montréal devra prendre note que non seulement ses citoyens ne suivent pas ses délires autonomistes, mais qu'une nette majorité se rallie à la laïcité telle qu'avancée par le gouvernement de la CAQ et souhaitée partout au Québec.

Les ravages d'une bruyante minorité

Avec entre 60% et 70% des résidents de Montréal pour la laïcité telle qu'envisagée par le gouvernement du Québec, le «consensus» des élus contre le projet de loi 21 semble bien artificiel. C'est à se demander comment l'hôtel de ville s'est justifié le fait de s'opposer à la volonté des deux tiers de ses citoyens, qui ne soutiennent pas la politique isolationniste de la métropole à l'égard du reste du Québec.

La conclusion logique serait qu'il existe à Montréal une minorité excessivement bruyante d'ultra-multiculturalistes qui a depuis longtemps l'oreille des élus et qui souhaite diviser les Québécois au nom d'intérêts communautaristes en s'attaquant à la politique unificatrice qu'est la loi 21.

Il est anormal que 100% des élus d'une ville se prononcent contre une mesure que 65% de ses citoyens approuvent, c'est là un déni de démocratie flagrant, inacceptable pour un enjeu aussi crucial pour l'avenir du Québec que la laïcité de l'État.

C'est le cas de le dire, il semble y avoir une «majorité silencieuse» à Montréal que personne n'écoute. Pourtant, il suffirait qu'un candidat d'importance soit relativement nationaliste lors de la prochaine élection municipale pour que le «consensus» de Valérie Plante et de Lionel Perez vole en éclats au profit d'une réelle représentation de la volonté des citoyens.

Il va sans dire que les principaux intéressés feront tout pour que cela n'arrive pas et pour continuer de récolter le vote captif des Montréalais pro-Québec, forcés à choisir entre des options radicalement multiculturalistes qui ne les représentent pas.

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