Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Les clientèles vulnérables feront les frais des décisions du ministre Barrette

L'impact réel du projet de loi 28 touchera la population directement. Nous croyons que ce gouvernement agit à nouveau à l'aveugle en frappant au passage sur les dispensateurs de soins que sont les pharmaciens québécois. Les grands perdants de ces décisions seront ultimement les patients québécois!
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Les pharmaciens communautaires sont inquiets. Ils sont inquiets parce qu'un sombre orage s'est installé au-dessus de la tête des Québécois avec l'adoption sous bâillon du projet de loi 28. Peut-être n'ont-ils pas encore conscience des dégâts qu'il pourrait poser, mais cet orage aura pourtant de néfastes conséquences pour la santé des Québécois.

Certes, les garderies ne sont plus financées à 7$ pour tous. Oui, la tarification de l'électricité amputera à nouveau une partie de la bourse des ménages québécois. Mais l'incidence de ces mesures se fait principalement sentir au niveau de l'utilisateur-payeur.

Les articles dans la loi qui traitent de la pharmacie communautaire auront quant à eux des impacts beaucoup plus désastreux au niveau collectif. La coupe de 100 000$ pour chacune des pharmacies proposée par le ministre Barrette met non seulement en danger la santé financière d'entreprises privées fonctionnelles employant plus de 40 000 personnes au Québec, mais oblige les pharmaciens propriétaires à restreindre les services actuellement offerts à la population.

Que l'on s'entende immédiatement : Oui le dossier du médicament coûte cher à l'État. Mais l'industrie du médicament inclus les compagnies pharmaceutiques, les grossistes, les chaînes-bannières et franchises et au final, les dispensateurs de soins que sont les pharmaciens communautaires. Le pharmacien obtenant un honoraire de service (fixe pour le RGAM et variables pour les assurances privées) pour couvrir ses dépenses (local, système informatique, personnel, etc.), il n'accapare qu'une petite partie du coût final de l'ordonnance servie au patient. Pourtant, le gouvernement choisit d'y limiter ses coupes, attaquant directement la qualité et l'efficacité finales du service remis au patient.

Les impacts de cette coupe sauvage seront multiples : augmentation du temps d'attente pour la clientèle, diminution des heures de service, facturation des services auparavant gratuits... Toutes ces activités professionnelles étaient pourtant offertes avec efficacité dans un contexte d'accessibilité dépassant largement la situation au public. Il nous semble évident que cette recherche d'économie ciblée au mauvais endroit occasionnera à court terme des dépenses beaucoup plus importantes pour l'État québécois.

Un autre volet pernicieux de ce projet de loi consiste à forcer les pharmaciens à réaliser les nouveaux actes contenus dans la loi 41 sans rémunération. Quelqu'un peut-il expliquer au ministre qu'il est impossible de couper dans la qualité des soins prodigués aux patients? Les actuelles ressources permettent aux pharmacies communautaires d'être une porte d'entrée efficace dans un réseau de santé publique à bout de souffle. Comment peut-il légitimement espérer que de les amputer augmentera leur efficacité? Les pharmaciens sont des professionnels de la santé engagés dans la prise en charge de la santé de leur clientèle. Ils ont toutefois besoin de ressources pour effectuer adéquatement le suivi.

L'impact réel du projet de loi 28 touchera la population directement. Nous croyons que ce gouvernement agit à nouveau à l'aveugle en frappant au passage sur les dispensateurs de soins que sont les pharmaciens québécois. Les grands perdants de ces décisions seront ultimement les patients québécois!

Nous allons continuer de bien servir les gens. Malheureusement, bien des services et des conseils qui étaient gratuits auront maintenant un coût. Les clientèles vulnérables feront malheureusement les frais des décisions du ministre Barrette.

Ce texte est cosigné par Georges-Etienne Gagnon, Nicolas Bergeron, Thina Nguyen, Phillip Morgan, Pierre-Marc Gervais, Véronique Magnan, Christophe Augé, Simon Boutros, Myriam Benhouchame, et Mirka Simard, tous pharmaciens et pharmaciennes.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.