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Le théâtre québécois sera bien présent aux 30èmes Francophonies de Limoges

Le théâtre québécois sera bien présent aux 30èmes Francophonies de Limoges
Thibault Baron

PARIS - Même si elles font davantage de place à l'Afrique depuis quelques années, les Francophonies de Limoges, dont la 30ème présentation s'est terminée en fin de semaine, demeurent une vitrine d'exception pour le théâtre québécois.

Depuis sa création en 1984, ce festival de théâtre (et de danse et de musique) a accueilli plus d'une cinquantaine de productions québécoises et des dizaines d'auteurs et de lectures. Défricheur et dénicheur de talent, il a aussi été un véritable tremplin pour de nombreux auteurs et metteurs en scène comme Robert Lepage, Michel Marc Bouchard, Daniel Danis, Carole Fréchette et, surtout, Wajdi Mouawad.

Le libano-franco-québécois, qui y avait été révélé avec Littoral dans les années 1990, y faisait d'ailleurs cette année son grand retour avec Seuls, dans laquelle il se met lui-même en scène. Cela a été pour lui l'occasion de rappeler que Limoges a occupé une place déterminante dans son parcours, un parcours qui l'a conduit en 2009 au prestigieux Festival d'Avignon à titre d'artiste associé.

«Le festival des Francophonies, c'est la liberté. Il m'a permis de grandir à mon rythme, sans être survitanimé. C'est comme si j'avais été nourri au grain et non pas en batteries, comme si j'avais été élevé en plein air, comme on le dit des poules. Si je n'avais pas eu cette histoire avec Limoges, je n'aurais pas pu vivre avec autant de bonheur le Festival d'Avignon», a confié Mouawad.

En plus de Wajdi Mouawad, plusieurs artistes québécois ont participé à cette 30ème présentation du rendez-vous limousin, notamment Marcelle Dubois, le collectif d'auteurs Jamais lu, Guillaume Lagarde et le metteur en scène Christian Lapointe, venu présenter L'Homme atlantique (et la Maladie de la mort), deux courts textes sur l'impossibilité d'aimer que Marguerite Duras avait écrits à Montréal dans les années 1980.

Comme à leurs débuts, les Francophonies demeurent donc un «terreau fertile pour le théâtre québécois», pour reprendre l'expression de Marc Drouin, le nouveau directeur des services culturels de la Délégation générale du Québec à Paris. «Le théâtre québécois rayonne partout dans le monde grâce, entre autres, à Limoges», a rappelé M. Drouin.

Les trois directeurs des Francophonies, Monique Blin, Patrick Le Mauff et aujourd'hui Marie-Agnès Sevestre, ont tour à tour contribué à forger ce lien très intime avec la scène québécoise, sans jamais s'interdire de regarder ailleurs, vers l'Afrique en l'occurrence, présente en force encore cette année.

«Je pense que les choses fonctionnent par cycles, explique Mme Sevestre, en poste depuis huit ans. Il y a des périodes d'émergence et de maturation. Il y a eu des gens absolument exceptionnels sortis du Québec dans les années 1990-2000. Je pense que l'Afrique est en ce moment dans une grande phrase d'expansion artistique. Nous nous concentrons sur cette région du monde parce que c'est là que ça se passe en ce moment.»

Comme elles l'avaient fait avec les Québécois, les Francophonies ont aidé ces dernières années de nombreux francophones d'Afrique à trouver leur voie et leur place sur la scène internationale. Parmi eux, le Congolais Dieudonné Niangouna, qui était à son tour l'été dernier l'artiste invité du Festival d'Avignon.

Cette année, le festival s'est aussi intéressé aux artistes haïtiens, deux ans après le tremblement de terre et deux siècles après l'indépendance.

Le Festival de Francophonies a accueilli cette année encore près de 20 000 spectateurs.

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