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Le réchauffement climatique nuira à l'économie américaine

Le réchauffement climatique nuira à l'économie américaine
Luiz Felipe Castro via Getty Images

L'absence de mesure de réduction des gaz à effet de serre pourrait coûter jusqu'à 150 milliards de dollars par année à l'économie américaine, selon un rapport dévoilé par la Maison-Blanche. Il s'agit d'un nouveau signal d'alarme après des rapports émanant autant des milieux d'affaires que d'experts du climat.

La Maison-Blanche insiste sur les coûts de l'inaction dans la lutte contre le réchauffement de la planète. Son rapport souligne qu'un réchauffement de la température mondiale de 3°C, plutôt que les 2°, provoquerait des coûts de 0,9 % du produit intérieur brut (PIB) américain, soit quelque 150 milliards de dollars.

« Les coûts liés à un degré additionnel de réchauffement au-delà des 3°C pourraient être largement supérieurs », ajoute le document, qui s'appuie sur des études existantes.

Le rapport précise que la température moyenne aux États-Unis a été supérieure de 0,8°C au cours de la dernière décennie comparativement à la température moyenne de la période 1901-1960. « De plus, ces coûts ne sont pas uniques, mais s'additionnent année après année en raison des dommages causés par un changement climatique croissant », ajoute la Maison-Blanche.

Vif débat aux États-Unis

Washington reconnaît l'existence d'un « vif débat » au sein de la nation américaine sur l'urgence d'agir en matière de changement climatique. L'opposition du Congrès américain a sapé les efforts du président Barack Obama, dont la lutte contre le changement climatique constituait une des promesses électorales de la campagne présidentielle en 2008.

Le président Obama a néanmoins lancé une offensive réglementaire, en juin dernier, en s'attaquant au charbon, énergie fossile la plus dommageable sur le plan des gaz à effet de serre.

L'Agence de protection de l'environnement (EPA) a proposé une réduction des émissions de gaz carbonique (CO2) de l'ordre de 30 % d'ici 2030, par rapport au niveau d'émissions de 2005, pour l'ensemble des centrales au charbon américaines. L'EPA doit toutefois soumettre cette réglementation à des débats publics avant de la finaliser. La procédure devrait durer un an.

Le gouvernement américain s'est engagé à réduire, d'ici 2020, ses émissions de gaz à effet de serre de 17 % par rapport à leur niveau de 2005.

Le dossier du climat est sensible aux États-Unis, où plusieurs élus républicains contestent l'existence même des changements climatiques pendant que certains de leurs collègues, bien que reconnaissant le phénomène, remettent en question la responsabilité de l'activité humaine pour l'expliquer.

Les mises en garde se multiplient

Le rapport de la Maison-Blanche est le dernier en date d'une série de documents parvenant à la même conclusion. Un rapport présenté par trois hommes d'affaires américains concluait également, en juin dernier, que les changements climatiques coûteraient des dizaines de milliards de dollars à l'économie américaine.

Signé par l'ancien maire de New York, Michael R. Bloomberg, l'ancien secrétaire du Trésor Henry M. Paulson et par l'ancien gestionnaire de fonds spéculatifs Thomas F. Steyer, ce rapport visait à inciter les entreprises à tenir compte des changements climatiques dans leurs prévisions à long terme tout en leur recommandant de militer en faveur d'une réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) abondait dans le même sens, dans un rapport publié en mars dernier, ajoutant une dimension sociale aux coûts du réchauffement climatique. Le rapport du GIEC stipulait que le réchauffement atmosphérique augmenterait les menaces pour la santé, affecterait négativement les rendements agricoles en plus d'augmenter le nombre d'inondations. Ces conséquences aggraveraient la pauvreté et provoqueraient des chocs économiques qui pourraient à leur tour entraîner des conflits violents.

En avril, le GIEC avait également mis en garde la communauté internationale sur l'incertitude entourant les solutions pour remédier au changement climatique que faisait planer le report de la prise de mesures en ce sens. Le groupe d'experts prévenait que plus les mesures tardaient à être appliquées, plus les solutions allaient s'avérer technologiquement coûteuses et aléatoires.

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