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Le Collège militaire royal de Kingston révisera complètement ses pratiques

Après une série de suicides présumés et d'allégations d'inconduite sexuelle qui seraient survenus à la prestigieuse institution.
'The Mackenzie building in Kingston, Ontario is part of the campus of the Royal Military College of Canada, a federal military training acadamy and University. It is one of the most iconic buildings in Kingston.'
Eric Ferguson via Getty Images
'The Mackenzie building in Kingston, Ontario is part of the campus of the Royal Military College of Canada, a federal military training acadamy and University. It is one of the most iconic buildings in Kingston.'

De hauts commandants de l'armée canadienne ont ordonné une révision complète des pratiques au Collège militaire royal du Canada après une série de suicides présumés et d'allégations d'inconduite sexuelle qui seraient survenus à la prestigieuse institution de Kingston, en Ontario.

Cette rare introspection met en lumière l'inquiétude grandissante exprimée par les dirigeants de l'armée sur la façon dont le collège de 140 ans est géré.

Le vice-amiral Mark Norman, le deuxième plus haut grade de la hiérarchie, a admis en entrevue qu'il s'agissait d'une démarche "inhabituelle", mais qui démontre que les dirigeants militaires prennent au sérieux ces questions.

Une équipe de huit personnes formée de militaires et d'anciens militaires a été constituée pour examiner tous les aspects du collège, allant de l'environnement de l'institution à la culture de ses programmes académiques, en passant par l'infrastructure.

Cette évaluation mettra un accent particulier sur l'état mental des quelque 1000 étudiants à temps plein et à temps partiel qui fréquentent le collège, en examinant leur niveau de stress, leur moral en général et les ressources d'aide disponibles.

Le groupe se concentrera aussi sur la sélection des employés - à savoir s'ils ont les formations et qualifications requises pour travailler au collège - et sur la structure du programme.

L'équipe amorcera son travail mercredi et passera les deux prochains mois à discuter avec les employés et les cadets, tout en scrutant les documents du collège.

Elle remettra son rapport au vice-amiral d'ici la fin de l'année et ce dernier, avec les autres hauts dirigeants de l'armée, détermineront les changements qui seront apportés.

Ce n'est pas un seul événement qui a encouragé les militaires à passer à l'action, a dit Mark Norman. C'est un ensemble d'incidents survenus dans les derniers mois qui les a amenés à se rencontrer et à prendre cette décision.

Il a cité notamment "des infractions présumées qui n'ont pas été nécessairement gérées comme elles devraient l'être" et "certains comportements discutables chez des cadets".

Le vice-amiral n'a pas voulu aller dans les détails, mais plusieurs allégations d'inconduite sexuelle ont fait surface dans les deux dernières années. Dans l'un des cas, un professeur s'est fait agresser verbalement alors qu'il faisait une présentation sur la prévention des agressions sexuelles.

Dans une autre affaire, des documents de la cour martiale montrent que l'élève officier J.C. Scott a écopé d'une réprimande sévère et d'une amende de 2000 $ en mai 2015 après avoir plaidé coupable à une accusation de voies de fait pour avoir touché une collègue à plusieurs reprises sans son consentement.

À la suite de son enquête d'un an sur l'inconduite sexuelle dans l'armée, la juge à la retraite de la Cour suprême Marie Deschamps avait souligné que le harcèlement sexuel était considéré comme un "passage obligé" au collège et que les agressions sexuelles constituaient un risque "toujours présent".

L'armée enquête toujours sur les morts subites de trois cadets du Collège militaire royal, survenues entre mai et août. Harrison Kelertas, âgé de 22 ans et Brett Cameron, âgé de 20 ans, sont décédés sur le campus à quelques jours d'intervalle. Matthew Sullivan, âgé de 19 ans, est mort à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, en août.

Les autorités n'ont pas confirmé la cause de leur décès, mais la thèse du suicide est envisagée. Mais Mark Norman tient à spécifier que la révision qu'il supervise est complètement séparée de l'enquête sur les trois décès.

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