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Le nouveau gouvernement de l'Alberta resserre les règles en matière de GES

GES: Le nouveau gouvernement de l'Alberta resserre les règles
Presse canadienne

Moins de deux mois après son élection, le gouvernement néo-démocrate de l'Alberta modifie les règles du jeu en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et promet la publication d'ici quelques mois d'une nouvelle stratégie provinciale de lutte contre les changements climatiques.

Les nouvelles règles annoncées jeudi ne changent pas le grand principe établi par le gouvernement précédent: la taxe sur le carbone basée sur le volume de production, un indice appelé "facteur d'émission" - le ratio entre la quantité de polluants atmosphériques émis par une production et la valeur de cette production. Ce qui signifie, tout compte fait, que malgré les changements annoncés jeudi, les émissions totales en Alberta ne devraient pas diminuer avant des années.

En vertu des changements apportés, les 103 installations qui émettent plus de 100 000 tonnes de CO2 par année devront, d'ici 2017, réduire de 20 pour cent, plutôt que 12, leur facteur d'émission. Elles devront aussi, d'ici 2017, payer une "amende" de 30 $, et non plus 15 $, pour chaque tonne de CO2 qui dépassera ce plafond d'émissions.

La taxe totale sur le carbone de l'industrie atteindra ainsi environ 6 $ la tonne, le triple du niveau actuel mais beaucoup moins que ce qui serait requis, selon la plupart des économistes, pour engendrer une réduction réelle des émissions.

L'Alberta émet chaque année dans l'atmosphère environ 267 millions de tonnes d'"équivalent-CO2". Le gouvernement néo-démocrate estime que les nouvelles mesures permettront de réduire ces émissions d'environ 5 millions de tonnes.

La ministre de l'Environnement, Shannon Phillips, a soutenu jeudi qu'il s'agit là de pas importants vers l'élaboration d'une nouvelle stratégie de lutte contre les changements climatiques en Alberta, même si certains trouveront que le gouvernement néo-démocrate n'en fait pas assez. Quant à ceux qui estimeront que le gouvernement va trop loin et trop vite, la ministre explique que le statu quo serait le pire scénario à envisager pour le secteur énergétique et l'avenir de la province.

Nouvelle stratégie provinciale

Mme Phillips a par ailleurs annoncé jeudi une révision en profondeur de toute la stratégie provinciale en matière de lutte contre les changements climatiques, qui sera menée de concert avec un réexamen du régime de redevances sur le pétrole et le gaz. La révision de la stratégie sera présidée par un économiste de l'énergie de l'Université de l'Alberta, Andrew Leach, qui a publié de nombreux articles scientifiques sur la question et qui a déjà oeuvré auprès du gouvernement fédéral pour sa politique sur les changements climatiques.

M. Leach ne promet pas une liste de recommandations précises, mais espère plutôt trouver chez les Albertains des pistes de convergence et des solutions mitoyennes quant aux objectifs à atteindre. Il doit déposer son rapport avant la tenue de la conférence de Paris, en décembre.

Les néo-démocrates de Rachel Notley ont été portés au pouvoir le 5 mai après 44 ans de gouvernements progressistes-conservateurs. Les observateurs et les écologistes attendaient avec beaucoup d'intérêt les premiers gestes de ce gouvernement en matière d'environnement.

Ed Whittingham, de l'Institut Pembina, qui était aux côtés de la ministre Phillips, jeudi, a parlé de premiers pas intéressants, mais s'attend à d'autres mesures plus musclées pour réduire véritablement les émissions. Son collègue de Greenpeace, Mike Hudema, espère lui aussi que le régime actuel de taxe sur le carbone disparaîtra un jour pour laisser place à des politiques plus substantielles afin de réduire concrètement les émissions.

Le chef libéral, David Swan, a lui aussi souhaité une réduction des émissions, pas seulement un frein à leur accélération. Quant au chef progressiste-conservateur, Ric McIvor, il s'est inquiété de l'incertitude provoquée dans l'industrie par ces nouvelles mesures et par la révision annoncée de la stratégie provinciale en matière de lutte contre les changements climatiques.

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