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L'avis d'ébullition est levé (TWITTER)

L'avis d'ébullition est levé (TWITTER/VIDÉO)
Agence QMI

Le maire de Montréal par intérim, Michael Applebaum, a indiqué ce soir que l'avis d'ébullition de l'eau potable en vigueur depuis hier est levé.

Les raisons entourant la contamination de l'eau potable ne sont pas encore connues. Au total, 54 échantillons d'eau sont soumis à des analyses dont les résultats seront dévoilés dans quelques jours.

Selon la Ville de Montréal, aucun citoyen n'a été malade après avoir consommé de l'eau provenant du robinet.

Critiqués pour leur mutisme au cours de la crise, des élus ont défendu leur gestion de la crise de l'eau potable. Le responsable de la Sécurité publique de la Ville de Montréal, Christian Dubois, a expliqué que les élus étaient bien présents.

Ils étaient réunis en comité exécutif et ils ont assisté à l'enterrement du frère du maire Michael Applebaum. Il explique que c'est un problème technique et que les élus ne sont pas les mieux placés pour répondre aux questions de cette nature. « On ne se cache pas. Les élus étaient à Montréal », explique-t-il.

« Nous avons suivi les opérations de près et nous avons pris des décisions à savoir que s'il y avait une problématique de pénurie d'eau, [...] on avait des mesures qui étaient prévues pour pallier à ce problème-là surtout au niveau institutionnel : hôpitaux, garderies, etc. »

M. Dubois estime qu'il n'y a pas de pénurie puisque les gens peuvent boire l'eau à condition de l'avoir fait bouillir au préalable.

La Ville mettra la main sur les premiers résultats d'analyses vers 20 h 30 jeudi soir. Une décision sur la consommation de l'eau sera prise à la suite de l'étude de ces résultats soit vers 21 h.

Richard Bergeron veut des explications

En conférence de presse, le chef du parti Projet Montréal, Richard Bergeron, s'est inquiété de la gestion de la crise par le comité exécutif. Il est convaincu que le rapport des services techniques de la Ville permettra de comprendre ce qui s'est produit. M. Bergeron rappelle que la population n'a jamais été en danger, mais il s'interroge sur les méthodes de la Ville pour s'assurer du niveau d'eau et la qualité de l'eau dans ses réservoirs.

Il questionne également de l'absence des membres du comité exécutif dans les médias. S'il excuse le maire Michael Applebaum, endeuillé par la mort de son frère, il estime que d'autres membres du comité exécutif auraient dû prendre la relève. « Les choses se sont quand même relativement bien passées, mais on doit comprendre sur ce qui s'est passé hier », a précisé M. Bergeron.

Le problème de l'eau potable a été détecté à 7 h, mais ce n'est que vers 9 h 30 que la direction des arrondissements et la population ont été informés. M. Bergeron s'interroge sur le délai entre les deux en dépit de l'existence de mesures d'urgence « théoriquement efficaces ». « Il faudra avoir des explications là-dessus », estime-t-il.

L'avis, donné mercredi matin, avait initialement été lancé pour une période de 24 heures, mais il a été prolongé de quelques heures. Les Montréalais devraient donc savoir en soirée, si l'avis de faire bouillir l'eau peut être levé.

À Québec, la première ministre Pauline Marois félicite la Ville de Montréal pour sa gestion préventive du problème d'eau et assure suivre la situation de près.

Interrogée à ce sujet jeudi matin, elle a offert la pleine collaboration du gouvernement. « On leur a offert tous les services du gouvernement. Même la sécurité civile, si jamais il devait y avoir une situation plus risquée ou plus dangereuse, ce qui n'est pas le cas maintenant », a rassuré la première ministre.

De son côté, le ministre de la Santé, Réjean Hébert, assure que l'avis d'ébullition n'a pas de conséquences négatives sur la situation dans les hôpitaux et que toutes les chirurgies ont lieu comme prévu.

Les résidents touchés par cet avis doivent faire bouillir l'eau au moins une minute avant de la consommer. L'avis touche 1,3 million de personnes sur un territoire qui couvre la majorité de l'île ainsi que la ville de Charlemagne.

L'avis d'ébullition fait suite à un résultat de non-conformité après une opération de mise à niveau à l'usine Atwater de traitement de l'eau potable.

L'eau potable non bouillie peut toutefois être utilisée pour laver la vaisselle à l'eau chaude, en vous assurant de bien la sécher, laver les vêtements ou prendre une douche ou un bain, en surveillant les enfants pour ne pas qu'ils avalent d'eau.

Les fontaines d'eau ont été fermées ou condamnées dans les lieux de travail, les commerces, les écoles et les institutions. La Commission scolaire de Montréal a demandé aux parents de mettre une bouteille d'eau, une gourde d'eau bouillie, du jus ou du lait dans le sac de leur enfant, en vue de la journée de jeudi.

Le niveau d'eau a trop baissé

La station Atwater de traitement de l'eau potable effectue présentement des travaux qui nécessitent de baisser le niveau d'eau des bassins. Or, ce niveau a trop baissé, de telle sorte que les sédiments du fond se sont mêlés à l'eau potable. Selon le professeur de génie à Polytechnique Raymond Desjardins, spécialiste de la distribution de l'eau potable, les risques d'infection sont minimes.

Commerces et usines différemment touchés

Plusieurs commerces sont affectés par l'avis d'ébullition de l'eau. Plusieurs restaurateurs, par exemple, ont dû aviser leur clientèle qu'ils ne pouvaient plus servir de breuvages à base d'eau.

Les dentistes ont également été forcés d'annuler plusieurs rendez-vous, car leurs traitements se font avec de l'eau potable.

La compagnie Kraft, elle, a décidé d'interrompre la production à son usine de Mont-Royal. Elle dit que l'usine reprendra ses activités lorsque la situation sera réglée.

Par ailleurs, l'usine de fabrication de bière Molson, une des plus grandes consommatrices d'eau à Montréal, affirme qu'elle n'est pas touchée par la mesure puisqu'elle dispose elle-même de plusieurs procédés de contrôle et d'équipements de filtration de l'eau. Tous ses produits finis sont par ailleurs pasteurisés.

Le propriétaire du marché Laurier, Guy Allaire, note pour sa part que les ventes de bouteilles d'eau ont bondi dans son commerce. « Normalement, ce n'est pas vide comme ça le matin. Il n'y avait plus une bouteille d'eau sur les tablettes », dit-il. « Mon gérant a fait des appels pour essayer de trouver des fournisseurs pour de l'eau, mais on n'est pas les seuls », explique M. Allaire.

Du côté des chaînes de supermarchés, les prix des bouteilles d'eau ont été révisés à la baisse. Chez Loblaws, devant la demande accrue, la direction a décidé de prolonger une offre promotionnelle sur les caisses de 24 bouteilles. « Les gens nous demandaient si on allait augmenter les prix, mais c'est plutôt l'inverse », explique Hugues Mousseau, directeur aux affaires corporatives de Provigo, membre du groupe Loblaws.

Même chose chez Sobeys, où le prix des bouteilles est passé de 1,29 $ à 79 ¢ pour la période de l'avis. La chaîne a également envoyé de façon systématique deux palettes de 400 bouteilles d'eau en surplus à chacun de ses 30 magasins dans les secteurs touchés par l'avis.

Concernant l'approvisionnement en eau embouteillée, l'Agence de la Santé et des services sociaux de Montréal disait ce matin qu'elle s'assurerait que les différents fournisseurs disposent de réserves de bouteilles d'eau pour une période de 24 à 48 heures.

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