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Le chant des cigales

Les libéraux de Philippe Couillard trébuchent avec régularité, mais il faut reconnaître qu'ils savent gérer le calendrier électoral.
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Les libéraux de Philippe Couillard trébuchent avec régularité, mais il faut reconnaître qu'ils savent gérer le calendrier électoral.

Le gouvernement est confronté à l'heureux problème de gérer des surplus budgétaires, alors qu'il entreprend le dernier droit qui va le conduire aux élections en 2018. Pour mesurer le chemin parcouru, il faut se rappeler que le Québec a été dans le rouge pendant 6 ans, de 2008 à 2015.

Ces surplus se manifestent alors que la province voisine, l'Ontario, traîne un déficit de plus de 4 milliards de dollars et que l'Alberta s'enfonce avec un boulet de 10 milliards de dollars.

Pour sa part, le gouvernement de Justin Trudeau n'a aucun scrupule à plonger dans le rouge et ne démontre aucune volonté de redresser ses finances dans un avenir prévisible (28,5 milliards de déficits).

Qui aurait cru que le Québec pourrait faire la leçon au reste du Canada en matière de finances saines et poser en premier de classe à si courte échéance?

Les réseaux de la santé et de l'éducation ont fait les frais d'une austérité budgétaire et on peut dire qu'ils ont été saignés depuis 2014.

Ce redressement ne s'est pas fait sans douleur. Les réseaux de la santé et de l'éducation ont fait les frais d'une austérité budgétaire et on peut dire qu'ils ont été saignés depuis 2014.

Le Parti québécois n'a pas tort quand il soutient que le tout dernier budget de Carlos Leitao contient une forme d'aveu de culpabilité en débloquant des fonds pour engager des profs, des spécialités de l'éducation, des superinfirmières, refaire des écoles vétustes ou attaquées par les moisissures, améliorer les soins à domicile, soulager la congestion dans les villes, baisser légèrement le niveau d'imposition..

Devancer l'abolition de la taxe santé c'est admettre que cette surtaxe, créée par les libéraux, était contre-productive.

Carlos Leitao assure que le Québec est sorti du cycle déficitaire de façon durable. Il applique, dit-il, «3 niveaux de prudence»: une prévision de revenus modestes, des engagements provisionnés, et une réserve de stabilisation de plus de 2 milliards de dollars. Cela devrait suffire, selon lui, à mettre le Québec à l'abri d'une récession.

Les libéraux ont été élus en avril 2014 avec l'engagement de retrouver l'équilibre budgétaire. Ils promettaient également de générer des surplus répartis moitié-moitié à la dette et à la baisse des impôts. Ils sont exactement là où ils voulaient être ce qui ne peut qu'embêter les partis d'opposition.

François Legault de la CAQ ne parle plus du «ménage» des finances publiques et se concentre sur une réduction du fardeau fiscal.

La bonne performance économique du Québec (un taux de chômage à 6,4%, une croissance de 1,7% -supérieure à l'Ontario-, la reprise de l'emploi) prépare le terrain, car les libéraux feront campagne en disant qu'ils ont livré la marchandise.

Le défi pour le gouvernement sera de résister au cours de la prochaine année aux lobbies qui salivent devant ces surplus budgétaires. Le président du Conseil du Trésor, Pierre Moreau, a bien résumé la situation en martelant qu'il faudra «résister au chant des cigales dépensières» après avoir joué à la fourmi.

Confiants, les libéraux se permettent maintenant de faire des plans budgétaires quinquennaux. Une tempête peut parfois bouleverser le calendrier.

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