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Le rêve aux pieds: une exposition mettant en vedette les femmes fortes et leurs chaussures (PHOTOS)

Des chaussures en souvenir au musée de la femme de Longueuil (PHOTOS)
Radio-Canada/Marie-Laure Josselin

Des chaussures à talons bleues, le bleu du Parti québécois, avec une fleur de lys sous la semelle usée. Des souliers jaunes avec des taches d'huile, des sandales, des chaussures de sport, des talons aiguilles rouges à plumes. Des chaussures, mais surtout des histoires. Celles qu'ont confiées une trentaine de femmes au musée de la femme de Longueuil pour l'exposition Le rêve aux pieds.

Cette année marque la 2e édition de cette exposition mise sur pied en 2010 par la fondatrice du musée, Lydie Olga Ntap. « On se demandait ce qu'on pouvait faire au musée pour souligner la marche des femmes [Du pain et des roses], et on a pensé la marche, le pied, la symbolique du pas en avant. On a fait des recherches et on s'est rendu compte qu'effectivement, il y a des chaussures que l'on garde et que l'on ne veut jamais donner. C'est ce lien fort que l'on a voulu questionner », explique Lydie Olga Ntap.

Une cinquantaine de « bouteilles à la mer » ont été envoyées comme invitation et chaque paquet qui arrive est une agréable surprise.

Pauline Marois

Cette paire très originale noire avec talons ronds a énormément vécu. Achetée à Paris il y a plus de 20 ans, elle appartient à Pauline Marois. Ces souliers « représentent le côté éclaté de ma personnalité moins conventionnelle. Les gens croient en général que je suis une femme plutôt rationnelle. C'est vrai! Mais j'aime comme tout le monde m'amuser! », écrit l'ancienne première ministre qui les a donnés il y a cinq ans.

Car chaque paire de souliers arrive avec une note, « Ce sont des bijoux, autant les chaussures que le texte », lance Lydie Olga Ntap, « pour Pauline Marois, on se dit : oh mon dieu, on l'imaginerait pas dans cette paire! ».

Colette Roy-Laroche

Un peu plus loin, des petites chaussures plus discrètes, noires, plates... mais avec des taches de sueur. La mairesse de Lac-Mégantic, Colette Roy-Laroche l'avoue, elle aime et a énormément de paires de souliers, mais s'il fallait n'en laisser qu'une, c'est celle-ci, marquée par les heures debout après la tragédie du 6 juillet 2013, les rencontres avec ses citoyens, les ministres, celle « qui a porté le poids de nos peines, nos chocs, nos colères, celle qui m'a porté. Ce sont des souliers qui en ont vu beaucoup... ».

« Je pense que ces femmes ont compris la symbolique derrière cette exposition, car cela montre la fragilité de ce combat commun » , soutient Lydie Olga Ntap.

Danièle Henkel

Pour la femme d'affaires Danièle Henkel, ces chaussures crème sont « des chaussures que j'ai portées lors de toutes mes conférences-spectacles. Elles ont parcouru le Québec avec moi. Ce sont des chaussures qui ont porté mes craintes, mes doutes, mes tremblements et mes peurs, mais également mes succès. Elles représentent le fait que j'ai évolué et que je suis allée de l'avant, un pas à la fois », explique-t-elle dans un courriel.

Michaëlle Jean

La paire compensée noire de Michaëlle Jean l'a aussi soutenu lorsqu'elle a visité la maison des esclaves au Bénin et au Sénégal.

Kim Thuy

Ces souliers jaunes appartiennent à l'écrivaine Kim Thuy. Fatigués et tachés d'huile, ils sont le souvenir de l'époque où elle tenait un restaurant.

Joséphine Bacon

La poétesse et conteuse innue Joséphine Bacon a laissé des sandales en cuir, usées par le temps, symbole des traces laissées par son passage.

Julie Payette

Julie Payette s'est aussi prêtée au jeu et a envoyé une paire de sandales et un petit mot: « The sky is not the limit! » (Le ciel n'est pas la limite!)

« Quelles que soient notre origine ou notre condition, et quoiqu'en pensent ceux qui doutent, avec un peu d'effort, même la Terre peut-être à nos pieds. Il faut oser rêver! », a-t-elle aussi écrit.

Dorothy Rhau

La coquette humoriste Dorothy Rhau a donné une paire de talons rouges qu'elle adorait. Mais elles étaient le souvenir et le symbole de sa vie passée de conseillère en ressources humaines.

« Il y a ces chaussures qui nous blessent, nous heurtent, nous font souffrir, mais qu'on aime et qu'on persiste à les porter, cela peut se transposer dans une relation. Une fois qu'on a conscience qu'on ne grandit plus, la solution qu'il nous reste est de nous en départir pour pouvoir s'épanouir, et c'est ce que j'ai fait ».

L'exposition se termine le 27 septembre.

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