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Le New York Times Magazine a vu les choses en grand pour sa prochaine couverture

Cette couverture du New York Times Magazine est garantie 0% Photoshop

La nouvelle couverture du New York Times Magazine qui sort ce dimanche promet de faire sensation. Un artiste de rue français se faisant appeler « JR » a réalisé un collage immense représentant un homme en train de marcher sur la Flatiron Plaza, l'une des principales places de la Grosse Pomme, au niveau du « flatiron », ce célèbre immeuble en forme de fer à repasser. Et l'oeuvre est si impressionnante qu'il a fallu la photographier depuis un hélicoptère pour la voir en entier.

La Une a été dévoilée hier sur Twitter par Jake Silverstein, le rédacteur en chef du magazine américain.

Katy Ryan, directrice du service photographie du NYT Magazine, a quant à elle exprimé sa fierté à travers un tweet : « La couverture la plus grande, la plus sauvage, et la plus amusante que nous ayons publié. Je me sens si chanceuse de travailler avec @JakeSilverstein et @JRart. »

Une oeuvre inspirée par l'immigration

Le New York Times Magazine avait contacté JR il y a un mois, en lui demandant de travailler ensemble sur un projet. Une proposition que l'artiste débordant d'imagination s'est empressé d'accepter.

«Nous avons commencé à chercher des gens qui sont arrivés aux États-Unis il y a moins d'un an. Nous avons choisi 15 personnes venant des quatre coins du monde. Je les ai photographié en train de marcher dans la rue, tous complètement anonymes, vivant dans l'ombre de la ville et apprenant progressivement à parler anglais. Puis nous avons réalisé le collage de la photo d'Elmar, âgé de 20 ans et originaire d'Azerbaidjan, sur le sol du Flatiron Plaza à New York. L'image mesure 45 mètres de long. Les gens ont marché sur lui toute la journée et personne ne l'a vraiment remarqué», raconte ce passionné de street art sur son site.

Voici une vidéo, publiée par le NYT Magazine, sur laquelle on peut constater en quelques secondes le travail de longue haleine et les nombreux volontaires qu'a nécessité le collage :

JR, un artiste engagé qui expose partout dans le monde, et sans permission

Lorsqu'il a été contacté par le média new-yorkais, JR travaillait depuis un an sur le sujet de l'immigration à Ellis Island, un lieu qui a été la passerelle de millions de personnes souhaitant s'installer aux États-Unis de 1892 à 1954. À travers ce projet baptisé « Unframed - Ellis Island », l'artiste s'était donné pour mission de redonner vie à l'hôpital des immigrés situé sur l’île, en superposant des photographies d'archives sur le bâtiment, abandonné depuis 60 ans.

Sur son site, on apprend que « JR possède la plus grande galerie d'art au monde ». Une phrase qui prend tout son sens lorsque l'on apprend qu'il « expose ses oeuvres librement dans les rues afin d'attirer l'attention des gens qui n'ont pas l’habitude de fréquenter des musées ». Après avoir trouvé un appareil photo dans le métro parisien, il se lance dans un projet de Street Art à travers toute l'Europe.

Sa création n'ayant pas de limites, il commence une série d'expositions illégales. D'abord à Paris, puis en Israël et en Palestine, avec pour objectif de confronter des portraits d’individus des deux côtés du mur de séparation. « Les experts disaient que ce serait impossible. Pourtant, il l'a fait », apprend-on sur son site.

JR est également à l’origine d’une forme d'art appelée « Pervasive art », soit l'art « largement répandu ». Et c'est le cas de le dire, puisqu'il a installé des photographies gigantesques sur les murs de Paris, en Afrique, au Moyen-Orient ou encore au Brésil. À chaque fois, les riverains qui le souhaitent peuvent lui apporter leur aide au moment du collage. Un procédé qui lui plaît et qui lui tient à coeur : « Les gens qui vivent la plupart du temps avec le strict minimum découvrent ainsi quelque chose d'absolument inutile. Et ils ne se contentent pas de regarder, ils participent à sa création. Certaines femmes âgées deviennent des modèles le temps d'une journée, et certains enfants se transforment en artiste durant une semaine. Dans cette forme d’art, il n'y a pas de séparation entre les acteurs et les spectateurs ».

Ayant plusieurs cordes à son arc, JR a réalisé un film appelé « Women Are Heroes ». Un long-métrage qui a été présenté au festival de Cannes dans la catégorie « Caméra d'Or ». Contrairement à son identité, son talent, lui, ne fait plus aucun doute.

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