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Le «pavage électoral» de Denis Coderre se poursuit sous Valérie Plante

Le chef de l'opposition, Lionel Perez, a dénoncé l'incohérence de Projet Montréal.
Projet Montréal

L'administration de Valérie Plante vient d'accorder trois contrats totalisant 15 millions $ en vertu d'un programme pourtant décrié alors que son parti se trouvait dans l'opposition.

Le Programme complémentaire de planage-revêtement (PCPR) vise à prolonger de quelques années la durée de vie d'une rue en y mettant une couche de bitume, en attendant des travaux majeurs.

En 2016, Projet Montréal décriait l'augmentation du budget du PCPR en disant que l'administration Coderre privilégiait les «retouches esthétiques» plutôt que le renouvellement des infrastructures.

«Le PCPR ne fait qu'aggraver le cynisme des Montréalais qui en ont déjà assez des nids-de-poule et des travaux qui sont toujours à recommencer. [...] Ce dont Montréal a besoin, c'est de travaux bien faits, durables, qui permettront enfin d'éliminer les nombreuses rues qui sont présentement dans un mauvais ou très mauvais état», disait alors Laurence Lavigne-Lalonde, aujourd'hui responsable de la transparence et de la gouvernance au sein du comité exécutif.

Projet Montréal proposait même de réduire le budget du PCPR de 205 M$ sur trois ans, soit presque la moitié, pour réinvestir la somme dans les programmes de réfection d'artères.

Ces commentaires ont été émis avant l'élection de Valérie Plante à la tête de Projet Montréal. La nouvelle mairesse a toutefois réitéré que ce programme constituait du «pavage d'élection» lors de récente campagne électorale.

Mercredi, le comité exécutif a approuvé l'octroi de trois contrats dans le cadre du PCPR.

Le chef de l'opposition Lionel Perez, qui était responsable des infrastructures au sein de l'administration Coderre, a décrié «l'incohérence» de Projet Montréal sur Twitter.

Programme revu, selon Dorais

Selon le président du comité exécutif, le PCPR a été revu afin d'améliorer la coordination avec les arrondissements, notamment pour que ceux-ci aient la possibilité de revoir la géométrie de certaines rues et réparer des trottoirs en même temps que les travaux de revêtement.

«Les citoyens, ce qu'ils veulent, c'est que quand on refait la rue, il n'y ait pas juste de l'asphaltage sans revoir la géométrie des rues, sans corriger un certain nombre de choses. Ils ne veulent pas qu'on fasse un chantier, puis un autre chantier, puis un autre chantier alors qu'on pourrait faire des travaux intégrés», affirme-t-il.

M. Dorais n'a pas indiqué si l'enveloppe budgétaire du PCPR serait amputée tel que promis, soulignant que le budget et le Programme triennal d'immobilisations seront présentés au retour des Fêtes.

Est-ce que ça dure?

Le maire du Plateau-Mont-Royal Luc Ferrandez, aujourd'hui responsable des grands parcs et des grands projets au sein de l'administration de Projet Montréal, a dit plusieurs fois depuis 2016 que le pavage effectué par Denis Coderre ne durerait que deux à cinq ans. La Ville avançait plutôt une période de 7 à 12 ans, une position reprise dans les documents soumis au comité exécutif mercredi.

«Selon les experts dans le domaine, le traitement d'une chaussée d'autoroute par la technique de planage et revêtement permet d'en prolonger la vie sur une période allant jusqu'à 15 ans. En milieu urbain, la Direction des transports soutient que la durée de vie de la chaussée serait prolongée pour une période de 7 à 12 ans», lit-on dans le sommaire exécutif.

Selon M. Dorais, les analyses de la direction des transports sont bien faites. Il suggère toutefois que l'administration précédente ait pu utiliser le PCPR pour mettre de l'asphalte sur des rues dont la dalle devait être refaite.

«Si la dalle est finie et vous dites que c'est en mauvais état et on rentre ça dans le PCPR pour être certain que ça roule doucement, c'est sûr que ça ne durera pas 7 à 12 ans», dit-il.

En mai dernier, Projet Montréal avait dénoncé l'apparition de nids de poule dans une rue du Vieux-Montréal qui venait d'être pavée au lieu d'être refaite. La Ville avait choisi une solution temporaire parce que les travaux d'infrastructures souterraines se sont avérés plus complexes que prévu.

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